Fleurir pour la Liturgie des Heures
Par Jacqueline Vagne, Responsable diocésaine Fleurir en liturgie du diocèse de Rennes
La Liturgie des Heures, en lien avec la lumière du jour et la tombée de la nuit, rythme et alimente les différents moments de la journée des moines, moniales, religieux, religieuses, prêtres et diacres. Elle est peu répandue dans nos paroisses, mais depuis Vatican II, chaque chrétien est invité à ce dialogue journalier, communautaire entre Dieu et les hommes. Les psaumes en particulier nous permettent de témoigner de notre foi, de la chanter, de la partager, de la proclamer avec les mots d’un peuple de croyants, hier comme aujourd’hui. La Liturgie des Heures, à l’instar de l’Eucharistie, rassemble les communautés paroissiales.
[…] Et vous, les plantes de la terre, bénissez le Seigneur !
[…] Vous, ses serviteurs, bénissez le Seigneur !
A lui, haute gloire, louange éternelle !
– Dn 3, 76.85
Notre spécificité est de connaître et servir la liturgie. Lorsque nous fleurissons pour les célébrations du dimanche, nous fleurissons aussi pour la Liturgie des Heures – ce qui nécessite d’entretenir les compositions durant la semaine. Nos bouquets sont en lien avec le temps liturgique, la fête célébrée, et nous respectons la nature. Nous la recevons des mains de Dieu et, en Lui offrant nos créations florales, nous Le louons et Lui rendons grâce. Ces mêmes compositions florales soutiennent la prière de la communauté rassemblée en la conduisant du visible vers l’invisible. C’est la raison pour laquelle la composition florale doit viser à une noble simplicité plutôt qu’à un luxe pompeux.
Si nos paroisses célèbrent la Liturgie des Heures – dont les deux principaux offices que sont les laudes et les vêpres – rythmée par les hymnes, les psaumes, les lectures et les prières, nos compositions ont toutes leur place pour accompagner cette liturgie en offrant la création et en contribuant ainsi à la beauté de la célébration.
Suivant le lieu de célébration, oratoire, chapelle latérale ou chœur central, nos compositions seront adaptées à l’endroit choisi.
Elles seront ascensionnelles et symboliseront le cri de louange de la communauté à Dieu : « Par des psaumes, par des hymnes et de libres louanges, chantez à Dieu, dans votre cœur, votre reconnaissance. » Ep 5, 19-20.
Elles seront structurées « en creux » et suggéreront alors l’attente du salut demandé : « Mais tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, tu m’apprends la sagesse. » Ps 50, 8.
Le psautier, ce recueil de cent cinquante poèmes, de « cent cinquante miroirs de nos révoltes et de nos fidélités, de nos agonies et de nos résurrections. Davantage qu’un livre, un être vivant qui parle, – qui vous parle-, qui souffre, qui gémit et qui meurt, qui ressuscite et chante au seuil de l’éternité – et vous prend, et vous emporte, vous et les siècles des siècles, du commencement à la fin. »
« Dieu, viens à mon aide, Seigneur à notre secours ! » Ps 69, 2
Le Seigneur est là et nous pouvons l’invoquer à tout moment.
Il est notre secours, notre salut.
« Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange. » Ps 50, 17
Nous louons Dieu pour les merveilles accomplies par son Fils, pour la profusion de ses œuvres. Il est le Créateur du ciel et de la terre.
« Dieu lui-même est un jardin » écrit saint Jean de la Croix et devant l’œuvre de la création et des forces de la nature qui nous dépassent, nous avons un sentiment de plénitude et d’humilité.