Pénitence

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L’homme a toujours eu, plus ou moins vive, la conscience du mal dans le monde et en lui-même ; les rites pénitentiels ou de récon­ciliation tiennent une grande place dans les religions, comme en témoignent les textes de prières implorant le pardon.

La Révélation de l’Ancien Testament contient de hautes figures de repentir — celle de David principalement (2 S 12, 13 ; Ps 50 ; cf. 2 S 24, 10) — et d’admirables formules de confession (Ne 9 ; Dn 9, 4-19 ; passim dans les Psaumes). Yahvé qui, seul, peut pardonner, montre qu’il remet le péché par la parole des prophètes, mais aussi par son action dans les cœurs et par ses hauts faits en faveur du Peuple repenti.

La permanence du péché en dépit des alliances rend de plus en plus ardente l’attente d’un Rédempteur véritablement capable de donner au Peuple un cœur nouveau (cf. Ez 36, 26). Quand Jésus, le Sauveur, apparaît, il se manifeste essentiellement comme celui qui pardonne les péchés, et qui vient donner aux hommes qu’il aura choisis le pouvoir de pardonner (Mt 9, 1-8). Pierre, en effet, et les apôtres sont investi du pouvoir de lier et de délier les péchés (Mt 16, 19 ; 18, 18 ; Jn 20, 23).

L’histoire de la pratique ecclésiale du sacrement de la pénitence ou de réconciliation est complexe. Initialement réservé aux fautes graves et publiques, le sacrement comportait un aveu et une récon­ciliation également publics ; il n’était guère réitérable. Progressi­vement, la pénitence s’est appliquée aux péchés tout intérieurs, et sa fréquence s’est développée ; en 1215, le IVe concile de Latran prescrit la confession annuelle.

Si le sacrement de la pénitence est requis pour recouvrer la grâce après tout péché grave ayant remis en cause l’amitié du chrétien avec Dieu, il reste vivement conseillé même en dehors de toute faute « mortelle » à l’amour ; il est alors au service d’une délicatesse d’amitié, et c’est en ce sens que les reli­gieux doivent veiller à se confesser fréquemment, comme le leur demande l’Église.

Réconciliation d’amitié, la pénitence restaure le lien qui unit le péni­tent à Dieu et à l’Église. Les actes du pénitent sont la contrition ou sentiment douloureux d’avoir peiné Dieu et ses frères, la confes­sion orale des péchés, et la satisfaction proposée par le prêtre ; il est clair que la contrition est la plus importante et met en jeu, déjà, la grâce de Dieu.

L’absolution est l’acte du prêtre, représen­tant Dieu et l’Église. La liturgie de la pénitence implique donc une rencontre entre Dieu et un membre de son Peuple (voir Liturgie), en vue de restaurer ou de renforcer l’Alliance, au bénéfice du pénitent et donc de toute l’Église.

La discipline actuelle de la pénitence prévoit trois formes pour la célébration du sacrement : une célébration personnelle n’engageant extérieurement que le pénitent et le prêtre ; une célébration commu­nautaire avec confession et absolution personnalisées ; une célé­bration communautaire avec confession et absolution générales, dans les circonstances prévues par le droit. Quand on utilise la dernière forme, les pénitents doivent savoir qu’il leur reste, dès qu’ils pourront, à faire une accusation personnalisée de leurs fautes graves à un prêtre. Les fidèles ont avantage à pratiquer la forme personnelle et la forme communautaire, selon une alternance dont ils trouveront le rythme, car l’une et l’autre formes se complètent bien.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

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