Des chants pour les Journées nationales de musique liturgique

En poursuivant la publication « un rite, un chant », après des chants davantage liés aux temps liturgiques (avent, carême, passion, temps pascal), voici quatre propositions concernant les rites du chant d’entrée et de la processions des dons valables tout au long de l’année liturgique.

  • Chants d’entrée :  Jour de fête et jour de joie  –  Pour l’amour de cet homme
  • Chants de procession des dons :  Tout vient de Dieu, tout est pour Dieu  –  Voici rassemblée dans ce pain et ce vin

Voici rassemblée dans ce pain et ce vin (B52-91-2)

Critères de choix : Rite et assemblée

  • Convenance liturgique
  • Pour quel temps liturgique ? Tout temps.

À chaque dimanche et à chaque fête ou solennité, il est possible de chanter un « chant d’offertoire », comme celui-ci. Mais ce dernier conviendra particulièrement bien au Temps pascal, ainsi qu’au mois de septembre, période consacrée désormais au « Temps pour la Création » (1er septembre- 4 octobre) : « Voici rassemblée dans ce pain, dans ce vin, la création entière. À toi le ciel ! À toi aussi la terre ! »

« Ce rite constitue un seuil : entrée dans le mystère, ouverture à la louange, offrande de toute l’Église. »

Il s’agit de rendre l’assemblée, par le chant, plus participante au premier des gestes du Seigneur à la Cène, que nous refaisons en mémoire de Lui (« Il prit le pain… »), et ce faisant, plus éveillée « à son sens et à sa valeur mystique ».

(Cf. J. Gelineau, Les Chants de la messe, p. 49)

  • Pour quel rite liturgique ? Présentation des dons

Avec ou sans procession, ce chant est appelé à accompagner le rite de présentation des dons : « Tout vient de toi, Seigneur, tout nous est donné, (…) que tout te soit donné (…), et tout retourne à toi. »

  • Convenance ecclésiale

Les parties confiées à l’assemblée sont accessibles, avec le soutien du soliste et de l’orgue ; la partition prévoit aussi la présence, dans l’assemblée, d’un petit chœur à quatre voix mixtes.

 Texte et musique

  • Convenance textuelle et musicale

Ce chant demande évidemment des moyens humains et musicaux importants : il est plutôt destiné à des assemblées particulières, diocésaines par exemple. Le jeu des alternances rend bien sensible la nature de la vie chrétienne par laquelle s’expérimente le dialogue entre Dieu et son Eglise dans sa diversité.

La succession des actes sonores – chœur, assemblée, soliste, orgue – traduit la richesse de l’Église unie dans le même acte de chant. C’est pourquoi il est essentiel de bien respecter ces alternances. Il faut absolument veiller à ce que les diverses formes musicales s’enchaînent dans la continuité : il s’agit bien du même acte liturgique chanté composé de parties développées destinées au chœur, d’acclamations reprises par l’assemblée et de psalmodie invitant à la méditation. Tout cela bien enchaîné.
Afin de faciliter l’alternance, pourquoi ne pas mettre dans la feuille de chant que les paroles que chante l’assemblée ? L’alternance entre écoute et chant est une belle forme de « participation active ».

  • Convenance vocale et corporelle et mise en œuvre

On chantera en se laissant imprégner de la double dimension du don : don du souffle reçu à chaque inspiration et don de nous-mêmes à travers notre réponse vocale, aussi vibrante et incarnée que possible !

Chacun des couplets met une partie du corps en avant : les pieds, avec la marche, les mains pour la louange et les yeux pour l’émerveillement, ce qui peut être une invitation à nous recevoir de Dieu comme créatures au moment présent.

Sur le plan vocal, on veillera à chanter les phrases solistes avec élan afin de chanter les « ré aigus » avec largeur.

Afin de faciliter l’alternance, pourquoi ne pas mettre dans la feuille de chant que les paroles que chante l’assemblée ? L’alternance entre écoute et chant est une belle forme de « participation active ».

