Bénédiction

Acte de bien (bene, en latin) dire (dicere, dictio) ou de dire du bien.

Dans l’Écriture, la bénédiction est d’abord l’acte de Dieu qui dit, veut et réalise notre bien ; pour lui, le dire et le faire sont identiques (même verbe en hébreu : dâbar). La bénédiction divine commence avec la création par le Verbe, qui est la Parole (cf. Jn 1, 1-3 ; Gn 1, 3.6.9, etc.) ; elle trouve son aboutissement dans le mystère du Verbe incarné, mort et ressuscité pour nous : « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ » (Ep 1, 3). A la bénédiction qui ne cesse de nous venir de Dieu par le Christ et dans l’Esprit Saint, doit correspondre notre propre bénédiction, c’est-à-dire notre action de grâces pour tous les « bienfaits » (ou « bien-dits ») divins.

Le mystère de la liturgie est structuré par cet échange de bénédictions entre Dieu et nous, dans le Christ. Les bénédictions juives, ou berakôth, spécialement celles du repas pascal, sont à l’origine de nos Prières eucharistiques ; elles constituent, avec les Psaumes, qui sont les berakôth inspirées, l’essentiel de la liturgie juive, l’acte où s’articulent l’Œuvre de Dieu et le merci du Peuple.

Dans le langage courant, le mot « bénédiction » a perdu la richesse de sens qui vient d’être évoquée, pour se réduire le plus souvent à la sacralisation d’objets divers. Pourtant, la liturgie catholique recommande fort les divers sacramentaux : ce ne sont pas des bénédictions, au sens juif d’action de grâces, mais des rites où l’on implore la bénédiction de Dieu. L’Église montre ainsi que toute l’existence peut et doit recevoir de Dieu la plénitude de son sens. La bénédiction que le prêtre donne à l’assemblée dans le rite du renvoi à la messe ou à l’office du matin et du soir, exprime et procure la protection de la Trinité ; le signe de croix manifeste que les dons d’en-haut proviennent toujours de la Croix du Christ. Pour certaines circonstances solennelles, le missel prévoit des bénédictions solennelles qui font précéder la formule habituelle de deux ou trois invocations, prononcées les mains étendues, auxquelles l’assemblée répond Amen en se tenant inclinée. Le prêtre peut aussi faire précéder sa bénédiction d’une Prière sur le peuple qu’il prononce les mains étendues sur l’assemblée, après l’avoir invitée à s’incliner. Pour la bénédiction du Saint-Sacrement, voir ce dernier mot.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

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