La pénitence a-t-elle un sens ?

March 5, 2014 : Ash wednesday celebration, Paris (75) France.

5 mars 2014 : Mains du prêtre au-dessus du plateau recueillant les Cendres pour la célébration d’entrée en Carême, paroisse Saint-Denys du Saint-Sacrement, Paris (75) France.

Durant le temps du Carême, nous sommes appelés à suivre le Christ qui, poussé par l’Esprit Saint, passa quarante jours dans le désert où il mena un combat spirituel dont il sortira victorieux. Tout au long de ce temps liturgique, nous sommes appelés à vivre d’une manière plus intense la foi de notre baptême et à discerner les priorités de notre vie. Durant le Carême, nous sommes invités à partager, à prier, à jeûner et à faire pénitence. Mais la pénitence a-t-elle un sens ? C’est le thème du dossier que nous vous proposons.

Nous verrons que le Carême est le temps privilégié pour vivre la pénitence dans une démarche personnelle et ecclésiale. Lors du rite de l’imposition des cendres, le prêtre prononce la phrase : « Convertissez-vous et croyez à l’évangile » (Mc 1, 15). Il nous invite ainsi à recevoir l’annonce de la bonne nouvelle du salut qui nous est offert et à ouvrir nos cœurs.

Dans ce dossier, nous ferons le lien entre le sacrement de pénitence et de réconciliation et le baptême, sacrement de pardon qui rétablit la grâce mais également avec l’eucharistie, célébrée « pour la multitude en rémission des péchés ». Nous verrons comment la signification de la pénitence a évolué à travers l’histoire. Nous découvrirons l’importance de la Parole de Dieu dans le sacrement de réconciliation.

Pour les enfants, la première célébration de réconciliation fait partie d’un itinéraire catéchuménal dont le baptême, la confirmation et l’eucharistie forment l’ossature sacramentelle.

Nous vous proposons une réflexion sur la célébration pénitentielle non sacramentelle, son application, son organisation et sa structure.

Nous verrons que pour les néophytes et les recommençants, le sacrement de pénitence a toute son importance puisqu’il rappelle le baptême.

Nous découvrirons que le déplacement dans l’espace liturgique peut aider le pénitent à vivre le pardon. Enfin, pour la liturgie des cendres, nous vous proposons le chant « Revenez à moi de tout votre cœur », son usage et sa mise en œuvre.

Que ce temps de Carême soit un temps de conversion et qu’il nous prépare à vivre pleinement la joie du mystère pascal.

Les articles du dossier

  • « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile » Mc 1, 15

    La conversion, chez saint Marc, est rattachée à l’accomplissement des temps et consiste à croire en l’Évangile. L’enracinement vétérotestamentaire de ce dernier terme donne des clés qui permettent de qualifier le mouvement de conversion et de l’inscrire dans la démarche quadragésimale.

  • Le Carême, temps de l’Église pénitente

    La tradition biblique et la vie liturgique articulent la démarche individuelle de pénitence à la dynamique collective de l’Église dans son retour à Dieu. Le Carême naturellement est porteur de cette dimension sociale de la conversion. Mais est-elle encore vraiment significative ?

  • La pénitence, anamnèse du baptême

    Quand nous entendons le Christ dire aux apôtres « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils seront remis » (Jean 20, 23), il nous semble évident que ces paroles affirment l’institution du sacrement de pénitence et de réconciliation.

  • Le baptême des petits enfants et l’eucharistie, sacrements de la miséricorde

    Spontanément, lorsqu’on pense sacrement et miséricorde on se réfère au sacrement de pénitence et réconciliation. Or ce sacrement trouve sa source historique dans la nécessité d’un geste de l’Église manifestant la possibilité de renouvellement de la grâce baptismale.

  • La pénitence, quelques jalons d’histoire

    Circonscrite au XVIe à la confession privée, la pénitence connaissait dans les premiers temps de l’Église une amplitude beaucoup plus large dans les modes d’expression qui revêtaient un caractère public et ecclésial affirmé. C’est ce que l’Église, à la lumière du Concile Vatican II se réappropriera, en se définissant d’abord comme peuple de Dieu.

