Prière de l’Eglise au rythme des Heures : le temps annuel

5 mai 2009: Livres des Heures, Paris (75), France. May 2009, 5: In the seminary of the Carmes, Paris ( 75 ), France.

5 mai 2009: Livres des Heures, Paris (75), France.

Le temps ? Il est l’objet de toutes les banalités (parler de la pluie et du beau temps !), mais aussi de toutes les angoisses (comme le temps passe vite ! – On n’a plus le temps de rien …)

Le temps : inexorable, insaisissable ; personne n’en est maître ! Et pourtant …

Le temps a toujours été mesuré, structuré, organisé, depuis les cadrans solaires jusqu’à nos calendriers, nos horloges et nos montres.

Prière du temps

La prière de l’Église est entièrement organisée par rapport au temps. Que le livre qui présente cette prière ait pour titre : « Prière du temps présent » est bien significatif. Mais ce « temps présent » revêt plusieurs visages, reflète de multiples couleurs.

Il veut dire d’abord que la prière de l’Église met en relation directe l’instant de la célébration avec l’éternité de Dieu. Le psaume 21, 4 nous apprend tout lorsqu’il dit de Dieu : « Toi qui habites les hymnes (les louanges) d’Israël ! »

Nous trouvons là, un des axes principaux de la prière de l’Église, ce que la Présentation générale de la Liturgie des Heures (PGLH) appelle la sanctification du temps (cf. n° 10 et 11). Ce ne sont pas ceux qui prient qui sanctifient le temps : Dieu seul le peut. Mais en priant, ils donnent en quelque sorte à Dieu d’habiter notre temps, d’y répandre sa sainteté ; par la prière de l’Église, Dieu se manifeste comme celui qui habite notre temps.

L’année liturgique

La prière de l’Église structure le temps de diverses manières : hebdomadaire, quotidienne… mais la structure fondamentale est celle de l’année liturgique. Il y a bien des façons de déterminer une année : l’année civile (du 1er janvier au 31 décembre), l’année scolaire (de septembre à fin juin), l’année financière (de fin février à début mars de l’année suivante, selon les organismes), etc.

La liturgie, depuis les premiers siècles de l’Église, a aussi établi son année : de l’Avent au Christ-Roi, c’est-à-dire, à quelques jours près, du début de décembre à la fin de novembre. En une année, le cœur de l’Église dans sa vie, et particulièrement dans sa prière, bat au rythme des mystères du Christ Sauveur.

  • L’Avent s’appuie sur la préparation de Noël pour célébrer l’attente de la venue définitive du Messie
  • Le temps de Noël et de l’Épiphanie célèbre le Christ comme celui qui vient demeurer parmi nous et se manifeste à tous les hommes
  • Une première partie du temps ordinaire fait mémoire des paroles et gestes du Seigneur dans sa vie publique.
  • Le Carême est une marche vers Pâques accompagnant la dernière étape des catéchumènes avant leur baptême et suscitant la conversion de tous les baptisés.
  • Le triduum pascal avec ses trois jours déterminants pour l’histoire du salut, du jeudi saint à la vigile pascale, introduit au cœur du mystère de Pâques.
  • Le temps pascal jusqu’à la Pentecôte constitue, en cinquante jours, la grande fête à la gloire du Seigneur ressuscité qui nous envoie toujours son Esprit.
  • Dans une deuxième et longue partie du temps ordinaire, l’Église suit, pas à pas, le Seigneur, en disciple de celui qui la conduit au royaume du Père.

La liturgie des heures nous fait vivre toutes ces étapes avec ses hymnes propres, ses antiennes de psaumes, ses intercessions et ses oraisons. La prière de l’Église vit ainsi au rythme des saisons de la nature et des périodes de la foi qu’elle invite à célébrer.

  • En quoi les saisons qui rythment notre vie colorent-elles notre prière habituelle ?
  • En quoi les mystères du Christ déployés pour chaque temps liturgique marquent-ils notre prière ?
  • En quoi le temps qui coure dans notre vie personnelle, familiale, professionnelle, au long d’une année, conduit-il à la prière ?
  • Comment laissons-nous Dieu habiter notre temps et le sanctifier, semaine après semaine ?

Article extrait de la revue Célébrer n°305

Approfondir votre lecture

  • 5. Vivre l’Epiphanie et le Baptême du Christ

    Décembre 2020 – L’Épiphanie, traditionnellement fixée au 6 janvier, est l’ancêtre et la doyenne de Noël : c’est cette fête qui est apparue la première, en Orient, avant que celle du 25 décembre ne vînt en quelque sorte la concurrencer.

  • 1. Vivre la fin de l’année liturgique

    4 novembre 2020 – Les ultimes semaines de l’année liturgique ne se contentent pas d’égrener les dernières minutes qui restent à vivre. (…) Elles offrent une véritable pédagogie afin de saisir, alors que ces temps sont les derniers, comment le monde n’avance pas vers sa perte, mais vers la plénitude de la communion avec Dieu.

  • 2. Vivre le temps de l’Avent: apprendre à attendre

    25 novembre 2020 : Entrer dans l’Avent, c’est accepter d’être dépossédé de sa propre attente ! Alors que les derniers temps de l’année liturgique ont inscrit dans la vie chrétienne, l’espérance de la venue du Seigneur face à la fin du monde, il serait facile de vouloir trouver la réponse par soi-même. Pourtant, elle ne peut être que de l’ordre du Don. (…)