Sacrements pour les malades, un Rituel au pluriel
« Sacrements pour les malades », ainsi s’intitule le Rituel issu de la réforme conciliaire.
Cela nous introduit dans un concept d’accompagnement et non seulement de célébration ponctuelle.
De l’extrême onction à l’accompagnement des personnes malades
La perspective de l’accompagnement des personnes malades n’est donc plus seulement celle de leur offrir le secours pour vivre l’ultime passage et d’être assuré de recevoir le salut éternel. Il s’agit d’entrer dans un cheminement qui se déploie dans l’ordre de la relation et qui offre à la personne en souffrance la reconnaissance d’une famille élargie. Et de vivre ainsi la Pâques du Christ dans toutes les étapes de la maladie, ce passage mort-vie qui nourrit en nous l’espérance de la vie plus forte que la mort.
Le Rituel distingue deux temps pour la pastorale de la santé : celui de la maladie et celui de la mort proche.
Dans un monde affronté à la maladie
Face à la maladie, le chrétien est appelé à reconnaître la présence du Christ tendant une main fraternelle à l’être souffrant. Cela doit prendre visage dans l’attention de la communauté chrétienne à ses frères et sœurs malades. Cette première partie du Rituel insiste sur la visite aux malades, sur leur communion au corps du Christ et sur l’onction reçue comme une force dans l’épreuve.
Recevoir l’onction des malades dans le cadre de célébrations communautaires manifeste la dimension ecclésiale de cette démarche et la force des réseaux de relation pour aider à vivre les étapes de la maladie. L’invitation (chaque fois que cela sera possible) de la famille qui entoure une personne malade, à être présente et active dans la célébration de l’onction des malades, prend en compte la dimension quotidienne du soutien spirituel et humain.
Pour ceux qui vont quitter cette vie
Si « l’extrême onction » ne fait plus partie de la terminologie de ce Rituel, il est important d’accompagner les personnes arrivées au terme de leur existence terrestre. Les propositions sont diverses et manifestent la nécessité de s’adapter à chaque situation, à chaque personne.
La notion de viatique, de passage marque cette deuxième partie du livre rituel. La célébration de l’eucharistie et la communion reçue comme viatique s’accompagne de cette formule au moment même de recevoir le corps ou le sang du Christ : « Qu’il vous protège et qu’il vous accompagne jusqu’à la vie éternelle ». En effet, arrive le moment où l’homme se remet pleinement entre les mains de Dieu pour avancer sur le chemin de la vie.
Viatique, réconciliation, onction des malades en danger de mort, ces sacrements précèdent la dernière proposition qui est la recommandation des mourants. Il s’agit d’offrir une présence authentique pour apaiser la personne dans l’approche de sa mort avec l’assurance de la victoire du Christ ressuscité.
Une troisième partie du rituel offre un lectionnaire développé pour les diverses étapes et circonstances de ce cheminement avec les personnes malades et tous ceux qui les entourent.
Par Pascal Sarjas, Responsable PLS du diocèse de Metz, il enseigne la liturgie au séminaire de Metz