Solennité du Sacré-Coeur de Jésus

La fête du Sacré-Cœur est une solennité célébrée le 3e vendredi après la solennité de la Pentecôte.

Dès le Moyen Âge et même dès l’Antiquité, les mystiques ont contemplé le côté ouvert de Jésus. Mais il faudra attendre la seconde moitié du XVIIème pour qu’un prêtre normand en célèbre la messe pour la première fois :

« Saint Jean Eudes fut l’auteur du premier office liturgique en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus, dont la fête fut célébrée pour la première fois, avec l’approbation de nombreux évêques de France, le 20 octobre 1672 » [Pie XII, encyclique Haurietis Aquas]. Cet office (office et messe) fut adopté, avant la mort de saint Jean Eudes (1680), par un certain nombre de communautés religieuses. Parmi les offices ultérieurs du Sacré-Cœur composés ultérieurement, nombreux sont les emprunts faits à l’office qu’il avait composés.

Peu de temps après, de 1673 à 1675, Marguerite-Marie Alacoque, visitandine de Paray-le-Monial reçoit des révélations privées du Seigneur. Accompagnée par son directeur spirituel, saint Claude La Colombière, jésuite – et avec le soutien de la Compagnie de Jésus – elle contribue à répandre la dévotion au Sacré-Cœur.

En 1956, dans l’encyclique Haurietis Aquas (§50), Pie XII définit clairement, par la notion de « culte », la dévotion au Sacré-Cœur dans l’horizon très large de l’amour même de Dieu : « le culte du Sacré-Cœur de Jésus, dans sa nature intime, est le culte de l’amour dont Dieu nous a aimés par Jésus, en même temps qu’il est l’exercice de l’amour que nous portons nous-mêmes à Dieu et aux autres hommes, il consiste, en d’autres termes, à honorer l’amour de Dieu pour nous et à ce Dieu pour objet afin de l’adorer, de lui rendre grâces, de vivre à son imitation » (§ 60)

L’encyclique n’est pas traduite en français sur le site du Vatican, toutefois il est possible de consulter cette lettre de Benoît XVI pour le 50e anniversaire de l’encyclique en 2006.

LITURGIE DE LA FÊTE DU SACRE-COEUR

L’objet de la fête a été difficilement fixé. Deux courants caractérisent la dévotion moderne au Sacré-Cœur, l’action de grâce pour la richesse insondable du Christ (Ep 3,8) et la contemplation réparatrice du Cœur transpercé (Jn 19,37).

Dans les textes bibliques pour cette fête se trouvent en particulier la parabole de la Brebis perdue et retrouvée (Luc 15,4-7), l’invitation de Jésus : « Venez à moi, vous tous qui peinez » (Mt 11,28) et le récit du corps transpercé du côté du Christ mort sur la croix.

Les deux prières d’ouverture proposées par la liturgie de cette fête portent la piété chrétienne vers le Cœur de Jésus. La première est une action de grâce pour les merveilles de l’amour du Père envers les hommes :

Dieu tout-puissant, +
en glorifiant le Cœur de ton Fils bien-aimé,
nous rappelons les admirables bienfaits de son amour pour nous ; *
nous t’en prions, accorde-nous
de puiser à cette source divine /
une surabondance de grâce.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, +
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, /
Dieu, pour les siècles des siècles.

La deuxième évoque la réparation envers l’amour blessé :

Seigneur notre Dieu, /
dans le Cœur de ton Fils meurtri par nos péchés,
tu nous prodigues avec miséricorde
les trésors infinis de ta tendresse ; *
nous t’en prions :
fais que, dans l’hommage fervent de notre piété, /
nous lui rendions aussi les devoirs d’une juste réparation.
Lui qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, /
Dieu, pour les siècles des siècles.

