Solutions contemporaines pour le confessionnal

24 mars 2008: Sacrement de réconciliation dans la cath. de Chartres (28), France.

24 mars 2008: Sacrement de réconciliation dans la cath. de Chartres (28), France.

Par frère Patrick PrétotMoine o.s.b. de l’abbaye de la Pierre Qui Vire, théologien, professeur à l’Institut Supérieur de Liturgie et ancien directeur de  la rédaction de La Maison Dieu.

Quels lieux et espaces proposer aujourd’hui pour vivre le sacrement de pénitence et de réconciliation ?

La « modernisation » du confessionnal

On cherche surtout à favoriser un espace qui soit à la fois habitable pour le prêtre (confort, lumière, température, etc.) et, en même temps, chaleureux et accueillant pour les fidèles. On cherche par-là à maintenir la discrétion du confessionnal tout en renouvelant la figure du meuble. Cette approche comporte souvent la volonté d’offrir la possibilité de se confesser à genoux ou assis. Parfois, on conserve une grille afin de retrouver le dispositif que l’on qualifiera de « traditionnel ».

Le bureau aménagé

L’aménagement d’une sorte de « bureau » permet au confesseur de se poser, de lire ou de travailler en attendant l’arrivée des pénitents. Ce dispositif cherche à favoriser une rencontre. Du côté du prêtre, il permet de conjoindre plusieurs types d’accueil – et donc pas seulement pour la célébration du sacrement de la réconciliation. Il peut être aménagé à la sacristie, voire parfois au presbytère. Ce type de formule est encouragé par l’annonce : « Si vous désirez rencontrer un prêtre… » Elle tend à orienter la confession vers l’accompagnement ou le conseil spirituel. Certains prêtres âgés qui jadis ont connu les longues heures passées au confessionnal avant les grandes fêtes, se sentent plus à l’aise avec un dispositif qui valorise une autre approche de la question du péché. Loin de tomber dans le catalogue des manquements, la confession peut déboucher sur un horizon plus large où le rôle du prêtre comme pasteur est valorisé.

Un espace dédié

En aménageant une véritable pièce pour la célébration du sacrement, on privilégie la qualité du lieu (décoration soignée, fleurs, etc.). Il arrive qu’on instaure un lieu de la Parole – par exemple, une table basse avec une Bible et une bougie. On accorde de l’attention à l’éclairage, à la qualité et à la disposition des sièges. Il est assez fréquent qu’on évite un dispositif en vis-à-vis. La présence d’une icône ou d’une croix, parfois même un vitrail, achèvent de conférer à l’espace son statut de « chapelle de la réconciliation ». C’est sans doute ce type d’espace qui permet le mieux de célébrer le sacrement en déployant les gestes et attitudes, notamment l’imposition des mains par le prêtre sur le pénitent.

Cette typologie met déjà clairement en lumière que ces divers aménagements manifestent des approches différentes du sacrement, du rôle du ministère ordonné et peut-être même des options théologiques diversifiées concernant le péché et le pardon.

Approfondir votre lecture

  • Célébration pénitentielle non sacramentelle

    On sait que la conversion est un chemin de progression avec les autres ; leur soutien est utile pour tenir dans l’effort. Le témoignage communautaire ecclésial qu’ils donnent lorsqu’ils écoutent la Parole et font un geste de pénitence encourage à reprendre le chemin de l’alliance.

  • Un espace liturgique pour vivre le chemin du pardon

    Aménager une église pour la célébration du sacrement de la pénitence et de la réconciliation, qu’elle soit communautaire ou individuelle, c’est offrir à tous les pénitents un chemin de pardon. À la lumière de la structure de la célébration, cette progression est en quatre étapes, la dernière étant double. Prenons la route de ce chemin de la paix.

  • Le lieu de la réconciliation, un lieu de la rencontre

    Je n’ai jamais oublié ce moment où, dans une liturgie byzantine, le prêtre, debout devant la porte de l’iconostase, déclarait la miséricorde et le pardon de Dieu aux fidèles qui, s’avançant sur une file, se reconnaissaient pécheurs en se frappant la poitrine. C’était déjà l’époque, dans les années 50, où nos confessionnaux commençaient d’être désertés.