Fraction

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La « fraction du pain » est un des plus anciens noms de l’Eucha­ristie (Lc 24, 35 ; Ac 2, 42). Le rituel juif des repas prévoyait que le président, après avoir prononcé la bénédiction, rompe le pain pour le distribuer aux convives. Jésus a fait ces gestes lors des deux multiplications des pains (Mt 14, 19; 15, 36; Jn 6, 11) et au moment de l’institution de l’Eucharistie (Lc 22, 19). Le rite de la fraction devenait alors le symbole du Christ-Serviteur donnant sa vie pour que nous ayons la vie en abondance : il se livre pour être « rompu » (par la souffrance) et distribué entre tous. « Rompre le pain » devient ainsi l’acte central de la liturgie chrétienne (Ac 2, 46; 20, 7.11 ; 27, 35 ; 1 Co 10, 16).

Dans la célébration de la messe, le rite de la fraction se situe après le geste de paix, pendant le chant de l’Agnus Dei. En insérant cette invocation dans la messe, le pape Sergius (687-701) institua qu’on la chanterait pendant « la confraction du corps dominical ». La fraction est un geste préparatoire à la communion, objet d’une vénération particulière, parce qu’il reproduit celui du Seigneur ; son symbolisme est souligné par la triple invocation à l’Agneau de Dieu qui s’est livré pour nous, et que nous mangeons comme notre Pâque. La concélébration rend la fraction plus nécessaire et plus parlante ; quand un seul pain eucharistique peut être partagé entre les concélébrants et quelques-uns, au moins, des fidèles, le symbolisme de l’unité est mieux exprimé (cf. 1 Co 10, 16-17).

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

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  • Agneau de Dieu, qui enlèves « les » péchés du monde

    Des petits changements ouvrent parfois de grands débats. Il en est ainsi de l’Agnus Dei dans la nouvelle traduction du Missel romain en usage

  • Des Ordinaires pour des temps liturgiques précis

    Avent, Temps de Noël, Carême, Temps pascal … la question d’avoir des Ordinaires propres à des temps liturgiques donnés mérite d’être posée. Mais avant, il convient tout d’abord de s’entendre sur le terme « Ordinaire » lui-même.

  • Catéchèse du pape : Le Notre Père et l’eucharistie

    Chers frères et sœurs, bonjour ! Nous poursuivons nos catéchèses sur la Sainte messe. Lors de la dernière Cène, Jésus prit le pain et la coupe, il rendit grâce à Dieu, et nous savons qu’ensuite il « rompit le pain ». À cette action correspond, dans la liturgie eucharistique de la messe, la fraction du pain. Elle est précédée de la prière que le Seigneur nous a enseignée, le « Notre Père »

  • Le Notre Père dans les rites de communion

    Dans la célébration de la messe, la communion apparaît comme l’aboutissement de toute la célébration et le sommet de la participation des fidèles. Elle est préparée par un ensemble de rites qui n’empiètent pas les uns sur les autres, mais forment une suite ordonnée préparant et anticipant ce que la communion va réaliser : faire de fidèles divers et variés un seul corps, celui du Christ.

  • La fraction du pain et sa signification

    « La nuit qu’il fut livré, Jésus rompit le pain » (1 Co 11, 23). Après sa résurrection, raconte Luc, les disciples le reconnurent à la fraction du pain (Lc 24, 35). Qu’en est-il de ce geste si significatif qui guérira les disciples de leur aveuglement ? Pourquoi un tel décalage entre cet événement et nos célébrations où la fraction du pain passe si souvent inaperçue ? En a-t-il toujours été ainsi ?