Messe
RetourDu latin missa : «action de laisser aller» , « renvoi » (de mittere : « envoyer », « renvoyer »), « congé ». La missa signifie l’acte de congédier les fidèles au terme de la liturgie eucharistique ; la formule Ite, missa est veut dire : « Allez, le congé vous est donné ». A la fin de la liturgie de la Parole, les catéchumènes étaient jadis renvoyés par une missa : non encore baptisés, ils n’étaient pas admis au sacrifice eucharistique et on les congédiait après l’homélie.
A partir du IVe siècle, le mot missa vint à désigner, non le simple renvoi, mais tout l’office qui le précède : c’est ainsi que la liturgie de la Parole est devenue la « messe » des catéchumènes, et que l’ensemble de la liturgie eucharistique est devenue la « messe ». Ce dernier sens s’est imposé en Occident à partir du VIe siècle. L’appellation originelle de la célébration de la messe est : « Repas du Seigneur » (1 Co 11, 20.33), « Fraction du pain » (Ac 2, 42.46 ; 20, 7), « Eucharistie ». Les Orientaux parlent de la “Liturgie”, là où nous parlons de la « messe ».
Tandis que le mot « Eucharistie » signifie surtout le mystère célébré, en sa plus grande profondeur, le mot « messe » désigne plutôt l’ensemble des rites par lesquels on le célèbre. Il n’y a qu’une Eucharistie, mais il existe de nombreuses façons de célébrer la messe, dans l’espace et dans le temps, suivant les familles liturgiques : messe romaine, messe gallicane, messe ambrosienne, messe dominicaine, etc. (voir Liturgies).
L’Eucharistie n’est pas susceptible de changement, car son mystère est d’institution divine, mais l’Ordo missae, ou manière de célébrer la messe, est réformable. Les rites essentiels de la messe romaine actuelle (Ordo missae de Paul VI) sont les suivants :
chant d’entrée (voir Introït), salut du célébrant, acte pénitentiel, Kyrie, Gloria, Collecte, première lecture (Ancien Testament), Psaume ou Graduel, deuxième lecture (le plus souvent empruntée à saint Paul), Alleluia, évangile, homélie, Credo, Prière universelle, préparation des dons, Prière sur les offrandes, Prière Eucharistique, Pater et son embolisme, prière et rite de la paix, fraction du pain, communion, Prière après la communion, bénédiction et Renvoi de l’assemblée.
Cette liste vaut pour les dimanches, les Solennités et les Fêtes ; les messes des Mémoires et des Féries omettent le Gloria et le Credo ; elles n’ont qu’une lecture (Ancien Testament ou Nouveau Testament) avant l’évangile. Voir Missel. Pour les messes votives, voir Votif.
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés