Les implications psychologiques de la crémation
Par le Docteur Michel Hanus, († 2010) psychiatre, psychologue et psychanalyste, auteur d’une thèse intitulée Contribution à l’étude des phénomènes du deuil
La crémation est un problème d’actualité dans notre pays pour deux raisons qui découlent l’une de l’autre. D’une part sa fréquence augmente de manière exponentielle tandis que, de ce fait, la population se trouve de plus en plus souvent confrontée à son absence ou à son défaut de ritualisation, un véritable vide rituel.
Toute réflexion conséquente au sujet de la crémation me paraît devoir s’efforcer d’approfondir le débat sur les quatre points suivants :
- Quelles sont les raisons de ce choix et que signifient-elles ?
- Quelle est la valeur humaine de cette pratique ?
- Comment est-elle vécue par les survivants ou, autrement dit, quelles sont ses interférences avec le travail de deuil ?
- Comment humaniser au mieux, comment ritualiser nos pratiques crématiques ?
Extrait :
La crémation souffre le plus souvent d’un grand vide rituel du fait qu’elle n’est pas encore entrée dans nos traditions, et le deuil souffre toujours de cette absence. Tous les intervenants auprès des familles endeuillées en ont pris d’autant plus conscience que sa fréquence a augmenté. À l’initiative des professionnels funéraires PFG, un groupe de travail interdisciplinaire a été constitué, en 1992, pour réfléchir et travailler à cette question importante. Il comprenait outre des professionnels des entreprises funéraires, des religieux, un crématiste, une sociologue chercheuse en sciences sociales et la Société de thanatologie. On peut regretter que le CNOF (Commission nationale des opérations funéraires) n’ait pas conduit la même réflexion pour arriver à proposer des modifications réglementaires au ministre de l’Intérieur. Le résultat de notre travail a été la mise en place d’un cérémonial, sans valeur officielle mais utile pour accompagner les familles, en particulier dans les cas où il n’a pas eu de funérailles religieuses.
Article extrait de la revue La Maison-Dieu, n°213, 1998, p 69-80.
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