Présentation du livre de célébrations et prières « Protection, délivrance, guérison »

Novembre 2008: Mgr Guy de KERIMEL, évêque de Grenoble, CEF, Lourdes (65), France.

Novembre 2008: Mgr Guy de KERIMEL, évêque de Grenoble, CEF, Lourdes (65), France.

Mgr de Kerimel est évêque de de Grenoble-Vienne. En charge du Bureau national des exorcistes (BNE), il a pris les fonctions de Président de la Commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle (CELPS) depuis le 1er juillet 2017.

Chers amis,

Ne pouvant être présent à Paris en cette journée du 9 mai, j’ai été invité à vous adresser quelques mots en ma qualité d’évêque accompagnateur du bureau national des exorcistes. J’accompagne ce bureau depuis quelques années maintenant et c’est lui qui a souhaité mettre au service des communautés chrétiennes ce livre de célébrations et de prières pour des personnes aux prises avec le mal ou la maladie.

Qu’est-ce que le Bureau National des Exorcistes (BNE) ? Ce Bureau, sous la responsabilité d’un évêque membre de la Commission épiscopale pour la pastorale liturgique et sacramentelle (CELPS), est composé de trois exorcistes diocésains, d’une personne laïque, membre d’une équipe d’exorciste, d’un théologien membre du Service national de la Pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS). Il est accompagné par un secrétaire général adjoint de la Conférence des Évêques de France. Quelle est sa mission ? Former et suivre les exorcistes au nom des évêques de France, leur permettre de se rencontrer et d’échanger sur les questions que leur pose leur ministère.

Je voudrais tout d’abord expliquer la genèse de ce projet et l’objectif que le Bureau des Exorcistes se fixait en le lançant. Enfin j’adresserai des remerciements.

En réunissant périodiquement les exorcistes diocésains, et en travaillant régulièrement avec le Bureau National, j’ai découvert de plus près ce beau ministère qui demande à être exercé bien en lien avec la mission globale de l’Église.

Les exorcistes reçoivent beaucoup de personnes qui ne vont pas bien, et qui pensent être soumises à des influences maléfiques, être sous l’emprise du mal. Pour un certain nombre, une écoute bienveillante suffit ; pour d’autres, la proposition du sacrement de la réconciliation, ou une prière de supplication, les aide à retrouver la paix. Certains enfin ont besoin que l’on célèbre la prière de l’exorcisme.

Ainsi, outre la célébration du grand exorcisme selon le rituel approuvé par Rome, les exorcistes utilisent fréquemment un certain nombre de prières de délivrance, de protection. Nous nous sommes aperçus que de nombreuses prières circulaient, en plus de celles proposées dans le rituel ou dans le fascicule Délivre-nous du mal, certaines jugées parfois plus efficaces que d’autres. Il nous a semblé bon de recueillir ces prières, et d’opérer un discernement théologique et pastoral, pour mettre à disposition des exorcistes, des prêtres, mais aussi des groupes de prière, un choix de prières reconnues par l’Église, et des schémas de célébration qui puissent inscrire dans la vie de l’Église, et donc dans la liturgie, le soin pastoral des personnes en souffrance.

En plus des demandes de protection ou de délivrance, et parfois en lien avec elles, on assiste aujourd’hui à de nombreuses demandes de guérison, et un développement des prières dites « de guérison », qui invite à un discernement ecclésial. L’Église ne peut pas ignorer ces attentes, mais elle se doit de les évangéliser, et de veiller à ce que ces pratiques ne glissent pas vers des dérives dommageables pour les personnes. Le Christ nous a laissé en don le sacrement des malades pour les personnes atteintes gravement et entravées dans le chemin de vie ; ce sacrement peut être reçu plusieurs fois, mais de manière espacée. De manière complémentaire, rien n’empêche une communauté chrétienne de demander humblement au Seigneur de guérir ceux qui ne sont pas bien physiquement, psychiquement, spirituellement. Il ne s’agit pas d’établir des « guérisseurs chrétiens », qui feraient concurrence à d’autres « guérisseurs » ; de manière plus simple, la communauté prend en compte le mal-être des personnes concernées, et les présentent au Seigneur dans la foi. Lui seul peut guérir et soulager.

Ce livre se veut au service des communautés chrétiennes, sous la responsabilité de leurs pasteurs légitimes. Toute personne se pensant sous l’emprise du mal ne relève pas forcément de l’exorciste diocésain. Il est bon qu’elle trouve, dans les communautés chrétiennes et auprès des prêtres, le soutien d’une écoute et de la prière ; dans certains cas, elle sera orientée et accompagnée vers l’exorciste, qui seul reçoit la mission de pratiquer la prière d’exorcisme. C’est bien toute l’Église qui est appelée à exercer la compassion pour les personnes en souffrance, chacun selon les dons reçus, et sous la vigilance des pasteurs.

Ces prières devront être proposées avec discernement, et toujours de manière ecclésiale.

Je remercie le Père Bernard Maitte, qui a porté ce projet et l’a mené à son terme avec la collaboration d’une équipe. Je remercie le Père Emmanuel Coquet, secrétaire général adjoint de la conférence des évêques de France, et les membres du Bureau des Exorcistes. Je remercie le SNPLS, et Monsieur Frédéric Bergeret secrétaire général de l’Association épiscopale liturgique pour les pays francophones (AELF) qui s’est chargé de l’édition. Je remercie enfin Mgr Aubertin, Président de la Commission Épiscopale pour la Liturgie et la Pastorale Sacramentelle, qui a donné son accord à l’édition de ce livre, ainsi que la Commission doctrinale des évêques qui a bien voulu relire l’ensemble de l’ouvrage.

Je souhaite à tous les participants à cette journée un travail fructueux et une heureuse découverte du livre qui leur est présenté.

+ Guy de Kerimel, Évêque de Grenoble-Vienne

 

Extrait du dossier Retour sur la session de présentation de l’ouvrage PDG

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