Temps pour la Création 2025 : Paix avec la création– Jardin de la Paix (Isaïe 32, 14-18) ».
Chaque année, le « Temps pour la Création » invite les chrétiens à prier et à agir pour prendre soin de la Création. Cette initiative œcuménique mondiale a lieu entre le 1er septembre, journée de prière pour la sauvegarde de la Création, et le 4 octobre, fête de saint François d’Assise. En 2025 le thème choisi est : « Paix avec la création– Jardin de la Paix (Isaïe 32, 14-18) ».
Depuis 2015, chaque 1er septembre, les catholiques sont invités à célébrer une Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création. Ils rejoignant ainsi l’initiative prise par le patriarche œcuménique Dimitri 1er en 1989 ; la date du 1er septembre marque en effet le Nouvel An liturgique pour les orthodoxes et commémore la création du monde par Dieu. Puis le Conseil Œcuménique des Églises a étendu cette célébration jusqu’au 4 octobre en suscitant ainsi un « Temps pour la Création ». En 2015, dans la suite de son encyclique Laudato Si, le pape François a officiellement reconnu cette célébration au nom de l’Église Catholique et encouragé les catholiques à s’associer aux initiatives de prière et d’action du « Temps pour la Création ».
Pour 2025, le Comité d’organisation œcuménique du « Temps pour la Création », auquel participe le Dicastère romain pour le service du développement humain intégral, a choisi comme thème « Paix avec la Création » et pour symbole le « Jardin de la Paix », inspiré par un extrait du livre d’Isaïe 32, 14-18.

Le jardin comme symbole
Le symbole est caractérisé par une colombe portant un rameau d’olivier qui donne vie au Jardin de la Paix. Dans le récit biblique du déluge, la colombe joue le rôle du messager béni : la colombe envoyée par Noé revient à l’arche avec un rameau d’olivier frais dans son bec, signalant que le déluge se retire. Comme l’histoire du déluge commence par une situation où « la terre est remplie de violence » (Gn 6, 13), le retour de la colombe avec le rameau d’olivier est devenu le signe d’une paix nouvelle.
Isaïe 32, 14-18 comme appui biblique
Le prophète Isaïe dépeint une Création désolée et sans paix en raison de l’absence de justice et de la rupture de la relation entre Dieu et l’humanité. Cette description de villes dévastées et de terres incultes souligne de manière éloquente le fait que les comportements destructeurs de l’homme ont un impact négatif sur la Terre.
Mais, si le péché ébranle le plan de Dieu pour la création, on doit se rappeler que ce plan est ancré dans la justice et la paix. Notre espoir : la création retrouvera la paix lorsque la justice sera rétablie, cela à condition de comprendre que la paix est plus qu’une simple absence de guerre.
Dans la Bible hébraïque, shalom représente en effet un concept bien plus profond, qui va au-delà de l’absence de conflit et s’étend à la restauration complète des relations brisées, comme l’illustre la vision d’Isaïe, relations avec Dieu, avec nous-mêmes, avec la famille humaine et avec le reste de la Création.
Oui on peut espérer une Terre pacifique. Mais dans le contexte biblique, espérer ne signifie pas rester immobile et silencieux, mais agir, prier, changer et se réconcilier avec la Création et le Créateur dans l’unité, en metanoia (repentance), et de façon solidaire.
« Oui, le palais sera abandonné, la ville bruyante sera désertée. L’Ophel et la Tour de guet deviendront à jamais des repaires, joie des ânes sauvages et pâture des troupeaux, jusqu’à ce que soit répandu sur nous l’esprit qui vient d’en haut. Alors le désert deviendra un verger, et le verger sera pareil à une forêt. Le droit habitera le désert, la justice résidera dans le verger. L’œuvre de la justice sera la paix, et la pratique de la justice, le calme et la sécurité pour toujours. Mon peuple habitera un séjour de paix, des demeures protégées, des lieux sûrs de repos. » (Is 32, 14-18, traduction AELF) |
Dans notre monde troublé et divisé, la confession de foi et la communion œcuménique établie à Nicée, dont nous célébrons le 1700ème anniversaire en 2025, encouragent les chrétiens de toutes les confessions à témoigner fermement de la promesse de paix de Dieu pour toute la Création. Ensemble, proclamons que « l’œuvre de la justice sera la paix, et la pratique de la justice, le calme et la sécurité pour toujours. » (Isaïe 32, 17).
(Source : Season of Creation)
« Dans le Christ, nous sommes des semences de Paix et d’Espérance » (Léon XIV)
Comme l’écrit le pape Léon XIV dans son Message du 30 juin 2025 à l’occasion de la 10e Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création, l’anniversaire de cette Journée coïncide avec le Jubilé « pèlerins d’espérance » et « c’est précisément dans ce contexte que le thème prend tout son sens.
