Le pape François et la musique sacrée : un discours bref mais riche d’enseignements
Par P. Sébastien Guiziou, Curé de Quimper – Saint-Corentin
Le père Sébastien Guiziou a été frappé par les propos qui mettent en valeur l’interdisciplinarité : celle-ci favorise la rencontre et le dialogue, l’œcuménisme, la mission, la formation.
Quand le Pape François parle de musique, on y regarde de plus près tant il est rare qu’il s’exprime dans les domaines de la liturgie, de l’art, de la musique sacrée ou du chant liturgique. Ce petit discours a une portée intéressante car le Pape met en relief différents aspects pastoraux qui lui sont chers : l’interdisciplinarité qui favorise la rencontre et le dialogue, l’œcuménisme, la mission, la formation. Il faut noter que c’est par la porte de la culture contemporaine que le domaine de la musique sacrée est abordé. Comment la musique sacrée peut-elle être un élément important du christianisme actuel pour entrer en dialogue et évangéliser une culture qui semble vouloir évacuer toute dimension chrétienne ? L’émotion apparait comme un vecteur que le Pape met en avant. Celle-ci a toujours été suspectée comme pouvant détourner du Mystère que l’on célèbre, mais n’y a-t-il pas quelque chose de très évangélique dans cette approche ? Les disciples d’Emmaüs eux-mêmes étaient bouleversés après la mort de Jésus et, en même temps, avaient un cœur tout brûlant capable d’accueillir la nouveauté de la Résurrection. Le Christ les rejoint et, à partir de leur émotion, leur révèle son Mystère en s’appuyant sur les Ecritures (Lc 24, 25-27).
Le Pape fonde son argumentation sur la notion de « participation active » qui, rappelons-le, provient à l’origine du Motu proprio de Pie X Tra le sollecitudini sur la musique sacrée (1903). Il insiste aussi sur le fait que la musique sacrée et le chant liturgique d’aujourd’hui doivent, avant tout, avoir une visée mystagogique et puissent « transmettre le sens de la gloire de Dieu, de sa beauté et de sa sainteté ». Afin qu’ils poursuivent leur développement et assurent leur mission, ils doivent s’inculturer sans pour autant perdre leur substance originelle. Mais qui veut avancer s’assoit d’abord pour fonder. La formation des musiciens d’Eglise, des prêtres et des consacrés est primordiale pour favoriser un dialogue fructueux avec le monde contemporain : formation technique et artistique mais aussi théologique et liturgique, culturelle et sociale. Enfin, on peut noter la dimension œcuménique du discours qui est discrète mais non moins réelle. La riche diversité liturgique et musicale des différentes confessions chrétiennes est un vrai atout pour une meilleure connaissance commune réciproque. Elle peut être un lieu important qui permette de marcher vers la pleine unité des disciples du Christ.
Cet article est extrait du dossier Le discours du pape François pour les cinquante ans de Musicam Sacram
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S. Guiziou – Le pape François et la musique sacrée : un discours bref mais riche d’enseignements
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SNPLS – Le discours du pape François pour les cinquante ans de Musicam Sacram