Le répertoire des chants à Marie
On constate que bien des chants mariaux relèvent de la dévotion. Or, le renouveau de la théologie mariale au cours du XXe siècle et le concile Vatican II ont déplacé le curseur en réaffirmant le rôle théologique et théologal de la figure mariale au cœur de l’économie divine. Nous retenons ici trois éléments ; chacun aboutira à une question posée aux chants liturgiques actuels et à venir, comme autant de critères de choix, d’analyse et de discernement.
Marie et l’enracinement biblique
Marie est proposée à notre contemplation : cette dernière ne se focalisera pas sur Marie en tant que telle mais, comme nous l’enseigne la Tradition, en ce qu’elle est la résonance des promesses divines qui traversent l’Ecriture et la femme en qui elles sont désormais rendues possibles. La Vierge Marie est une figure qui nous rappelle l’importance du « faire mémoire » en liturgie, cette opération qui nous pousse à reconnaître les merveilles de Dieu dans l’histoire des hommes pour en célébrer la présence renouvelée et actuelle.
Comment les chants à Marie la situent-elle à l’intérieur de ce « faire-mémoire » et comment sont-ils empreints du langage biblique ?
Marie et le mystère du Christ
Toute liturgie chrétienne est entièrement tournée vers le Père. Quand les croyants prient, ils le font « par Jésus, le Christ, notre Seigneur ». De même quand ils se tournent vers Marie, ils apprennent d’elle la juste attitude de la prière. « Faites tout ce qu’il vous dira. » (Jn 2,5).
Comment les chants aujourd’hui offrent-ils au croyant de prier Jésus avec et par Marie, en dépassant le sentiment et l’expression à la première personne du singulier ?
Marie et le mystère de l’Eglise
Marie est honorée par bien des titres que déclinent notamment les litanies qui lui sont dédiées. Titres bibliques et titres ecclésiologiques, aussi. Ils ont pour but de mieux situer sa place dans la vie et la mission de l’Eglise. Marie oriente toute l’activité liturgique de l’Eglise de la terre vers l’unisson avec la liturgie de la Jérusalem céleste ; elle rassemble et fédère encore derrière elle l’ensemble de l’histoire de l’humanité qu’elle entraîne à suivre le Christ.
Comment les chants aujourd’hui sont-ils fidèles au mouvement théologique rappelé dans la Constitution conciliaire Lumen gentium1 : la manière dont Marie y est chantée oriente-t-elle notre regard vers l’horizon eschatologique de notre salut ?
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1. Vatican II, Lumen gentium, chapitre VIII