L’origine des hymnes dans l’Histoire de l’Eglise

Bréviaire et office du soir

Par Marie-Armelle Girardon

D’où proviennent les hymnes que l’on chante dans la Liturgie des Heures ? Déjà dans les premières communautés chrétiennes, on rencontre les hymnes :

Dans plusieurs épîtres de saint Paul, on trouve des réminiscences d’hymnes chantées dans les assemblées chrétiennes, bien avant que ne soient rédigés les Évangiles. Ainsi dans les Lettres de Saint Paul apôtre aux Ephésiens (Ep 5.14), aux Philippiens (Ph 2. 5-11) aux Colossiens (Col 1, 15-20) et dans sa première Lettre à Timothée (l Tm 3, 16) : « … Christ, manifesté dans la chair, justifié dans l’Esprit, apparu aux anges, proclamé dans les nations, cru dans le monde, enlevé dans la gloire ! »

Au début du IIème siècle. Pline le Jeune écrivait à Trajan au sujet des chrétiens de Bithynie :

« Ils ont coutume de chanter en chœurs alternés des hymnes au Christ comme à un dieu. »

Saint Basile (329-379) présente comme antique l’hymne que nous chantons encore : Joie et lumière et le Gloire à Dieu de la Messe et de l’office du matin (PTP, p. S83) date aussi de cette époque.

Le père de l’hymnodie latine est Saint Ambroise qui fit de l’hymne un instrument pastoral pour transmettre la saine doctrine de façon simple et mélodieuse. C’est de lui que nous tenons les hymnes des petites Heures :

« Voici le temps, Esprit très saint …

Le jour est dans tous son éclat …

O toi qui es sans changement

Avant la fin de la lumière … »

Tous ces textes constituent le début d’un étonnant répertoire qui, au Moyen Âge, atteindra près de 30 000 hymnes, dont 75 seulement se trouvaient encore dans le bréviaire romain d’avant Vatican II. Elles expriment en termes poétiques le mystère célébré, et on y trouve l’expression de la foi constante de l’Eglise adaptée au génie de chaque peuple et de chaque époque. Paul VI disait déjà en 1966 : « Il convient de conserver les trésors des moments les plus inspirés de la piété chrétienne, sans pour autant sceller lèvres de l’Eglise d’aujourd’hui de sorte qu’il n’en puisse sortir quelque chant nouveau, si vraiment le souffle de l’Esprit l’y habilite. »

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