Noël : la crèche dans l’histoire
Par Dominique Cadet
Les auteurs des évangiles ne mentionnent pas le jour de la naissance de Jésus le Christ. Nous ne disposons d’aucune autre source à cet égard. Selon l’évangile selon saint Luc, l’endroit où Jésus a été déposé à sa naissance est désigné par le mot « mangeoire », qui se dit scripia en latin, d’où est issu le mot « crèche ».
Il semblerait que la fête de Noël, célébrée le 25 décembre, ait été ignorée des chrétiens des trois premiers siècles. A partir du VIe siècle, des écrits anciens rapportent qu’une célébration de Noël est célébrée en l’église Sainte Marie Majeure à Rome, pendant la nuit du 25 décembre, autour des reliques de la crèche qui ont été rapportées de Bethléem. En fêtant la naissance du Christ le 25 décembre, les chrétiens ne célèbrent pas une date reconnue exacte du point de vue historique, ils célèbrent une réalité importante pour l’Eglise chrétienne : la manifestation du Christ sauveur sur la terre : « Dieu s’est fait homme en Jésus Christ et s’est abaissé jusqu’à nous ».
C’est François d’Assise qui a créé en 1223 une des premières crèches vivantes, dans son église de Greccio, en Italie. Les personnages étaient joués par les gens du village et les animaux étaient réels. Cette « crèche vivante » a donné naissance à une tradition qui s’est perpétuée, mais les « acteurs » ont été très largement remplacés par des personnages en bois, en cire, en carton pâte, en faïence et même en verre. Les crèches ressemblant à ce que nous connaissons font leur apparition dans les églises au XVIe siècle. Les jésuites en réalisent notamment à Prague en 1562, qui figurent parmi les plus anciennes connues.
L’histoire de la crèche de Noël s’est poursuivie par l’apparition des crèches dans les familles, particulièrement à Naples, au XVIIIe siècle, dans les demeures aristocratiques. Elles reproduisent la vie quotidienne de Naples.
En France, pendant la révolution, les représentations publiques étant interdites, la crèche de Noël apparaît dans les maisons. C’est alors l’origine de la crèche provençale qui s’inspire de la vie locale. Les artisans évoquent des personnages typiques de la région, du village ou des défunts de la famille. Ont ensuite été rajoutés les santons (petits saints en provençal) qui représentent des petits métiers connus : le meunier, le rémouleur, la lavandière, etc.
Pour les chrétiens catholiques, la crèche est un moyen de vivre le sens de la naissance de Jésus. Elle montre que Dieu a pris notre condition humaine : comment le Fils de Dieu est né, pauvre parmi les pauvres.
La crèche de Noël : une occasion de passer dans une église pour la regarder et se recueillir, mais aussi de prier en famille.
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