Communion

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Le terme latin communio, comme son équivalent grec koïnônia, exprime d’abord une union stable de personnes, une communauté qui communicat, c’est-à-dire qui privilégie la mise en commun (communis), le partage, la communication.

La communion chrétienne, c’est l’union des fidèles entre eux, fondée sur leur union à Dieu. La source et le terme d’une telle communion est l’unité des trois Personnes de la Trinité ; l’apôtre saint Jean commence sa première lettre par ces mots : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous. Quant à notre communion, elle est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1, 3).

Jésus est venu réunir, par son sacrifice, les enfants de Dieu dispersés (Jn 11, 52), en les faisant entrer dans l’unité même du Père et du Fils (Jn 17, 11.21.22.23). L’Eucharistie, qu’il a laissée aux siens en témoignage suprême d’amour, constitue l’aliment divin capable de créer et de restaurer l’unité des disciples du Christ : actualisation sacramentelle de l’unique sacrifice sanglant, elle est aussi le « moyen » privilégié offrant aux chrétiens la possibilité d’être insérés dans la vie même de Dieu. La « communion » eucharistique est, en ce sens, la réception du corps et du sang du Christ en aliment d’immortalité.

Communier au corps et au sang du Christ, c’est entrer dans son mystère pascal et partager sa destinée. La communion eucharistique édifie l’Église et réalise la « communion des saints » (article du Credo) : recevoir le corps du Christ, c’est trouver sa place dans son Corps mystique et vivre l’union nuptiale de l’Époux et de l’Épouse. Assimiler le Christ consiste à devenir ce qu’il est, c’est-à-dire le Fils, pour exercer pleinement la vie filiale : « De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi » (Jn 6, 57).

L’aboutissement de la communion eucharistique est donc la vie trinitaire, condensée, pour ainsi dire, dans le Don de l’Esprit Saint, qui est le lien vivant du Père et du Fils. En attendant que soit totalement manifesté ce que nous sommes (1 Jn 3, 2), dans la Gloire, la communion eucharistique nous fait chaque jour pénétrer davantage dans le Mystère du Christ (cf. Ep 3, 2 suiv.), à la mesure de notre disponi­bilité et de notre faim (cf. Jn 6, 11).

En soi, la communion sous les deux espèces est la plus significative, mais, pour des raisons pratiques, elle n’est pas toujours possible ; aussi l’Église précise-t-elle les circonstances où elle est permise. Le Code de droit Canon de 1983 permet de communier une seconde fois dans la même journée, si l’on participe à une nouvelle célébra­tion eucharistique (Canon 917). Faut-il rappeler que l’Eucharistie est un aliment des vivants ? Pour recevoir la communion, il est néces­saire de n’avoir pas conscience d’une faute qui aurait porté un coup fatal à l’amitié divine. Avant de recevoir l’Eucharistie, un geste de respect s’impose. Voir Intercommunion, Jeûne, Sacrifice.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés

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