Sacrement de mariage et préparation
Le mariage chrétien n’est pas que l’union de deux personnes. C’est un sacrement où Dieu vient donner sa grâce au couple. Ainsi, il pourra vivre en plénitude l’amour qui l’unit et refléter, à sa manière, l’Alliance du Christ et de l’Eglise.
Souvent les couples qui demandent un mariage religieux n’ont qu’une vague notion de ce qu’est un sacrement et voient mal en quoi leur échange de consentements porte une charge autre que le « oui » prononcé à la mairie. La préparation au sacrement n’en est que plus importante et le fait que les demandes parviennent longtemps à l’avance est une chance pour penser un itinéraire de préparation appuyé sur le rituel.
La pédagogie du rituel
En donnant le rituel aux futurs époux et en leur proposant de le découvrir, étape par étape, nous nous situons en accompagnateur d’une démarche ; nous devenons un repère sur le chemin et nous les aidons à se décentrer d’eux-mêmes pour se centrer sur le Christ qui donne sens à leur amour. Il ne s’agit plus d’enseigner, mais accompagner des étapes vers la rencontre du Christ, dans la célébration sacramentelle.
Rencontre avec le Christ
Le rituel invite à la rencontre avec le Christ. Il suffit d’ouvrir le rituel, d’en observer la structure, de le lire progressivement pour réaliser que les rites proposés, les prières, les bénédictions ont pour but la rencontre avec Dieu, par le Christ. Le travail, à partir du rituel, oblige à se tourner vers Dieu et vers le Christ. Ils sont au centre de la célébration, donc de la préparation.
Rencontre ecclésiale
Le rituel invite à une rencontre en Église. C’est l’Eglise qui accueille les demandes, prépare et célèbre. Souvent les futurs époux arrivent avec des exigences précises pour la célébration et situe le célébrant dans une relation bilatérale très personnalisée et trop émotionnelle. Le rituel, à l’inverse, nous fait porte-parole d’une Eglise qui propose un chemin de foi. Libre à chacun d’accepter ou de refuser, mais le cadre est déterminé par l’Eglise ; il ne tient plus à la fantaisie de chacun. En bridant le rituel, on réduit l’Eglise de nos désirs, à nos sensibilités, à ce que l’on est soi-même.
Ouverture au mystère pascal
Le rituel ouvre au mystère pascal. Tout rituel de l’Eglise ouvre un chemin d’avenir, celui de l’expérience pascale. En accueillant la vie de couples, en faisant résonner la Parole sur ces vies, en posant des gestes et en prononçant des paroles qui invitent à reprendre la route autrement, vers un monde où ils auront à vivre la grâce du sacrement, nous leur faisons faire la route d’Emmaüs. Non seulement, ils cheminent avec le Christ, mais ils font l’expérience d’une Eglise qui chemine avec eux.
Des conséquences pratiques
Accueillir en vue de convertir. Prendre appui sur l’expérience humaine des futurs époux, sur les valeurs qu’ils portent, pour les convertir à la manière du Christ qui convertit la désillusion des disciples d’Emmaüs. Donc ne jamais oublier que le Christ n’est pas d’abord venu pour une élite, mais pour guérir les malades et les pécheurs.
Que l’initiateur se laisse lui-même initier, c’est-à-dire qu’il ait expérimenté ou qu’il expérimente le parcours de préparation comme parcours spirituel pour lui-même. Nous sommes dans le cadre du compagnonnage toujours nouveau avec Dieu. L’initiateur est le premier à se laisser faire sur sa propre route d’Emmaüs. Il aura à se confronter au silence, à la prière, à l’écoute des autres, à l’écoute de l’Autre.
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