Commentaire de l’hymne « Dieu s’approchait » pour le temps de l’Avent
Par fr. Jean-Marc, Abbaye de Bellefontaine
Une hymne pour les célébrations du Temps de l’Avent, mais aussi pour le 8 septembre, Nativité de Marie et le 26 Juillet Saint Anne et Saint Joachim.
Cette hymne, connue surtout dans les communautés monastiques et religieuses, est aussi appréciée au-delà de la sphère monastique sur des musiques de divers compositeurs :
- Gélineau, Chanter l’Office, Paris, P. Lethieulleux-Kinnor, 2002, p. 54
- Jacob, E LH 116, fiche reprise dans l’Hymnaire noté de la Liturgie des Heures, Paris, Cerf/Chalet, 1995, p. 237.
- Sr Nicole, E LH 116 – 2 (musique du répertoire Trirem (1)),
- Sr Dominique (répertoire Trirem, cote Trirem 80.51).
Le texte
Le texte forme un ensemble homogène et dense, avec ses quatre strophes de six vers portant à méditer sur le mystère de la venue de Dieu…. « Dieu s’approchait » ! Un ensemble pétri de vocabulaire biblique.
Dieu s’approchait comme le fruit
D’un long désir,
Comme le sceau d’une alliance
Dont il était l’avenir.
Il répondait à l’espérance
D’un peuple en marche vers lui.
Toute une race de croyants
Guettait son Jour;
La foi patiente des pauvres
Tenait la veille d’amour.
Devinaient-ils les feux de l’aube
Dans le regard d’une enfant?
L’ultime étape commençait
Avec Marie,
La Vierge était l’héritière
De la promesse de vie.
Bienheureux ceux qui façonnèrent
Le cœur que Dieu choisissait.
Ils préparèrent le chemin
Du Dieu Sauveur
Qui changerait en exode
L’ancien exil des pécheurs.
Il s’approchait… Il vient encore,
Nous attendons son matin.
L’arrière-fond biblique
Sous forme poétique, l’auteur offre une véritable méditation liturgique sur fond biblique ! Pas un vers qui ne comporte un terme tiré de la Bible ou tout au moins accordé au message biblique : l’approche de Dieu, son Jour, l’Alliance, le Dieu Sauveur (c’est le nom de Jésus, Dieu sauve), l’espérance, le peuple en marche, la race des croyants, la foi des pauvres, Marie, les pécheurs, le matin qui est peut-être celui du jour de la Résurrection si ce n’est celui de la Genèse ou du Jour à venir… celui que « nous attendons » (strophe 4).
La « marche » évoquée dans les première et dernière strophes, rappelle l’exil, période sombre de l’histoire, transformé en exode, moment aussi éprouvant mais chargé d’espérance…. marche vers la vie du monde à venir. Le peuple de Dieu, peuple d’hier et d’aujourd’hui, est bien un peuple en marche, non en errance, et l’approche de Dieu suggère fortement la venue, l’Incarnation.
« Ils préparèrent le chemin »… C’est l’appel de Jean-Baptiste : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers » (Mc 1,3) ! « Ils préparèrent »… ) à nous, maintenant, de préparer, d’être les témoins vivants de Celui qui se fait proche, qui vient de mille manières et se présente sous mille visages.
L’usage liturgique
Le texte écrit pour la fête de Sainte Anne et Saint Joachim convient également très bien pour la Fête de la Nativité de la Vierge Marie (8 septembre) mais aussi pour le temps de l’Avent. Sans être explicitement nommés, Anne et Joachim sont clairement désignés dans les expressions « bienheureux ceux qui façonnèrent » et « ils préparèrent le chemin ».
Marie, elle, est le personnage principal de la troisième strophe. Elle ouvre « l’ultime étape » du « chemin » préparé pour accueillir le « Dieu sauveur ». Dieu s’approche, il vient encore : marchons-nous à sa rencontre, lui qui veut être « Dieu avec nous », Emmanuel ?
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- TRI du Répertoire Monastique. Les fiches avec une cotation LH (par exemple E LH 116) furent publiées par l’Abbaye bénédictine d’En Calcat dans Le Livre d’Heure d’En Calcat
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