  • Parole de Dieu et sacrement de réconciliation

    Lors de la célébration du sacrement de pénitence et de réconciliation, surtout dans la confession individuelle, la place laissée à la parole de Dieu est souvent mineure. Pourtant, la Parole est la source qui révèle la miséricorde sans partage de Dieu. Ce faisant, elle laisse aussi apparaître l’écart qui nous sépare de lui : la Parole est alors une invitation à changer de vie.

  • La première célébration de réconciliation des enfants

    L’initiation des enfants au sacrement de réconciliation est rendue délicate parce que bien des familles ne le célèbrent jamais. Il revient aux éducateurs de se rendre attentifs à la manière de mettre les éléments du sacrement à la portée des enfants en tenant compte de leur éveil spirituel et du développement de leur conscience morale.

  • Le sacrement de pénitence et de réconciliation pour les néophytes et recommençants

    Cette démarche de conversion à laquelle nous sommes tous invités, les nouveaux baptisés et les recommençants la font avec une particulière intensité.

  • L’examen de conscience, la prière d’alliance ignatienne

    « Laissez-vous réconcilier avec Dieu » nous dit saint Paul. C’est un grand travail ! N’est-ce pas une manière de confesser son amour pour lui ? Lorsque la parole de Dieu met l’être en mouvement, elle le prépare à se laisser faire par l’Esprit Saint qui l’habite. Mais c’est un long apprentissage.

  • Un espace liturgique pour vivre le chemin du pardon

    Aménager une église pour la célébration du sacrement de la pénitence et de la réconciliation, qu’elle soit communautaire ou individuelle, c’est offrir à tous les pénitents un chemin de pardon. À la lumière de la structure de la célébration, cette progression est en quatre étapes, la dernière étant double. Prenons la route de ce chemin de la paix.

  • Célébration pénitentielle non sacramentelle

    On sait que la conversion est un chemin de progression avec les autres ; leur soutien est utile pour tenir dans l’effort. Le témoignage communautaire ecclésial qu’ils donnent lorsqu’ils écoutent la Parole et font un geste de pénitence encourage à reprendre le chemin de l’alliance.

  • « Revenez à moi de tout votre cœur », chant pour la liturgie des Cendres

    Le chant « Revenez à moi de tout votre cœur » (GX 94) conviendra parfaitement pour la liturgie des cendres puisqu’il puise dans les textes de la liturgie du jour. Ces textes nous invitent à la pénitence et au recueillement grâce la musique d’André Gouzes dans une simplicité et un dépouillement qui correspondent tout à fait à l’entrée en Carême.

Approfondir votre lecture

  • Célébrons « notre Dieu, riche en Miséricorde » (Eph 2,4)

    L’année de la miséricorde est commencée. Une année pour redécouvrir, approfondir cette dimension capitale de notre foi. Une année pour expérimenter que la miséricorde est appelée à habiter toute notre vie. Une année pour laisser Dieu ouvrir notre cœur à sa miséricorde.

  • L’Église et l’art contemporain, un dialogue fécond

    En 2009, alors qu’il célèbre le dixième anniversaire de la Lettre aux artistes de son prédécesseur, le pape Benoît XVI dit : « je désire exprimer et renouveler l’amitié de l’Eglise et du monde de l’art, une amitié consolidée dans le temps … Cette amitié doit être sans cesse affirmée et soutenue, pour être authentique et féconde, adaptée à son époque, et tenir compte des situations et des changements sociaux et culturels. »

  • Servir la prière de l’assemblée par la musique et par nos voix : bilans et perspectives

    Le chantre-animateur de l’assemblée, la chorale liturgique, l’organiste sont les trois grandes fonctions musicales de la liturgie : Où en sommes-nous ? Vers où pouvons-nous aller ? Les Journées nationales de musique liturgique organisées par le département de Musique Liturgique du SNPLS les 28 et 29 septembre 2018 ont été l’occasion de tenter de faire le point sur leurs évolutions, leurs utilités, leurs limites. Nous publions ici les textes cibles et les réactions qu’ils ont suscitées chez les intervenants dans le cadre des tables rondes programmées lors de ces journées.