« Notre Père qui es aux cieux », un regard de Mgr Percerou

Mgr Percerou Notre Père

Par Monseigneur Laurent Percerou, Évêque de Moulins, Président du Conseil pour la Pastorale des enfants et des jeunes

Ces quelques lignes sont extraites du commentaire du premier verset du Notre Père paru dans l’ouvrage La prière du Notre Père. Un regard renouvelé aux éditions Bayard, Cerf et Mame en novembre 2017. 

« Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître », écrit l’apôtre Jean dans le prologue de son évangile (Jean 1, 18). Sans doute parce que « le disciple que Jésus aimait » (Jean 21, 7.20) en a fait l’expérience dans son compagnonnage avec le Christ. Nous comprenons alors pourquoi il nous rapporte cet échange entre l’apôtre Philippe et Jésus :

« « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tune me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père » » (Jean 14, 8-10).

Nous comprenons également pourquoi nous trouvons dans son évangile ce moment unique d’intimité entre Jésus et son Père : « Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient en nous eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé » (Jean 17, 21).

L’expérience spirituelle de Jean qui l’a conduit à reconnaître en Jésus le visage du Père est celle qui permet de devenir disciple. Nous connaissons le Père par le Fils et il nous faut alors nous engager dans un compagnonnage évangélique avec lui : « « Maître où demeures-tu ? » Il leur dit : « Venez et vous verrez » » (Jean 1, 38-39). La fréquentation des évangiles nous révèle, en effet, l’union intime entre Jésus et son Père. De sa fuite au Temple de Jérusalem, « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? » (Luc 2,49) jusqu’à son dernier souffle sur la croix : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit » (Luc 23, 46), Jésus a grandi et vécu en Fils bien-aimé du Père. Plus encore, il est venu nous offrir cette paternité qui nous établit fils avec le Fils : « Quand vous priez, dites « Notre Père » … » Appeler Dieu « Père », comme Jésus le fait, c’est nous reconnaître ses fils et ses filles, les frères et sœurs du Fils bien-aimé. Voilà qui est vertigineux ! Jésus nous entraîne à sa suite, dans l’amour qui l’unit à son Père. »

La prière du Notre Père. Un regard renouvelé, p.23-25

Pour approfondir

  • Prier le Notre Père : pour que son règne advienne

    Par le père Philippe Loiseau. Le temps de l’Avent est particulièrement approprié pour redécouvrir la prière du Notre Père. De même que l’Avent oriente l’Église vers l’avènement définitif du Règne de Dieu en tension avec le temps présent, de même les sept demandes du Notre Père sont reliées entre elles par un double dynamisme en opposition :