La rencontre des familles par ceux qui préparent la célébration des funérailles

6 Octobre 2015 : Messe de funérailles célébrée par P. Thomas de BOISGELIN. Egl. Notre-Dame des Vertus. Aubervilliers (93), France. October 6th, 2015: Funeral mass. Notre-Dame des Vertus ch. Aubervilliers, France.

Le besoin d’écoute et de communion est immense. Nous le voyons bien à la lumière des tragédies de notre temps. On le perçoit aussi dans la rencontre des familles vivant l’épreuve du deuil. Or l’Eglise offre un lieu privilégié pour expérimenter cette communion qui soutient l’espérance et en désigne autant qu’elle le peut la source : la Vie qui vient de Dieu et dont la résurrection manifeste la force. Alors que se passe-t-il plus concrètement lors des entretiens avec les familles s’adressant aux paroisses à l’occasion d’un deuil ?

La rencontre des familles demandant des funérailles chrétiennes a souvent plusieurs dimensions :

  • Rencontre de personnes, les unes éprouvées par le deuil, les autres, au service, appelées pour leurs qualités d’écoute, de compassion et formées pour cet accompagnement, elles sont présence d’Eglise.
  • Rencontre de cultures, souvent, beaucoup de nos contemporains ne fréquentant plus beaucoup nos lieux de culte, pour les messes dominicales.
  • Rencontre d’états émotif différents.

La personne accueillie est encore en état de choc, lié au deuil récent, au départ de l’autre qu’elle a aimé. Elle est comme anesthésiée, engourdie par la douleur. Son humanité est blessée, entamée dans sa chair, dans son âme.

L’accompagnant sera fidèle à la longue tradition évangélique : écouter …  Avant de parler ! « Prête l’oreille de ton cœur …». Pour écouter une personne qui souffre, il est important d’entrer en résonance avec cette souffrance et de se laisser toucher par elle. Il s’agit de chercher et de trouver le bon équilibre entre proximité et distance.

La reconnaissance de l’altérité reste primordiale, cela permettra un apaisement, la famille se sentira rejointe par une Eglise qu’elle imagine si souvent sourde, lointaine et pleine de principes.

L’accompagnant gardera en tête qu’il vit ce service en lien avec la communauté paroissiale, en son nom, porté par elle ; héritière d’un rituel qui a sa charge symbolique, qui proclame la dignité de chacun et l’universalité du salut. Il sera grâce à sa bienveillance et son fraternel soutien, un fidèle disciple du Christ Sauveur qui fait jaillir la Vie, permettant à chacun de trouver sa place face à Lui, avec confiance.

L’endeuillé présentera sa singularité qui sera reconnue et mise en valeur dans le temps de l’accueil et du souvenir. Pour ce qui est des demandes de musiques profanes, un non sec et définitif sera forcément douloureusement vécu et la photo sonore du défunt pourra ici trouver sa place, si les paroles ou la musique ne sont pas en contradiction avec le message chrétien.

La musique et les chants, proposés à la famille seront messages de cette espérance. Il conviendra de les évoquer ensemble, et de prendre du temps. Dans une société ou chanter rime avec joie, il sera bon parfois de lire avec la famille les paroles des chants et de respecter les sensibilités, tout en ne gommant jamais le message chrétien qui sera ainsi révélé à l’assemblée, au même titre que les paroles du rituel.

La musique favorisera l’intériorisation de ce message et le recueillement choisie avec délicatesse.

Comme on peut le voir, la pastorale des funérailles est, de plus en plus souvent, une pastorale de première annonce, cet échange peut donner le goût de se rapprocher de clochers que l’on croyait lointains.

Par Béatrice Brie, Laïque en mission ecclésiale, membre de l’équipe PLS, déléguée pour la pastorale des funérailles pour le diocèse de Créteil

Extrait du dossier Chant et musique dans les assemblées occasionnelles