COVID-19 : Indications générales pour la célébration des funérailles en France

14 mars 2018 : Funérailles d'une religieuse de la communauté Salésienne de Marie Immaculée. Egl. Saint Jean Baptiste de Belleville. Paris (75), France.

14 mars 2018 : Funérailles d’une religieuse de la communauté Salésienne de Marie Immaculée. Egl. Saint Jean Baptiste de Belleville. Paris (75), France.

18 mars 2020

Le contexte épidémique et les dispositifs de confinement des personnes ont des conséquences sur les dispositifs pastoraux dans les diocèses concernant la célébration des funérailles. Voici quelques éléments de discernement, à apprécier selon les diocèses et leurs pratiques pastorales.

Indications générales

Précision au 04.11.2020 : Les indications générales qui suivent ont été proposées dans le contexte du premier confinement (mars-avril 2020). Elles ne peuvent plus s’appliquer à l’identique dans le contexte actuel (par exemple, le nombre de personnes autorisées a changé), mais on pourra encore y trouver des éléments de réflexion utiles au discernement.

En tenant compte des indications des pouvoirs publics, afin de pouvoir célébrer des funérailles chrétiennes en respectant des conditions sanitaires appropriés et l’Ordo exsequiarum, il est nécessaire d’attirer l’attention sur différentes indications pastorales :

Présence lors des obsèques

Les obsèques ne seront célébrées qu’en présence de la famille (maximum de 20 personnes, en fonction des règles de confinement en vigueur au moment de la célébration).

Lieu des obsèques

L’église paroissiale demeure le lieu habituel de la station des funérailles. Néanmoins en fonction de l’évolution des mesures de confinement, il peut être possible de les célébrer au lieu de l’inhumation.

  • Église paroissiale : Veiller à l’espacement entre les personnes et à la protection des personnes fragiles éventuellement présentes (conjoint, parents proches par exemple).
  • Lieu d’inhumation : Si le lieu dispose d’une croix, la célébration peut se faire en proximité sinon à l’emplacement de l’inhumation. On veillera en ce cas à la présence du signe de la croix.

Préparation des obsèques

La préparation des obsèques se réalisera par téléphone ou par visioconférence (Skype) si c’est possible. On ne sollicitera ni équipe de funérailles, ni chorale, ni animateur de plus de 70 ans. Dans tous les cas, une messe de requiem pourra être célébrée ultérieurement.

Présidence

Il est souhaitable qu’elle soit assurée, le plus possible, par le curé ou un prêtre de la paroisse. En cette épreuve ce sont eux, les pasteurs, qui doivent être en première ligne au service de la communauté des fidèles dans l’épreuve. Si vraiment aucun prêtre n’est disponible, on pourra faire appel à un laïc ayant reçu lettre de mission, âgé de moins de 70 ans et bien-sûr volontaire.

Gestes liturgiques

  • On évitera tous gestes qui mettent en contact plusieurs personnes entre elles ou avec un même objet. Pour cette raison, le geste de la lumière ne sera fait que par le célébrant. Les gestes de dépose d’objet autour du cercueil (croix, Bible, statues, icône, etc.) seront limités. Dans le cas d’obsèques d’un clerc, la dépose de l’aube et de l’étole ne pourra être faite que par un seul célébrant.
  • Procession du dernier adieu : seul le célébrant réalisera l’aspersion du corps avec l’eau bénite. Ni les concélébrants, ni les fidèles présents ne pourront s’en saisir. Si la procession est demandée par la famille, elle sera invitée à s’approcher, à se signer et à s’incliner devant le cercueil sans le toucher.
  • Ni le geste de paix ni les condoléances ne seront possibles.

Condoléances et communion paroissiale

  • Il semble raisonnable de supprimer les registres de condoléances.
  • Les obsèques devant être célébrées dans la stricte intimité (20 personnes maximum), les personnes âgées de 70 ans et plus ne pouvant plus jusqu’à nouvel ordre participer à ces cérémonies par précaution pour leur propre santé, seront donc invitées à ne pas s’y rendre. Afin de manifester la communion paroissiale auprès des familles endeuillées, plusieurs manières sont envisageables :

Au moment du décès : par communication du nom de la personne, de la date et de l’horaire des obsèques sur le site internet de la paroisse, accompagnée d’une prière proposée (ex. Ps 26)

– On pourra également sonner le glas à l’heure des funérailles si celles-ci sont célébrées dans l’intimité familiale au lieu de l’inhumation.

Après l’inhumation : par une messe de requiem avec la famille concernée lorsque les conditions le permettront ; par une rencontre et une célébration paroissiale avec l’ensemble des familles endeuillées (cf. Commémoration des fidèles défunts 2 nov.)

Sources et rituels

Rituel des funérailles, vol. I : Liturgie des funérailles & vol. II : Prières pour les défunts et à la maison et au cimetière, Desclée-Mame, 1994.

AELF, Dans l’espérance chrétienne, Célébrations pour les défunts, Desclée-Mame, 2008.

AELF, Lectionnaire des Funérailles, Desclée-Mame, 2019.

Célébration de funérailles au lieu de l’inhumation

A ce sujet, voir l’article Covid-19 : Célébrer les funérailles au lieu de l’inhumation (18/03/2020)

Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle (SNPLS), le 18 mars 2020

Pour aller plus loin

  • Célébrer les funérailles au lieu de l’inhumation

    Cette note, initialement publiée lors du confinement lié au contexte épidémique de la Covid 19, propose une piste pour célébrer des funérailles au seul lieu de l’inhumation.

  • COVID-19 : Note sur la célébration des funérailles en France

    17 mars 2020 - Le Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS) publie cette note afin de répondre aux questions sur la célébration des funérailles dans le contexte actuel de crise sanitaire en raison de l'épidémie du coronavirus COVID-19 qui se répand sur l'ensemble du territoire français.

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