La structure de la prière des Heures, une structure de dialogue

prière des heures assisePar Bénédicte Ducatel, Collaboratrice à Magnificat

La structure fondamentale d’une Heure est celle de toute liturgie de la Parole dans le culte judéo-chrétien.

Elle présente deux pôles :

  • Dieu parle à son peuple qui écoute ;
  •  Le peuple répond à son Dieu.

« … dans la liturgie, Dieu parle à son peuple ; le Christ annonce encore l’évangile. Et le peuple répond à son Dieu par les chants et la prière. » [1]

Un dialogue s’instaure, une relation se noue. Mais pour reconnaître Dieu qui lui parle, le peuple a besoin de se préparer à l’écoute, de se mettre en attitude d’écoute. C’est alors seulement que la parole de Dieu pourra faire toute son œuvre en chacun, et que la réponse de tous pourra se faire prière..

Déjà se dessine une dynamique :

  • préparation puis écoute
  • adhésion puis prière.

Et dans ce parcours, c’est toujours l’alliance qui se renouvelle.

Une structure dynamique

Chaque Heure tient entre deux cris : un cri d’appel et un cri de louange, d’action de grâce. Entre les deux, une alternance de temps forts et de temps faibles crée le rythme.

  • D’abord, c’est une intonation qui met en attitude de prière : « Seigneur, ouvre mes lèvres » (Psaume 50, 17) ou « Dieu, viens à mon aide » (Psaume 69, 2),
  • Puis vient l’hymne qui ouvre la prière à ses dimensions cosmiques, liturgiques (voire hagiographiques pour la fête des saints). L’hymne donne à chaque Heure, à chaque fête sa tonalité propre : matin ou soir ; Avent ou Noël, Carême ou Pâques. Elle est comme le porche d’entrée de la prière.
  • Les psaumes qui suivent (en fait 2 psaumes et un cantique de l’Ancien ou du Nouveau Testament) creusent le désir de la rencontre du Seigneur. Ils habillent le cœur de louange, d’admiration, d’action de grâce et lui donnent aussi le mots pour crier sa plainte, sa souffrance, ses doutes, sa révolte.
  • Alors vient l’écoute de la parole de Dieu, point culminant de l’Heure : le Maître parle.
  • Après le temps de silence qui permet à cette Parole de résonner en chacun, peut jaillir le répons par lequel les cœurs s’ajustent, communautairement, à la Parole reçue.
  • De l’adhésion à la parole de Dieu peut naître la prière que le Seigneur attend. D’abord la prière confiante et confessante de Zacharie (le matin), de Marie (le soir) ou de Simeon (la nuit) à travers les cantiques évangéliques. Puis la prière d’intercession et de louange qui élargit la prière aux dimensions du monde. Enfin la prière que Jésus nous a lui-même enseignée pour nous adresser à son Père : « Notre Père… ».
  • L’oraison finale achève la prière en l’orientant vers la vie du monde dans lequel chacun est plongé.
  • L’Heure se clôt par un cri d’allégresse et d’action de grâce : « Bénissons le Seigneur. – Nous rendons grâce à Dieu. »

Véritable parcours, temps d’une rencontre, chaque Heure constitue un événement qui jalonne et dynamise la vie chrétienne de chaque jour, « Moi qui chaque jour entend dire : où est-il ton Dieu ? » (Psaume 41, 4b)

Cet articles est extrait de la revue Célébrer n°309

Prenons le temps de relever, dans notre prière journalière ce qui est parole de Dieu et ce qui est réponse à cette Parole.

Essayons de repérer comment la structure de la prière des Heures nous fait entrer dans l’alliance et suscite en nous une attitude d’appel et de supplication, une attitude de louange et d’action de grâce.

1. Constitution sur la sainte liturgie, n° 33