La préface se réfère à la tradition qui dès le temps des pères voyait l’Eglise naître du côté ouvert de Jésus. Le jaillissement du sang et de l’eau étaient perçus comme le symbole du baptême et de l’eucharistie :

Vraiment, il est juste et bon,
pour ta gloire et notre salut,
de t’offrir notre action de grâce,
toujours et en tout lieu,
Seigneur, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant,
par le Christ, notre Seigneur.
Dans son amour admirable,
quand il fut élevé sur la croix,
il s’est livré lui-même pour nous
et, de son côté transpercé,
il répandit le sang et l’eau
d’où jaillirent les sacrements de l’Église,
afin que tous, attirés vers le Cœur ouvert du Sauveur,
ne cessent de venir puiser dans la joie
aux sources vives du salut.
C’est pourquoi, avec les saints et tous les anges,
nous te louons
et sans fin nous proclamons :
Saint, Saint, Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers…

La prière après la communion « nous invite inlassablement à accueillir son amour » :

Par ce sacrement de ton amour, Seigneur, +
fais-nous brûler d’une charité
qui nous attire toujours vers ton Fils, /
et nous apprenne ainsi à le reconnaître en nos frères.
Lui qui vit et règne pour les siècles des siècles.

« L’invitation à nous donner entièrement à l’amour salvifique du Christ et à se vouer à celui-ci a donc comme premier objectif la relation avec Dieu. Voilà pourquoi ce culte, totalement voué à l’amour de Dieu qui se sacrifie pour nous, est d’une importance véritablement indispensable pour notre foi et pour notre vie dans l’amour.
Qui accepte l’amour de Dieu intérieurement, est façonné par lui. L’amour de Dieu dont l’homme fait l’expérience est vécu par lui comme un « appel » auquel il doit répondre. Le regard tourné vers le Seigneur, qui « a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies » (Mt 8, 17), nous aide à devenir plus attentifs à la souffrance et aux besoins des autres. »

Extrait de la Lettre du Pape Benoît XVI pour le 50e anniversaire de l’encyclique Haurietis Aquas de Pie XII.

Cet article a été écrit par le SNPLS à partir de l’ouvrage Eglise en prière, tome IV, du site www.cjm-eudistes.org et de la nouvelle traduction du Missel romain.

Prières au Sacré Cœur de Jésus

Sacré Cœur de Jésus, apprenez-moi le parfait oubli de moi-même, puisque c’est la seule voie par où l’on peut entrer en vous.
Puisque tout ce que je ferai à l’avenir sera à vous, faites en sorte que je ne fasse rien qui ne soit digne de vous ; enseignez-moi ce que je dois faire pour parvenir à la pureté de votre amour, duquel vous m’avez inspiré le désir.
Je sens en moi une grande volonté de vous plaire, et une plus grande impuissance d’en venir à bout sans une lumière et un secours très particuliers que je ne puis attendre que de vous.
Faites en moi votre volonté, Seigneur; je m’y oppose, je le sens bien, mais je voudrais bien ne pas m’y opposer : c’est à vous à tout faire, divin Cœur de Jésus-Christ, vous seul aurez toute la gloire de ma sanctification, si je me fais saint ; cela me paraît plus clair que le jour; mais ce sera pour vous une grande gloire, et c’est pour cela seulement que je veux désirer la perfection.
Ainsi soit-il.

Saint Claude La Colombière

Juillet 2010: Chapelle de la Visitation. C'est dans ce lieu, aussi nommé chapelle des Apparitions, que le Christ apparut à Ste Marguerite-Marie entre 1673 et 1675. Paray le Monial, (71), France.

Père éternel,
je vous offre le Cœur de Jésus-Christ,
votre Fils bien-aimé,
comme il s’est offert lui-même
en sacrifice pour moi.
Recevez cette offrande que je vous fais,
comme aussi tous les désirs,
tous les sentiments,
toutes les affections,
tous les mouvements,
tous les actes de ce Sacré-Coeur.
Ils sont miens,
puisqu’il s’est immolé lui-même pour moi,
et je veux à l’avenir ne désirer que lui seul.
Recevez-les en satisfaction pour mes péchés,
et en action de grâce pour vos bienfaits.
Recevez-les
et accordez-moi par ses mérites,
toutes les grâces qui me sont nécessaires,
et surtout la grâce de la persévérance finale.
Recevez-les comme autant d’actes d’amour,
d’adoration, de louanges
que j’offre à votre divine majesté,
puisque c’est par le Coeur de Jésus
que vous pouvez être dignement honoré et glorifié.

Sainte Marguerite-Marie