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  • Sources bibliques: I Ch 29, 14 ; Ps 89, 15 ; Ps 63, 3-4 ; Ps 118, 23 ; Is 64, 8 ; Jn 13, 1 ; I Co 11, 23-26.
  • Texte : Sœur Marie-Pierre Faure
  • Musique : Jean-Luc Guyard
  • Éditeur : Jubilus Voix nouvelles Éditions
  • À écouter : ??
  • Partition : SECLI

Voir aussi :

Voici rassemblée dans ce pain, dans ce vin B52-91-3 (R. Oudot), promotion CELPS 2017;

Voici rassemblée dans ce pain, dans ce vin B52-91-8 (A. Cantegril), promotion CELPS 2017

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Mémo. : ce que la liturgie attend d’un chant d’offertoire

Sa fonction rituelle :

– PGMR 37b : « Les chants pour (…) l’offertoire (…) accompagnent un rite. »

– PGMR 74 : « La procession qui apporte les dons est accompagnée par le chant d’offertoire (cf. n. 37b) qui se prolonge au moins jusqu’à ce que les dons aient été déposés sur l´autel. Les normes qui concernent la manière d´exécuter ce chant sont les mêmes que pour le chant d’entrée (n. 48). Le chant peut toujours accompagner les rites de l’offertoire, même lorsqu’il n’y a pas de procession des dons.

– PGMR 139 : Lorsque la prière universelle est achevée, tous s’assoient et on commence le chant d’offertoire (cf. n. 74).

Qui le chante ?

PGMR 48 : « Il est exécuté alternativement par la chorale et le peuple ou, de la même manière, par le chantre et le peuple, ou bien entièrement par le peuple ou par la chorale seule. »

Quel chant ?

PGMR 48 : « On peut utiliser ou bien l’antienne avec son psaume qui se trouvent soit dans le Graduale romanum soit dans le Graduale simplex ; ou bien un autre chant accordé à l’action sacrée, au caractère du jour ou du temps, et dont le texte soit approuvé par la Conférence des évêques. »

=> Formes de chants possibles adaptées au programme rituel :

psaumes 23 ou 99 ; tropaire ; processionnal ; choral ; ostinato ou canon ; cantique ; hymne des chérubins (Cherubikon byzantin).

L’important est que, dans tous les cas, la structure et le style musical du chant s’accordent à la marche de la procession des dons, si elle a lieu, et à l’intériorisation visée par le rite.

Tout vient de Dieu, tout est pour Dieu (B 50-05-2)

Critère de choix : Rite et assemblée

  • Convenance liturgique
  • Pour quel temps liturgique ? Tout temps.

A chaque dimanche et à chaque fête ou solennité, il est possible de chanter un « chant d’offertoire », comme celui-ci. Mais ce dernier, par sa simplicité mélodique et harmonique, conviendra particulièrement bien au Temps ordinaire.

« Ce rite constitue un seuil : entrée dans le mystère, ouverture à la louange, offrande de toute l’Église. »

Il s’agit de rendre l’assemblée, par le chant, plus participante au premier des gestes du Seigneur à la Cène, que nous refaisons en mémoire de Lui (« Il prit le pain… »), et ce faisant, plus éveillée « à son sens et à sa valeur mystique ».

(Cf. J. Gelineau, Les Chants de la messe, p. 49)

  • Pour quel rite liturgique ? Présentation des dons

Conçu comme un processionnal des offrandes, ce chant est donc appelé à accompagner le rite de présentation des dons : « Approchons-nous de son autel avec les dons reçus de [Dieu]. »

  • Convenance ecclésiale

Sa simplicité stylistique et mélodique en fait un chant tout à fait adapté et adaptable à la diversité de nos assemblées, avec ou sans chorale ou petit chœur.

Texte et musique

  • Convenance textuelle et musicale

La finalité de la musique dans le chant liturgique est, d’abord, d’aider le texte à se prier en mettant en action tout le corps, pas seulement l’esprit. C’est la qualité première de ce chant : la musique ne cherche pas à devenir un savant commentaire. La mélodie est simple, facilement mémorisable.

  • Convenance vocale et corporelle et mise en œuvre

Dans la Bible, c’est à l’homme qu’il revient de chanter, en réponse aux bienfaits de Dieu.

L’assemblée toute entière est ici particulièrement conviée à magnifier la présentation des dons par son chant ! La structure hymnique de la partition aidera à l’assemblée de faire corps et à offrir son chant.

Pas de difficulté vocale dans cette partition. On veillera à soigner la justesse des premières et troisièmes phrases, en soutenant la ligne jusqu’au bout de la note (do). Les respirations se placent naturellement dans la mélodie et elles sont clairement proposées (signe ‘ et demi-soupir), on s’attachera à les anticiper !

Cette proposition peut très bien se chanter à une seule voix, même sans accompagnement instrumental. L’harmonisation à trois voix mixtes est bien conduite, aisée à entrer dans les « gosiers ». Il faut veiller à bien respecter le rythme à la noire pas trop rapide pour traduire la nature discrètement processionnal de ce chant.