Dans ses prédications, Jésus utilise très souvent l’image de la semence pour parler du Royaume de Dieu, et la veille de sa Passion, il l’applique à Lui-même, se comparant au grain de blé qui doit mourir pour porter du fruit (cf. Jn 12, 24). La semence se livre entièrement à la terre et là, grâce à la force irrésistible de son don, la vie germe, même dans les lieux les plus inattendus, avec une capacité surprenante à générer l’avenir. Pensons, par exemple, aux fleurs qui poussent au bord des routes : personne ne les a plantées, et pourtant elles poussent grâce à des graines qui se sont retrouvées là presque par hasard et parviennent à embellir la grisaille de l’asphalte et même à en éroder la surface dure.
Ainsi, dans le Christ, nous sommes des semences. Mais pas seulement, nous sommes des “semences de Paix et d’Espérance”. Comme le dit le prophète Isaïe, l’Esprit de Dieu est capable de transformer le désert, aride et brûlé, en un jardin, lieu de repos et de sérénité [cf. Is 32, 15-18].
Ces paroles prophétiques, qui accompagneront l’initiative œcuménique “Temps de la Création” du 1er septembre au 4 octobre, affirment avec force que, avec la prière, la volonté et les actions concrètes qui rendent perceptible cette “caresse de Dieu” sur le monde sont nécessaires (cf. Laudato si’, n. 84).
[…] Il est vraiment temps de passer des paroles aux actes. « Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse ; cela n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne » (ibid., n. 217). En travaillant avec dévouement et tendresse, on peut faire germer de nombreuses semences de justice, contribuant ainsi à la paix et à l’espérance. Il faut parfois des années avant que l’arbre donne ses premiers fruits, des années qui impliquent tout un écosystème dans la continuité, dans la fidélité, dans la collaboration et dans l’amour, surtout si cet amour devient le miroir de l’amour oblatif de Dieu.
Pour célébrer
1/ Un nouveau formulaire de messe ajouté dans le Missel romain
Dix ans après la publication de l’encyclique Laudato Si, le pape Léon XIV vient d’approuver le Decretum de formulario et lectionibus adhibendis in Missa pro custodia creationis qui propose le formulaire d’une « Messe pour la sauvegarde de la création », Ce formulaire s’ajoutera dans le Missel romain aux messes et prières pour intentions et circonstances diverses.
2/ Guide de célébration élaboré par le comité œcuménique de pilotage du Temps pour la Création, avec diverses propositions, notamment une célébration de prière œcuménique
3/ Sur Liturgie et Sacrements : la pastorale liturgique et sacramentelle en France
On trouvera divers articles pour vivre nos liturgies d’une manière plus sensible à l’œuvre de Dieu dans la création. Ainsi La liturgie face au défi de la sauvegarde de la Création Bénédictions pour accueillir les saisons ou Doxologie, eucharistie, ascèse : les germes d’une relation renouvelée à la création.
D’une manière plus pratique, voir les dossiers : La liturgie gardienne de la Création, Prières pour la Création, ou Bénédictions pour accueillir les saisons

PRIÈRE DU TEMPS POUR LA CRÉATION 2025 :
PAIX AVEC LA CRÉATION
Créateur de tout,
nous te louons pour le don de la vie et pour la foi qui nous unit dans le soin de notre maison commune.
Nous confessons combien nous sommes devenus étrangers – les uns aux autres, à ta Création, et à notre être véritable.
Nous reconnaissons que notre avidité et nos instincts destructeurs ont brisé nos relations avec toi, avec les autres, et avec la Terre.
Les champs fertiles sont devenus stériles, les forêts sont désolées, les océans et les rivières sont pollués. Des communautés florissantes sont devenues des lieux de souffrance, et la terre pousse un cri.
Christ bien-aimé,
toi qui as dit « Shalom » à des cœurs effrayés, éveille en nous une action compatissante.
Inspire-nous à œuvrer pour la fin des conflits et pour la restauration complète des relations brisées – avec toi, avec la communauté œcuménique, avec la famille humaine, et avec toute la Création.
Prince de la Paix,
à travers tes blessures, apprends-nous à nous tenir en solidarité avec les blessures des autres, de la création, et du monde.
Par ta résurrection, fais de nous un peuple d’espérance – ayant la vision d’épées transformées en socs de charrue et de larmes changées en joie.
Puisse-t-on se rassembler comme une seule famille, pour œuvrer à ta paix – un shalom où tout ton peuple puisse habiter en sécurité et se reposer dans des lieux paisibles. Amen