La Maison-Dieu n°266 consacré à Marie dans le mystère de l’Église

LMD 266 Marie juin 2011

Le volume n°266 de La Maison-Dieu consacré à Marie est paru en juin 2011 aux éditions du Cerf.

Sommaire et résumé des articles

  • Mystère liturgique,  Mystère de L’Église,  Mystère de Marie, Silvano Maggiani, osm

L’article prend appui sur le cadre méthodologique fourni par l’Introduction de Marialis Cultus : la réflexion contemporaine sur le mystère du Christ et sur la nature de l’Eglise a mis en lumière « à la racine du premier » et comme « couronnement de la seconde », la figure de Marie, Mère du Christ et Mère de l’Église. Il se propose alors d’articuler trois aspects de la célébration chrétienne caractéristiques du langage de la foi et qui sont inclus dans les termes : Mystère/Mystères, Présence, Communion.

Ce faisant, il fonde la présence de Marie dans le mystère liturgique par rapport au Christ et dans son Esprit, au Corps du Christ, l’Église qui célèbre et prie dans le seul mouvement Christologique-Trinitaire du Père, par le Christ, dans l’Esprit Saint. Marie participe de la plénitude de l’opus salutis et vit en communion avec ceux qui, comme elle, connaissent la condition humaine, une communion qui trouve dans la liturgie toute une gamme d’expressions se rapportant surtout à la sphère de l’oratio et du témoignage. En conjuguant ces trois approches unifiées par la catégorie de « mystère » – mystère liturgique, mystère de l’Eglise et mystère de Marie – la réflexion théologique sur la place de Marie dans la liturgique chrétienne permet d’approfondir les notions de « présence » et de « communion » pour mieux comprendre la relation entre le mystère de Marie et la liturgie.

  • Les messes en l’honneur de la Vierge Marie : piété mariale et renouveau liturgique Patrick Prétot

L’article porte sur un livre spécifique publié à Rome le 15 août 1986 sous le titre Collectio Missarum de Beata Maria Virgine en vue de répondre à deux besoins : d’une part, conformément à l’esprit de la réforme liturgique et à l’approche renouvelée de la place de Marie dans l’Église, réviser les formulaires propres utilisés pour les messes en l’honneur de la Vierge Marie et, d’autre part, contribuer à la vie liturgique des nombreux sanctuaires mariaux.

Parce que ce recueil  des Messes en l’honneur de la Vierge Marie (selon le titre de l’édition francophone qui intègre le lectionnaire) est organisé selon l’année liturgique, le propos consiste à montrer comment il donne à vivre la relation entre piété mariale et théologie du mystère pascal. C’est pourquoi il étudie plus particulièrement une série de formulaires liés au cycle pascal (carême et temps pascal).

Il met ainsi en lumière que le document vise à inscrire la piété mariale dans toute l’histoire du salut et plus particulièrement dans la célébration des mystères du Christ. Les formulaires pour le carême proposent aux fidèles un chemin qui culmine dans la pratique de l’éthique chrétienne, l’offrande eucharistique et l’accueil de la réconciliation, tous les trois, fruits de la Pâque du Fils. Mais les formulaires pour le temps pascal présentent de leur côté l’actualisation sacramentelle et liturgique du mystère pascal dans son lien avec la figure de la Vierge Marie, et renvoient donc à la pneumatologie du culte. Ce faisant, le recueil correspond bien à la volonté d’enraciner la piété mariale dans une perspective trinitaire, ce que le Directoire sur la piété populaire et la liturgie (n. 80) désigne comme critère de vérité des pratiques de dévotion.

  • Théologie et dévotion mariale à travers les cantiques liturgiques au XXe siècle, Michel Steinmetz

Faire se croiser musique liturgique et théologie mariale exige un lieu, celui du chant populaire, dévotionnel ou liturgique, tel qu’il se déploie au cours du XXe siècle et qu’il est publié dans des recueils afin de mesurer l’évolution du langage textuel d’une part, et sa place, formelle et quantitative au sein de ce corpus d’autre part.

Un parcours statistique permet de montrer l’évolution de la part des chants dédiés à Marie au cours du XXe siècle, mais aussi la place qu’ils y occupent : ils sont de moins en moins nombreux, mais intègrent de plus en plus la figure de la Vierge à l’année liturgique, et donc à la célébration des  mystères du Seigneur. L’exaltation du sentiment patriotique, le rapport de « je » au « nous » et l’enracinement biblique sont les questions qui guident l’analyse. L’étude débouche enfin sur l’élaboration de critères permettant, au regard de l’histoire, de penser aujourd’hui l’insertion du répertoire marial à la célébration liturgique. Parce que la liturgie est mémoriale, Marie doit apparaître comme une figure biblique. Parce que la liturgie fait œuvre de médiation, Marie doit apparaître dans sa dimension christologique. Parce que la liturgie est orientée, Marie doit apparaître dans sa charge ecclésiologique et eschatologique.

La figure de Marie, que le Concile Vatican II, dans la constitution Lumen Gentium, a mise en valeur comme figure de l’Église et pour l’Église « encore en chemin », tout à la fois comme mère et comme préfiguration de « l’aurore à venir », est une figure liturgique. C’est ainsi que le chant qui lui sera dédié contribuera à une authentique spiritualisation des sens.

  • Aspects ecclésiologiques et œcuméniques de la piété liturgique, Laurent Vuillemin

Dans les dialogues œcuméniques, il arrive que les représentants protestants s’étonnent de l’écart entre d’une part les pratiques de dévotion, et d’autre part, les formulations officielles et les recommandations œcuméniques concernant la piété mariale dans l’Église catholique.

L’article cherche à prendre en compte cette réaction en vue d’un dialogue en vérité, mais aussi que soit mieux appréciée la place des pratiques de piété et de liturgie dans le dialogue œcuménique.

Il examine en premier lieu comment la dimension œcuménique est présente dans les réflexions catholiques sur le culte marial. Il essaie ensuite d’éclairer les réactions sur ce point des Églises issues de la Réforme tout en considérant la diversité des positions au sein même de ces Églises. Il identifie enfin des critères pour honorer le souhait de Paul VI que la dévotion mariale ne soit plus un « obstacle mais (…) un point de rencontre pour tous ceux qui croient au Christ ».

  • Renouveaux liturgiques et marche vers l’unité, James Puglisi, ofm

L’article montre l’impact de ce mouvement à la fois liturgique et œcuménique sur l’étude et l’enseignement des richesses du culte chrétien. Pour cela il adopte trois points de vue sur l’impact œcuménique de la réforme liturgique de Vatican II : la liturgie de la Parole et le nouveau Lectionnaire romain ; les rites de l’initiation chrétienne, de la célébration eucharistique, et de l’ordination et enfin la composition de formulaires communs pour les célébrations œcuméniques. Par là, il propose une actualisation des intuitions du célèbre document de Lima de 1982, Baptême, Eucharistie, Ministère qui demeure une référence pour la recherche de convergence œcuménique concernant la liturgie.

 

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  • Notre-Dame des Douleurs, le 15 septembre

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  • Marie

    Nativité de la Vierge Marie, le 8 septembre

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