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Mémo. : ce que la liturgie attend d’un chant d’offertoire

Sa fonction rituelle :

– PGMR 37b : « Les chants pour (…) l’offertoire (…) accompagnent un rite. »

PGMR 74 : « La procession qui apporte les dons est accompagnée par le chant d’offertoire (cf. n. 37b) qui se prolonge au moins jusqu’à ce que les dons aient été déposés sur l´autel. Les normes qui concernent la manière d´exécuter ce chant sont les mêmes que pour le chant d’entrée (n. 48). Le chant peut toujours accompagner les rites de l’offertoire, même lorsqu’il n’y a pas de procession des dons.

PGMR 139 : Lorsque la prière universelle est achevée, tous s’assoient et on commence le chant d’offertoire (cf. n. 74).

Qui le chante ?

PGMR 48 : « Il est exécuté alternativement par la chorale et le peuple ou, de la même manière, par le chantre et le peuple, ou bien entièrement par le peuple ou par la chorale seule. »

Quel chant ?

PGMR 48 : « On peut utiliser ou bien l’antienne avec son psaume qui se trouvent soit dans le Graduale romanum soit dans le Graduale simplex ; ou bien un autre chant accordé à l’action sacrée, au caractère du jour ou du temps, et dont le texte soit approuvé par la Conférence des évêques. »

=> Formes de chants possibles adaptées au programme rituel :

psaumes 23 ou 99 ; tropaire ; processionnal ; choral ; ostinato ou canon ; cantique ; hymne des chérubins (Cherubikon byzantin).

L’important est que, dans tous les cas, la structure et le style musical du chant s’accordent à la marche de la procession des dons, si elle a lieu, et à l’intériorisation visée par le rite.

Jour de fête, jour de joie (A55-37-2)

Convenance liturgique

  • Pour quel temps liturgique ? Temps ordinaire

Le titre indique clairement que ce chant nous fait entrer dans le sens du dimanche, en chantant la joie du mystère pascal célébré à chaque eucharistie dominicale : « Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie » (Ps 117, 24).

  • Quelle attitude spirituelle ?

Tant le refrain que les couplets nous invitent à louer le Dieu vivant, Père, Fils et Saint-Esprit, et à lui rendre grâce pour son appel à nous rassembler et à nous unir dans le Souffle de son amour.

  • Pour quel rite liturgique ? Ouverture

Ce chant est tout à fait adapté pour accompagner le rite d’entrée des dimanches du temps ordinaire.

Il pourrait convenir plus particulièrement à ceux juste après le temps de Noël, avec son refrain sonnant comme un carillon, liant ainsi la joie de l’Incarnation à celle du mystère pascal.

  • Convenance ecclésiale

 À quelle assemblée peut convenir ce chant ?

Pour une assemblée paroissiale moyenne ou grande, avec alternance possible d’un soliste et/ou d’un petit chœur à 3 voix mixtes

Texte et musique

 

  • Convenance textuelle et musicale

La construction du texte est déjà musicale. Le refrain est une marche : bien respecter la régularité de la rythmique à la blanche pour éprouver qu’il s’agît bien d’une mise en route.

La modulation introduite par le sol # et le sommet mélodique enrichit le sens de « resplendit le jour du Christ ».
Les couplets forment un bel arc mélodique entre la première phrase « pour rendre grâce… être unis… vivre » qui reprend textuellement le thème du refrain, et la phrase finale « nous venons à toi » dans un bel élan, ces deux phrases articulées autour d’un axe central, cœur du geste liturgique d’entrée « nous venons à toi ».

  • Convenance vocale et corporelle et mise en œuvre

C’est le premier chant de la célébration ! Dès les premières respirations, l’occasion nous est proposée d’accueillir les sensations venues du monde extérieur, puis du corps et du monde intérieur, pour vivre consciemment cette joie du Dimanche à laquelle nous invite ce chant.

La joie du dimanche est une joie pour aujourd’hui mais orientée vers celle, plus grande, de la Résurrection. Chaque note du refrain peut ainsi être entendue comme un son percutant de carillon, aussi faudra-t-il bien veiller à conduire et à lier chacune des phrases jusqu’à l’alléluia.

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Mémo. : ce que la liturgie attend d’un chant d’entrée…

Ses 4 fonctions rituelles (PGMR 47) :

– « ouvrir la célébration » ;

– « favoriser l’union des fidèles rassemblés » ;

– « introduire leur esprit dans le mystère du temps liturgique ou de la fête » ;

– « accompagner la procession du prêtre et des ministres ».

Quel chant ? (PGMR 48)

« On peut utiliser ou bien l’antienne [d’ouverture] avec son psaume… ou bien un autre chant accordé à l’action sacrée, au caractère du jour ou du temps, et dont le texte soit approuvé par la Conférence des évêques. »

=> Formes de chants possibles bien adaptées au programme rituel :

litanies ; tropaire ; processionnal ; certains cantiques à refrain.

