Prières au lieu de la sépulture

cimetière pose de bouquet

La prière au cimetière et l’inhumation constituent la troisième étape ou « station » des funérailles chrétiennes. Il est important que la communauté chrétienne se donne les moyens pour que les familles soient accompagnées jusqu’à cette ultime étape de l’adieu. L’ouvrage Dans l’espérance chrétienne propose des prières pour accompagner l’inhumation au cimetière, le passage au crématorium ou la déposition d’une urne.

Prières lors de l’inhumation au cimetière

Même si l’Eglise catholique ne s’oppose pas à la crémation du corps, elle marque une préférence pour son inhumation comme l’indique le code de droit canonique. L’inhumation, littéralement la « mise en terre » ou la déposition du corps dans un tombeau établit un lieu symbolique avec le Christ qui a été enseveli :

Canon 1176 § 3. L’Église recommande vivement que soit conservée la pieuse coutume d’ensevelir les corps des défunts ; cependant elle n’interdit pas l’incinération, à moins que celle-ci n’ait été choisie pour des raisons contraires à la doctrine chrétienne.

                 Code de droit canonique, 1983.

La prière au cimetière et l’inhumation constituent la troisième étape ou « station » des funérailles chrétiennes. Il est important que la communauté chrétienne se donne les moyens pour que les familles soient accompagnées jusqu’à cette ultime étape de l’adieu :

L’inhumation au cimetière constitue la troisième station de la liturgie des funérailles. Elle marque, pour le défunt, la fin de son chemin sur la terre. Le lieu de la sépulture devient un lieu de mémoire où certains aimeront venir honorer leur défunt et prier pour lui dans l’attente de la résurrection. Pour les proches, un ultime adieu accompli dans l’espérance du Royaume sera aussi l’occasion de franchir une nouvelle étape et de retourner à leurs occupations quotidiennes avec une foi renouvelée.

                 Dans l’espérance chrétienne, n. 296, p. 160.

Cette prière comprend trois moments. Il est souhaitable, si les conditions le permettent, que le corps soit déposé dans le tombeau :

La station au cimetière comporte les éléments suivants :

  • un temps de prière introduit et conclu par l’officiant (avec la bénédiction éventuelle de la tombe) ;
  • le moment de l’ensevelissement ou inhumation ;
  • la conclusion du rite des funérailles.

Le rituel prévoit une bénédiction du lieu de sépulture, avant que le corps n’y soit déposé (rituel des funérailles II, n. 263 ou Dans l’espérance chrétienne, n. 304, p. 162).

Au crématorium

Le nombre des crémations est en constante augmentation depuis quelques années en France. Face à cette évolution rapide et inéluctable, les modalités d’accompagnement des familles est variable selon les choix pastoraux des diocèses. L’Eglise catholique a nettement marqué sa préférence pour que la crémation ait lieu après la célébration des funérailles. De fait, le plus souvent, ce temps correspond bien à son équivalent la prière au cimetière.

Le rituel des funérailles II de 1971 faisait déjà quelques propositions en précisant :

A ceux qui ont choisi l’incinération de leur corps, on accordera les funérailles chrétiennes, sauf s’il est évident qu’ils ont fait ce choix pour des motifs contraires à la foi chrétienne.

Tout en respectant la liberté des personnes et des familles, on ne perdra pas de vue la préférence traditionnelle de l’Eglise pour la manière dont le Seigneur lui-même a été enseveli.

Le déroulement d’ensemble des obsèques reste inchangé, qu’il y ait inhumation ou crémation mais des éléments propres à cette situation particulière sont proposés ici.

On tiendra compte des conditions tout à fait particulières qui marquent la présence des proches du défunt au crématoire.

Rituel des funérailles II, n. 288 (RR 15).

On y trouve une prière comprenant une monition, l’écoute d’un texte de la Parole et une prière finale au moment où le corps est emporté. Récemment, le livre Dans l’espérance chrétienne a enrichi les propositions rituelles proposant trois temps distincts :

  • une prière « au départ du cercueil pour la crémation » qui est de fait une liturgie brève à vivre sur le lieu même du crématorium ;
  • une prière pour « le temps de l’attente », sensée accompagner les familles pendant la crémation, ce qui pour des raisons pratiques ne peut se mettre en œuvre.
  • enfin une prière pour « l’inhumation de l’urne ou sa déposition dans le colombarium.

La mise en œuvre de ces propositions suppose d’une part un accord avec les entreprises qui gèrent le crematorium, mais aussi que les équipes paroissiales trouvent le temps nécessaire pour se rendre disponible auprès des familles tant au moment de la crémation que pour accueillir l’urne à son retour.

La prière au crématorium comporte les étapes suivantes : une monition d’accueil, l’écoute d’un bref texte biblique, une oraison, la prière du Notre Père et un geste d’adieu.

Prière pour la déposition d’une urne

L’Eglise catholique souhaite qu’après la crémation, l’urne contenant les cendres soit déposée au cimetière, dans un colombarium ou en étant inhumée. Pour les proches du défunt, cela permet, s’ils le souhaitent, de venir se recueillir sur ce lieu de mémoire. Mais l’Eglise s’oppose fortement à la dispersion des cendres, même dans les lieux que la loi civile autorise.

Puisque l’urne doit trouver un lieu d’accueil définitif, il n’est pas prévu d’accompagnement rituel pour la dispersion des cendres. Si l’inhumation de l’urne ou sa déposition au colombarium a lieu un certain temps après les obsèques ou la crémation, on pourra développer les prières qui l’accompagnent.

DEC, n. 322, p. 171

Les prières peuvent donc être plus ou moins développées selon que ce temps a lieu juste après la crémation ou plus tardivement. Il peut arriver en effet que l’urne soit conservée plusieurs mois à la demande des familles avant de trouver sa destination finale.

Cette ultime étape comporte les éléments suivants (cf. Dans l’espérance chrétienne, nn. 342-347, p. 181-184) : une monition d’accueil, un texte biblique, une prière introduisant le Notre Père, une prière après la déposition de l’urne et enfin un envoi conclusif.