Guide « Accueillir des tournages de fiction au sein de bâtiments cultuels »
Ce guide sur l’accueil des tournages de fiction au sein de bâtiments cultuels a été réalisé par le département Art sacré du Service national de pastorale liturgique et sacramentelle.
Avant-propos par Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon
On l’appelle le 7e Art, mais on ne le considère pas toujours comme tel. Pourtant, les réalisateurs, les scénaristes et tous ceux qui sont les auteurs de ces œuvres cinématographiques sont, dans leur écrasante majorité, bienveillants et curieux. Il leur arrive d’être ignorants, d’avoir les a priori de la majorité de nos contemporains, mais en dix ans de collaboration avec ceux qui composent la grande famille du cinéma, de la fiction télévisée, je n’ai jamais vu d’hostilité. Ils peuvent réagir négativement, mais c’est souvent lorsque nous en avons peur, ou lorsque nous ne respectons pas assez leur œuvre. La première mission de ceux qui représentent l’Église à l’égard du monde du cinéma doit être l’accueil bienveillant et le respect de l’œuvre. Si nous sommes vraiment à leur écoute, à l’écoute de leurs besoins, de leur créativité, alors les relations seront bonnes et constructives. Ils ont une intention que nous devons respecter et s’ils s’adressent à nous c’est aussi parce qu’ils ont l’intention de nous respecter et de nous comprendre. Le résultat d’une belle collaboration n’en sera que meilleur pour chacun. L’œuvre reflètera, d’une manière ou d’une autre, cette belle collaboration, et les spectateurs le percevront aussi. D’ailleurs, s’ils avaient eu l’intention d’enfermer l’Église dans les caricatures habituelles, notre attitude les ferait mentir, et s’ils avaient l’intention de parler de nos travers réels, cela nous ferait le plus grand bien !
Plus une collaboration se fait « en amont », c’est-à-dire suffisamment tôt, mieux elle se passe. Ainsi, si un réalisateur ou une réalisatrice a des liens habituels avec un service d’Église, il ou elle pourra crédibiliser son projet dès l’écriture du scénario. Le choix du lieu pourra se faire au mieux, la communauté paroissiale du lieu qui aura été choisi en concertation avec les différents partenaires sera respectée. Mieux, elle sera partie prenante du projet ! Nous pouvons nous mettre au service de l’artiste à différents niveaux : au niveau du scénario (avec un travail historique par exemple), des
costumes, des décors et des accessoires, de la musique aussi et de la régie générale..
in « Spiritualité et septième art », Documents Épiscopat 6/2020,
paru en septembre 2021.