La pastorale des servants d’Autel au service de la transformation missionnaire des paroisses
Nommé en septembre 2020 curé de la paroisse Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus à Saint Just en Chevalet dans le diocèse de Lyon, aux confins des montagnes de la Loire et du Puy de Dôme, le P. Philémon MUTWARE s’est appuyé sur un lancement d’une pastorale des servants d’Autel pour élargir la vie paroissiale à toutes les générations. Dans les paroisses rurales les plus éloignées des grands centres urbains, la vitalité des paroisses n’est pas une fatalité. En quelques mots ils nous expliquent les étapes et les fruits attendus d’un tel renouvellement dynamique dont les fruits sont déjà visibles en quelques semaines.
Père Philémon, pouvez-vous en quelques mots vous présenter ?
Je m’appelle Philémon Mutware, prêtre du diocèse d’Uvira à l’est de la république démocratique du Congo. J’ai été ordonné prêtre le 1er novembre 1998. Après trois ans et demi au service de mon diocèse, j’ai été envoyé par mon évêque dans le diocèse de Byumba au Rwanda puis à la cathédrale de Bujumbura et dans le diocèse d’Evry-Corbeil-Essonnes. J’en ai profité pour faire des études de master en théologie, spécialisation en œcuménisme à l’Institut Catholique de Paris.
Dans ce diocèse d’accueil j’ai été au service de la paroisse de Bièvres, de Notre Dame de la Voie (Athis-Val), et de la cathédrale Saint Spire de Corbeil-Essonnes et de la paroisse de Linas. Après quinze ans de ministère sacerdotal, j’ai demandé à mon évêque de rentrer dans mon diocèse d’origine, ce que j’ai fait. Aujourd’hui, je suis dans le diocèse de Lyon comme « fidei donum » et curé de la paroisse de Saint Just Chevalet, dans le territoire du roannais où je me sens très bien accueilli par les paroissiens et les habitants du Pays d’Urfé.
Pourquoi lancer un groupe de servants en paroisse ?
Pendant que nous préparions mon installation comme curé de la paroisse de St Just en Chevalet par Monseigneur Dubost, le 6 septembre 2020 ; j’ai appris qu’il n’y avait pas de servants d’autel, d’où l’idée de pallier ce manque mais pas seulement. Servir l’autel c’est une démarche personnelle très forte, une expérience fraternelle de convivialité, de découverte de vie en église et d’expérience de Dieu. Les servants y trouvent une certaine formation liturgique et catéchétique.
Cette pastorale de servants d’autel dépasse le seul service liturgique. Elle est lieu de proposition et d’approfondissement de la foi chrétienne. Le service d’autel donne de la beauté à la liturgie. De plus, la participation des enfants amène les parents qui retrouvent ainsi le goût de la pratique et celui de s’investir au service de l’Eglise. Le témoignage des enfants auprès de leurs camarades et des adultes devient partage de leur joie et de leur enthousiasme de servir Dieu.
Comment avez-vous lancé cet appel ? Comment cette demande a-t-elle été accueillie ?
Dans un premier temps, j’en ai parlé aux catéchistes et suis allé rencontrer les enfants par la suite. Avant de leur proposer le service d’autel, nous avons créé une ambiance de confiance par les chants et la musique avec la guitare. J’ai été invité au collège Saint Camille où j’ai célébré des messes et joué à la récréation avec les jeunes. Il en a été de même avec l’école primaire du Sacré-Cœur. L’étape suivante était de proposer à ceux qui le désirent, de servir à l’autel. Après leur réponse, j’en ai parlé aux parents, aux catéchistes et aux directeurs d’écoles. Le oui des enfants a été déterminant et a provoqué la réponse enthousiaste des parents. Ceux-ci se sont non seulement engagés à les accompagner dans leur démarche mais bien plus, certains ont accepté, à leur tour, d’être membres de l’équipe d’animation pastorale.
Quelles sont les premières propositions que vous avez mises en place ?
A l’approche des fêtes de Noël, je leur ai proposé de réfléchir sur le thème du service et notamment sur le service d’autel et la façon de le faire. Je leur ai demandé de participer à quelques répétitions leur permettant de servir déjà à l’autel, ce qui fût fait le soir de Noël 2020. A la messe de 17h, huit servants étaient présents et à celle de 19h treize servants, le 27 décembre 2020 onze servants !
Quelles formations envisager-vous de leur proposer et plus largement comment voyez vous la vie de ce groupe et son insertion dans la vie paroissiale ?
Dans un premier temps, répondre aux questions que se posent les servants d’autel et leurs parents au sujet de leur insertion ecclésiale, puis ensuite approfondir la mission du service de la messe. Cela nécessite l’initiation au sens de la liturgie, au mystère de la messe et aux différentes parties qui en composent la structure. Ils apprendront, à connaître les objets liturgiques, à identifier les vêtements liturgiques et à nommer les différentes parties d’une église. Cette formation concernera aussi bien les parents que les jeunes confirmés qui accompagneront et encadreront les servants d’autel.
Quels fruits attendez- vous de ce projet ?
Qu’ils répondent à leur mission de disciples du Christ en servant l’autel et en devenant témoins auprès des autres enfants et au sein de leur famille et à l’école ; qu’ils participent ainsi à la beauté de la liturgie. Qu’ils réalisent par leur mission que l’on n’est toujours heureux là où on sert, à l’instar de notre Maître qui est « au milieu de nous comme celui qui sert »
Laurent Jullien de Pommerol, responsable du département des servants d’Autel