Rite
Du sanscrit riti : « allure », « disposition », « usage », issu du verbe ri : « aller ». Dans l’acception courante, un rite est un acte cultuel plus ou moins stéréotypé, un geste religieux plus ou moins mécanique. Originellement, le mot signifie « les usages reçus grâce auxquels se maintient l’ordre du monde » (voir Religion). Loin d’être un acte machinal, le rite est une action humaine communautaire, déterminée par la divinité, et donc « reçue », qui mime ou reproduit l’action divine.
Pratiquer un rite, dans la plupart des religions, c’est agir comme Dieu et avec Dieu. Vécue dans le rite avant d’être pensée dans le mythe (voir ce mot), la vie religieuse est essentiellement une insertion de la communauté humaine dans l’agir divin. La dimension divine du culte est donc première ; dans la liturgie, l’univers entier est réuni en acte — au moins symboliquement — et se prête à l’agir divin ; Dieu se donne, et l’homme en toutes ses dimensions — personnelle, communautaire, extérieure et intérieure, cosmique — se livre à Dieu et se laisse investir par son action salvatrice.
Dans la religion chrétienne, les rites essentiels que sont le sacrifice eucharistique et les sacrements ne sont-ils pas des actes de Dieu auxquels est associée l’Église ? Au-delà de ces rites essentiels, toute la liturgie est une action commune à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, et à l’Église, Peuple de l’Alliance. Voir Liturgie, Sacrifice, Synergie. On appelle aussi « rite » ou « rit » l’ensemble des caractéristiques propres à telle ou telle famille liturgique. Voir Liturgies.
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés