La crèche de Noël
Par le Père Norbert Hennique
La crèche, c’est-à-dire à la fois la grotte et la mangeoire où naquit Jésus, est la caractéristique par excellence de Noël en occident. La plus vénérable est bien sûr celle de Bethléem attestée par Origène en 248, cette grotte qu’« on montre à Bethléem dans laquelle est né Jésus et la mangeoire dans laquelle il fut emmailloté ».
Dans la basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome, le bois de la mangeoire est conservé sous l’autel principal ; au XIe siècle, il est considéré comme provenant de la propre Crèche de Jésus …
Figurée depuis le Ve siècle d’abord par les mosaïstes puis par les peintres, la Crèche doit son développement à Saint François d’Assise.
Voici donc cette belle histoire rapportée par un frère franciscain… « Nous sommes en 1223 et François se trouvait à Greccio, une ville de l’Italie. Il dit à l’un de ses amis qui avait mis à la disposition des frères une grotte dans la montagne : « Je veux célébrer Noël avec toi, cette année, dans la grotte. Tu y installeras une mangeoire pleine de foin. Fais venir un bœuf et un âne. Il faut que cela ressemble à la crèche où est né Jésus ».
Et tous les habitants de la ville vinrent entourer les frères et assister à la Messe de Minuit. Ils étaient si nombreux, avec leurs cierges et leurs lanternes, que le bois était éclairé comme en plein jour. La Messe fut dite au-dessus de la mangeoire qui servait d’autel… »
Concernant les représentations de la Crèche, des textes non-reconnus par l’Église, les « apocryphes », ont ajouté des éléments au risque d’exagérer ou de déformer la doctrine légitime. Ainsi en est-il de la présence de deux sages-femmes qui attestent la virginité de Marie après son accouchement, du bœuf et de l’âne non mentionnés dans les évangiles, de Saint Joseph décrit avec les traits d’un vieillard et d’autres éléments destinés à nourrir la piété et l’imaginaire des chrétiens …