Un lustre dans la cathédrale de Laval (53)

Lustre de la Cathédrale de la Sainte Trinité à Laval

Marie-Eline Guihaire, Déléguée diocésaine de la Commission d’art sacré de Laval.

Célébration anniversaire du Concile Vatican II, et ouverture de l’Année de la Foi.

A Laval, la cérémonie du 11 octobre revêtait une couleur exceptionnelle, de part tous les événements fêtés, et aussi parce que, pour la première fois, ce nouveau lustre, cercle de lumière béni par notre évêque en la circonstance, donnait toute sa splendeur à cette belle célébration. Les vêtements liturgiques, les chants, les visages des fidèles, la qualité des silences, le fleurissement, tout n’était que rayonnement, joie, louange, réunis et offerts en une seule intensité lumineuse, écho de la lumière de l’Eucharistie.

Aujourd’hui, par ce lustre, le nouveau Chœur de notre cathédrale “ La Trinité ” nous élève vers le mystère de notre Dieu trois fois Saint avec une joie toute neuve. A l’issue de la messe, Mgr Scherrer nous remettait sa Lettre pastorale : « Vivons en enfants de lumière“, un message porté par l’éclat de cette célébration.

Ce lustre a été dessiné par monsieur Bénézech, architecte des bâtiments de France et réalisé par l’entreprise Chevillard à Avrillé (près d’Angers). Il est constitué d’une couronne double permettant six spots intérieurs orientables. Sur la couronne extérieure, treize lampions entre chacun d’eux, les trouées de la croix du St Esprit, réplique de celle qui orne le devant du maître autel, celle-ci étant en marbre blanc.

Ce lustre formé d’un cercle de lumière nous rappelle l’anneau, symbole de l’Alliance nouvelle et éternelle. Les treize lampions évoquent les douze apôtres et le Christ. Les croix : la croix de chacun, ombre et lumière de la vie des hommes. Les six spots évoquent le chiffre 6 ou 666 de l’Apocalypse, le chiffre dont la vraie Lumière est victorieuse. Disposé juste au dessus de l’Autel, ce lustre éclaire tout le chœur, il donne valeur à la perspective du retable du fond, retable de la « Trinité » dont le tableau est une très belle allégorie : une lumière en trois soleils se répand sur Marie entourée des apôtres, puis sur St Augustin et Claire de Montefalco.

Monsieur Bénézech repris cette symbolique en surplombant ce lustre de trois lobes dorés : Trinité, source de lumière, afin qu’elle se diffuse jusqu’à nous.

La couronne extérieure de ce lustre est en laiton satiné, vernis or, elle mesure trois mètres de diamètre. Les treize bras de lumière sont également en laiton satiné vernis or. Un treuil dans les combles permet de baisser facilement le lustre pour changer les ampoules, et le disposer à la hauteur idéale.

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