La Sainte Trinité à travers les vitraux de l’église Saint Bruno (92)
Par le SNPLS (Service National de Pastorale Liturgique et Sacramentelle)
L’église Saint Bruno est située à Issy-les-Moulineaux dans le diocèse de Nanterre. Un don généreux d’un paroissien permet en 2008 la création de vitraux. Une équipe se met en place pour établir un cahier des charges, les paroissiens choisissent le thème, un concours est lancé après sélection d’artistes et un artiste est choisi pour leur création : Carlo Rocella. Dans une homélie, dont nous publions ici un extrait, le père Franck Javary, parle du Dieu trinitaire à travers ces vitraux.
Le thème choisi est la Trinité, thème qui s’inscrit en parfaite harmonie avec la sobre architecture de notre église : l’église possède 3 verrières triangulaires et le bâtiment s’inscrit lui-même dans une forme pyramidale. Ce nombre trois est dans la Bible symbole de perfection : trois personnes divines, trois jours de la Résurrection.
Unique lumière en trois tonalités de couleur
Les vitraux sont une catéchèse de Dieu lumière et donc Trinité. L’unique lumière divine se diffracte en trois tonalités évoquant chacune des personnes divines ; cette lumière vient envelopper la communauté chrétienne rassemblée dans l’église : la communion d’amour du Père, du Fils et de l’Esprit déborde vers ses créatures. Nous sommes baignés dans la lumière divine. Carlo Roccella opte pour un rapprochement de la Trinité et des trois couleurs primaires. L’unité des trois personnes en Dieu est associée au mélange des trois couleurs primaires (jaune, rouge et bleu), à partir desquelles toute autre couleur peut être obtenue.
Symbolique des couleurs
Sur chaque verrière, à partir du ton dominant, se décline une palette de couleurs qui évoque tour à tour : Dieu le Père (turquoise, émeraude, outremer) à la création et à la nature ; Le Fils (amarante, incarnat, mauve, rose) à sa venue sur terre, son incarnation et son sacrifice sur la Croix ; L’Esprit Saint (orangé, vert-jaune) à la flamme de la Pentecôte. Mais, en chaque travail, ces couleurs ne sont pas uniformes. Ces dégradés, résultant de divers mélanges des trois couleurs, suggèrent aussi la présence des trois personnes à l’intérieur de chacune d’elles. Une bande horizontale jaune/or, traversée de subtils reliefs, relie les trois personnes divines : Dieu est Amour et Lumière.
Technique et graphisme
Dieu le Père : des motifs organiques évoquant le foisonnement de la création originel.
Le Fils : des calligraphies extraites de l’évangile selon saint Jean (24-26) : « Et ma parole n’est pas mienne ; c’est la parole de celui qui m’a envoyé. Je vous ai dit ces choses alors que je demeurais avec vous. Mais le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. ». Certains se sont demandés si l’artiste avait voulu évoquer différentes écritures, notamment l’hébreu ou l’arabe… Pourquoi pas ? Car le Fils, Parole de Dieu, est universel et veut s’adresser à toutes les nations.
L’Esprit saint : des graphismes évoquant un réseau urbain, ou bien des sortes de circuits imprimés, signe de la présence de l’Esprit en notre monde moderne, parmi les hommes d’aujourd’hui. L’Esprit est à l’œuvre en cet âge !
L’orientation des vitraux
L’orientation de ces trois vitraux n’a pas été choisie de manière arbitraire :
Le vitrail du Père est au Sud, le zénith donc : le Père est comme un soleil source de toute vie, il est la source d’où découlent le Fils et l’Esprit. Ainsi, nous nommons Dieu « Père » en tant qu’Il est source éternelle de tout amour et de toute lumière.
Le vitrail du Fils est à l’Est ; vous savez que les églises sont traditionnellement orientées vers l’Est, vers le soleil levant, symbole du Christ ressuscité au petit matin de Pâques.
Le vitrail de l’Esprit Saint, à l’Ouest, évoque la totalité du monde, de l’orient à l’occident.
Qu’éclairent ces trois vitraux, diffusion de l’unique lumière ? Toute notre assemblée, immergée dans la lumière divine : Dieu veut se communiquer intimement à l’homme !
Tout cela ne peut que nous inviter à une prière d’action de grâce : « Un vitrail n’est pas destiné à être regardé comme un tableau suspendu à un mur, il est destiné à accompagner sans être regardé, à être ressenti. Un vitrail n’est pas réussi si on s’extasie… Il est réussi s’il accompagne, s’il porte à la prière les personnes qui viennent dans l’église ». Extrait de l’intervention de Carlo Roccella, maître-verrier, lors de la bénédiction des vitraux le dimanche 12 octobre 2008 (fête de Saint Bruno).
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SNPLS – La Sainte-Trinité à travers les vitraux de l’église saint-Bruno (92)