Pour l’amour de cet homme
(WP [A] 28-47-1)

Critères de choix : Rite et assemblée

  • Convenance liturgique

Pour quel temps liturgique ? Temps ordinaire

À l’origine, ce chant a été écrit sous forme d’hymne finale pour Les Combats de Dieu, office de vigiles en l’honneur de saint Ignace de Loyola, à l’occasion du 500e anniversaire de sa naissance (1491 / 1991).

Sa nouvelle cote W et le texte suggèrent qu’il pourra ainsi être utilisé pour la fête d’un·e saint·e, ayant plutôt eu une vocation missionnaire et/ou caritative.

Mais il peut aussi convenir pour les dimanches du temps ordinaire : chaque couplet nous fait méditer le dessein de Dieu réalisé, à travers Jésus, pour le monde, l’Église et les plus pauvres ; et le refrain évoque le sens de notre rassemblement devant Dieu : le service de  « [s]a plus grande Gloire ».

  • Quelle attitude spirituelle ? Contemplation et action de grâce.

Texte et musique s’associent ici parfaitement pour nous faire entrer dans une forme de louange contemplative et d’action de grâce pour l’œuvre d’amour que Dieu fait réaliser hier comme aujourd’hui à son peuple, appelé à être, à l’image de son Fils, serviteur des plus pauvres « jusqu’à la fin du monde ».

  • Pour quel rite liturgique ? Ouverture ou action de grâce

Ce chant sera bien adapté pour ouvrir toute célébration liturgique ou tout temps de prière.

À l’eucharistie, il conviendra bien non seulement à l’entrée mais aussi en méditation après la communion.

  • Convenance ecclésiale

Sa simplicité stylistique et mélodique en fait un chant adapté et adaptable à la diversité de nos assemblées paroissiales ou monastiques, même de taille tout à fait modeste.

Texte et musique

  • Convenance textuelle et musicale

Les couplets par lesquels s’ouvre ce chant sont comme une mise en retrait, un mouvement intérieur, une méditation qui donne le sens de ce que traduit le refrain où

La musique se libère. Ainsi se définit le mouvement dynamique de ce chant.
Les couplets qui tournent autour de la tierce mi/sol enracinent le mouvement de la prière d’entrée dans le cœur de notre foi.
Le refrain, modulant en un brillant sol majeur, est repris deux fois, la deuxième amplifiée vers l’aigu, invitant à un geste vocal déployé.
Un détail rythmique très important : le passage entre couplet et refrain se fait sur une mesure à trois temps dans un environnement à quatre temps : ainsi est lancée la dynamique du refrain.

  • Convenance vocale et corporelle – Mise en œuvre

Pas de difficulté vocale pour ce chant dont l’ambitus est peu étendu. Veiller à impulser une dynamique dès les premières notes, en rebondissant sur tous les « mi » et en mettant particulièrement en avant les mots « amour », « homme » « Jésus ».

Le refrain se chantera avec élan et largesse, en prenant le temps d’inspirer dans tout son corps, la posture « debout » du chant d’entrée sera une aide précieuse pour aller chercher des sensations jusque dans ses pieds.

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Mémo. : ce que la liturgie attend d’un chant d’entrée…

Ses 4 fonctions rituelles (PGMR 47) :

– « ouvrir la célébration » ;

– « favoriser l’union des fidèles rassemblés » ;

– « introduire leur esprit dans le mystère du temps liturgique ou de la fête » ;

– « accompagner la procession du prêtre et des ministres ».

Quel chant ? (PGMR 48)

« On peut utiliser ou bien l’antienne [d’ouverture] avec son psaume… ou bien un autre chant accordé à l’action sacrée, au caractère du jour ou du temps, et dont le texte soit approuvé par la Conférence des évêques. »

=> Formes de chants possibles bien adaptées au programme rituel :

litanies ; tropaire ; processionnal ; certains cantiques à refrain.

Ce que la liturgie propose pour l’action de grâce après la communion

“Lorsque la distribution de la communion est achevée, le prêtre et les fidèles, si cela est opportun, prient en silence pendant un certain temps. Si on le décide ainsi, toute l’assemblée pourra aussi exécuter une hymne, un psaume, ou un autre chant de louange.” (PGMR, n° 88).

=> Formes de chants possibles bien adaptées au programme rituel : hymne strophique ; psaume alléluiatique (Ps 112 ; Ps 116 ; etc.) ; chant de louange responsorial.