Une chapelle réaménagée, un nouveau tabernacle dans la chapelle Saint Michel de Limoges
Par Jean-Marie Gaudron
En août 2011, les fidèles de l’église saint Michel des lions ont découvert la chapelle du Saint Sacrement toute transfigurée par un réaménagement autour d’un nouveau tabernacle. À l’écart des circulations, proche de la Table eucharistique où l’assemblée célèbre le Mémorial de la dernière Cène et communie au Corps du Christ, s’ouvre l’espace du recueillement et de la veille.
Fixé au mur, un soleil de bronze poli de 80 cm déborde la porte du tabernacle ornée d’un émail rouge où figurent l’Ichthus, et la corbeille des pains multipliés mosaïques.
Juste au dessous, une crédence en forme de console soutenue par trois montants aux motifs végétaux fait face à quatre bancs avec agenouilloirs. Les concepteurs de cet ensemble, Léa Sham’s et Alain Duban dont les réalisations ornent déjà les cathédrales de Tulle et de Limoges ont honoré la demande des responsables de la paroisse. Ici, les formes, le rayonnement, les couleurs, la matière, émail, bronze, bois massif consonnent dans une vibration qui mène à la contemplation.
L’espace sacré a besoin de désencombrement, de modestie, d’authenticité pour suggérer la Présence. Ainsi après les liturgies festives célébrées dans cette église qui abrite le mausolée de saint Martial, dans le dépouillement de cet espace, le fidèle fera l’expérience de cet « endroit de deux attentes : celle dans laquelle nous sommes et l’attente en laquelle le Christ ressuscité est lui-même de notre venue ». [1]
Le décor végétal choisi pour les bancs et les montants de la console fait allusion au grand vitrail, tout proche de l’arbre de Jessé. Une croix de pénitent rappelle le Sacrifice et le rayonnement, halo de lumière autour du tabernacle, la dévotion eucharistique devant les soleils, nom générique des ostensoirs.
La simplicité des signes pour dire le mystère évoque les pièces de Messiaen : « Trois petites liturgies de la Présence divine », le poème théologique de Thomas d’Aquin « La réalité chasse l’ombre et la lumière la nuit », et le dialogue du curé d’Ars avec son paroissien : « Je L’avise et Il m’avise ». Autrement dit, « être simplement là comme une présence qui atteste la Sienne et porte la lumière de son Amour ». [2]
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[1] François Casingena-Treverdy
[2] Maurice Zundel
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