La bénédiction du corps du défunt, un dernier adieu
Autant on a du mal à concevoir des funérailles sans la bénédiction du corps, autant on a parfois du mal à concevoir le sens de ce rite ! Nous nous proposons d’en développer ici deux aspects.
Un dernier adieu …
Un dernier geste
Les rites funéraires balisent un processus de séparation progressive et l’aspersion est généralement vécue par l’assemblée présente comme le dernier geste qui scelle cette séparation d’avec un ami ou un voisin. En effet, cette aspersion est souvent le moment de la dernière parole adressée au défunt, et le dernier geste posé, le dernier regard porté en direction de celui qui part.
La médiation du corps
Il y a là un rite que toute une tradition a forgé, car bénir un corps mort ne va pas de soi. Ce corps, même inerte, joue encore son rôle de médiation dans la relation avec celui ou celle qui, nous le croyons, fait le grand passage. On comprend bien que le corps ne peut jouer son rôle de médiation que s’il est présent. Bénir le corps c’est utiliser jusqu’au bout, les médiations salutaires que Dieu nous a données.
Un acte prophétique
La fragilité de notre condition humaine manifeste en chacun une unité précaire de la personne. Par l’intermédiaire du corps, l’aspersion nous permet de prendre soin de toute la personne sans oublier ses points de fragilité, en annonçant du même coup qu’elle est destinée à être restaurée dans son intégrité – plus solide encore – grâce à la résurrection.
… de la communauté ecclésiale
Un acte social
Le sentiment d’avoir appartenu à l’assemblée endeuillée semble naître de cette participation à la bénédiction. On peut ne pas avoir chanté, ne pas avoir tout vu, mais on n’envisage pas de ne pas avoir béni.
Une expérience de Corps ecclésial du Christ
Ils s’agit de solliciter tous les membres afin qu’ils ne partagent pas seulement des émotions mais qu’ils entrent activement en communion. Tous les membres sont concernés, donc invités à participer (SC n° 79). Lors des obsèques, la bénédiction est orientée vers le défunt. Aussi, après l’officiant, tous sont invités à déployer ce geste.