« Les assemblées occasionnelles » : accueillir pour évangéliser

1er mars 2017 : Assemblée lors de la messe des Cendres qui marque l'entrée en Carême. Paroisse Saint-Vincent, Le Mesnil-le-Roi (78) France.

1er mars 2017 : Assemblée lors de la messe. Paroisse Saint-Vincent, Le Mesnil-le-Roi (78) France.

Par le père Tony Yver, Curé des paroisses Sainte-Famille de Daye-Pont-Hébert et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Saint-Clair-sur-l’Elle, diocèse de Coutances et Avranches (50).

Temps de rassemblement autour d’un événement de la vie d’une famille : baptême, première communion, profession de foi, mariage, funérailles… ces célébrations rassemblent bien souvent des personnes que l’on ne rencontre pas le dimanche et qui ont été invitées par des proches ayant effectués une demande précise auprès de l’Eglise. Demande qui, même si elle n’est pas toujours bien ajustée du point de vue de sa cohérence avec la foi chrétienne, est à accueillir pour être évangélisée.

Le Christ, présent pour nous rejoindre

Il nous faut rendre accessible la compréhension du mystère chrétien pour qu’au sortir de la célébration, les familles aient ressenti la chaleur du Christ qui est venu les rejoindre là où elles en étaient ; que les personnes perçoivent que par l’Eglise, Dieu est venu les visiter et les a comblées de bonheur, de confiance et de joie.

Réveiller ce qui sommeille

En approfondissant la demande avec les personnes qui frappent à la porte, on y percevra quelques lueurs d’espoir de réveiller ce qui a été mis en sommeil, de faire renaître une espérance perdue, un chemin de foi dissolu à évangéliser ou ré-évangéliser. Un passage de la Parole de Dieu suffira parfois pour aider à relire leur vie et faire prendre conscience que Jésus n’était pas extérieur à celle-ci.

L’urgence : écouter, prendre en considération, accueillir

Ecouter, prendre en considération, accueillir le parcours de vie de chacun pour ce qu’il est : voici l’urgence. Le profil des demandeurs est bien souvent celui de personnes marquées par les blessures de la vie. Ces dernières ont, soit réveillé la foi, soit entraîné un rejet de Dieu. L’accueil et l’écoute aideront à un raisonnement nouveau qui puisse apaiser les tensions internes, rendre plus audible le message de l’Evangile et enfin donner l’appétit pour aller plus loin : tel est, à mon sens, la voie royale pour un nouveau départ.

Assumer un héritage

La situation d’aujourd’hui est à la fois alarmante, mais aussi passionnante. Nous récoltons ce que nous avons semé. Et souvent, ce sont les restes d’un passé que l’on récolte, où dans l’Eglise, on a aussi enfermé les gens dans l’image d’un Dieu juge, au détriment de celle d’un Père amoureux de sa Création ; oeuvre qui se poursuit dans l’aujourd’hui de nos vies constamment en état de construction.

Se tourner vers le Christ

Il est important que le Pasteur et ses équipes donnent du sens ; permettent de redécouvrir, à travers ce que Dieu fait en eux, la bonté, l’amour et la miséricorde de Dieu pour tous ses enfants. On a trop fait du baptême un passeport vers la Vie éternelle au détriment d’un compagnonnage avec le Christ, d’une vie d’intimité avec Lui. Si ces personnes sentent que nous sommes vrais dans notre manière de prier et d’agir, elles auront davantage faim d’y communier par amour pour Jésus.

En conclusion, il est nécessaire que l’Eglise accompagne chaque situation pour faire redécouvrir que la genèse de leur histoire se trouve en Dieu, qui attend chacun les bras ouverts pour les remplir de ce Tout qu’Il est en plénitude.

Extrait du dossier Chant et la musique lors des assemblées occasionnelles

Approfondir votre lecture

  • Quels sont les facteurs pouvant favoriser l’évangélisation des assemblées occasionnelles ?

    Quelle que soit la raison qui va conduire des personnes à se rassembler dans une église – événement familial (baptême, mariage, décès) ou étape du parcours de l’initiation chrétienne (première communion, confirmation) – elles seront sensibles à la manière dont elles auront accueillies et respectées dans ce qu’elles vivent. L’annonce de la foi ne peut s’inscrire que dans une relation humaine préalablement établie.

  • Fleurir l’accueil

    Franchir la porte, dit Bénédicte Bouley dans le n°370 de la revue Célébrer, est un appel à la vie, « la porte délimite deux espaces : l’un connu, visible, l’autre chargé du mystère de l’inconnu, de l’invisible, elle sous entend l’accueil, l’hospitalité ». Dans le même numéro Bernard Châtaignier sous le titre « l’architecture de l’église » nous dit : « chaque lieu est plus qu’un moment et peut être considéré comme une étape, un événement ». Nous y voilà, nous les fleuristes !