Assemblées occasionnelles : proposer le chant ; à quelles conditions ?

20 juin 2006: Equipe "espérance", laïcs chargés d'accompagner les familles en deuil lors des obsèques de leurs proches, pastorale sacramentelle, Sucy en Brie (94), France.

20 juin 2006: Equipe « espérance », laïcs chargés d’accompagner les familles en deuil lors des obsèques de leurs proches, pastorale sacramentelle, Sucy en Brie (94), France.

Par Fabien Barxell, Responsable du département Musique, SNPLS

Lorsque l’on est en responsabilité de faire chanter une assemblée pour des funérailles, des mariages, des confirmations, des professions de foi, des baptêmes, la tâche paraît insurmontable. Souvent ces assemblées se réfugient dans une prudente réserve, et l’animateur a le sentiment de devoir réaliser un show solitaire.

Repérer les principaux écueils

La composition hétéroclite des assemblées : des pratiquants, des pratiquants occasionnels, des non pratiquants, des enfants, des adolescents, des adultes de 20 à 80 ans.

La difficulté de proposer un répertoire qui pourrait faire office de socle commun. Depuis 50 ans les répertoires de sont multipliés et se sont « chapélisés ». La conséquence est difficile à gérer : comment faire chanter ensemble ceux qui ont grandi dans la foi avec le grégorien, Akepsimas, Gianadda, les chants de l’Emmanuel, le Frère Gouzes, le Frère Jean-Baptiste, Taizé ou Glorious ?

Le désir des familles en deuil, des fiancés, des catéchètes, des parents, qui voudraient tous une célébration la plus « réussie » possible. Aussi, ces demandeurs choisissent souvent des chants difficiles à mettre en œuvre. Il est frappant de constater que tous sont convaincus que « leur » assemblée va chanter à pleine voix ! ce qui n’arrive presque jamais. Il y a donc une illusion largement partagée sur la projection de ce que nous souhaitons et sur la potentialité de cette assemblée toujours unique.

Des réflexions et des pistes à prospecter

Modifier nos repères : cette assemblée n’est pas celle du dimanche. Les critères de choix seront donc différents.

Changer nos approches et aussi nos objectifs : choisir des chants simples en pensant avec bienveillance que c’est pour des « débutants », des refrains faciles à mémoriser.

Varier les propositions : pour l’ouverture se contraindre à prendre un « tube intergénérationnel » qui n’a pas quitté le répertoire. Ce premier chant sera un test et, nous l’espérons, aussi un encouragement. Si cela ne prend pas, ce n’est pas grave. On pourra aussi abandonner la position frontale face à l’assemblée si cela vous met les uns et les autres dans l’inconfort et la gêne mutuelle. N’oublions pas que cette position de l’animateur est héritée de la relation chef-orchestre ou chef-chorale, inadaptée dans le cas d’une assemblée à consoler ou à apprivoiser peu incline à chanter spontanément.

Pour une assemblée réservée on pourra tenter des petits répons du type de ce que nous chantons comme refrains de prière universelle avec des mots de tous les jours « Merci Seigneur », « Aide-nous, Seigneur », … Soyons imaginatifs !

Rappelons encore et toujours que la participation active ne passe pas nécessairement pas le chant, et que l’on peut aussi favoriser ces jours-là l’écoute d’un duo, trio ou quatuor, d’une pièce d’orgue ou d’un autre instrument ? Tout ce qui sera ainsi offert avec soin sera vécu par ces frères d’un jour comme autant de précieux cadeaux pour leur route.

Extrait du dossier Chant et musique dans les assemblées occasionnelles

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