« Dimanche à thème » : chance et risque de l’évènementiel
Par Bruno Mary, Prêtre, délégué diocésain du service de PLS du diocèse de Lille, ancien directeur du SNPLS
« Au terme de ces fêtes pascales, accorde-nous, Dieu tout-puissant, de garder la Pâque de ton Fils présente dans toute notre vie. Lui qui règne ».
La prière d’ouverture du samedi de la 7e semaine de Pâques exprime bien l’un des enjeux du Temps ordinaire : vivre l’extraordinaire de l’événement pascal dans l’ordinaire de nos existences personnelle et communautaire. Cette identité du Temps ordinaire est un des enjeux de notre vie chrétienne : l’accueil du salut dans nos vies ordinaires. Les dimanches du Temps ordinaires peuvent nous y aider à condition qu’il y ait une certaine répétition dans la durée. Comment vivre cela, alors que nous en venons à considérer comme des pratiquants habituels, des personnes qui participent à l’eucharistie une fois par mois ? Et que nos calendriers comportent des « dimanches à thème » qui deviennent des événements, comme « le dimanche de la santé », le « dimanche du Secours catholique », et un certain nombre de temps forts comme la rentrée paroissiale ou ceux de catéchèse, des fiancés, etc. ?
Un enjeu missionnaire
Ces dimanches sont d’heureuses opportunités pour élargir l’assemblée dominicale à de jeunes parents et leurs enfants, à des membres de mouvements ou de service d’Église, ou encore aux personnes du seuil. C’est aussi l’occasion pour les paroissiens de s’ouvrir à des dimensions importantes de la vie ecclésiale et humaine : l’annonce de la foi ; la solidarité…
Il y a donc un enjeu missionnaire évident et notre intention pastorale peut être de donner le goût et de souhaiter initier des pratiquants très irréguliers, voire des non-pratiquants à la liturgie de l’Église. Pour cela, il convient que ces célébrations favorisent une progression dans la vie chrétienne.
Favoriser une progression
Il s’agit de développer une attention aux personnes et aux mises en œuvres liturgiques afin de favoriser la rencontre du Christ. Pour autant, il n’y a pas d’automatisme entre des mises en œuvres soignées et le progrès dans la foi. C’est donc modestement que nous proposons quelques convictions liturgiques et pastorales.
Un accueil réciproque
Que ces célébrations ne fassent pas fuir les pratiquants réguliers mais favorisent l’accueil des uns par les autres et fassent bouger les lignes. Pour cela, il convient d’y associer les paroissiens et l’équipe de liturgie. Si cette liturgie dominicale s’inscrit dans une matinée ou une journée, il faut permettre aux paroissiens qui le souhaitent de la rejoindre à un moment.
Des chants bien choisis
Que la musique et les chants soient reliés au temps ordinaire. Il est bon qu’au moins l’un d’entre eux soit bien connu des paroissiens habituels. Laissons les chants de Noël et de Pâques pour ces temps liturgiques spécifiques.
Le respect des textes du dimanche
Et notamment de l’Évangile. L’homélie et la ritualité de la liturgie de la Parole peuvent alors s’articuler avec l’événement.
Croire dans la liturgie
Ne pas en « rajouter » quant aux gestes, aux objets ou aux paroles mais les habiter avec simplicité et leur donner tout leur poids. Bref, ne pas célébrer ces dimanches « thématiques » comme la fête annuelle de Pâques, mais comme la Pâque hebdomadaire !
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