La Semaine Sainte, au centre de la foi chrétienne
Par P. Angelo Sommacal, ancien Responsable du Département Liturgie / SNPLS
La Semaine Sainte, appelée aussi Grande Semaine, est au centre de toute notre foi chrétienne et de notre liturgie.
Dimanche des Rameaux
Le dimanche des Rameaux nous fait entrer avec Jésus à Jérusalem sous les acclamations de la foule. Il n’en ressortira que pour vivre sa Passion. Cette même foule demandera sa mort, sans savoir qu’il fallait que Jésus accomplisse ce « grand passage » pour ressusciter.
Personne ne savait ce qui allait se produire. Ses apôtres eux-mêmes l’ignoraient malgré les annonces répétées de la Passion. A plus forte raison n’en connaissaient-ils pas le sens. Pourtant ils auraient à en témoigner ! Aussi Jésus, par des actes, les invite à entrer dans le mystère de sa Pâque.
Jeudi Saint
Ce soir-là, Jésus et ses apôtres prennent le repas pascal. Ils mangent un agneau immolé, avec du pain non levé, symboles de ce qui s’était passé la nuit où le Seigneur avait libéré son peuple de l’esclavage des égyptiens. Mais le véritable agneau qui libère, « celui qui enlève le péché du monde », c’est Jésus lui-même. Pour le signifier, il prend du pain : « prenez, mangez, c’est mon corps livré ». Il prend aussi une coupe de vin : « prenez, buvez, c’est mon sang versé pour la multitude en rémission des péchés ». C’est la première eucharistie, sacrement du corps et du sang du Christ, que nous renouvelons à chaque messe. Ce sacrement est remis entre les mains des apôtres : « vous ferez cela en mémoire de moi » (Lc 22/19) Faire mémoire du Christ, cela signifie reprendre ses gestes, mais aussi les accomplir dans le sens qu’il a voulu leur donner.
C’est pour cela qu’il a lavé les pieds de ses apôtres : « Vous m’appelez ‘Maître’ et ‘Seigneur’, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.
C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » (Jn 13/13-15) A la messe de la Cène du Seigneur, le soir du Jeudi Saint, nous rappelons l’institution de l’eucharistie, l’institution du sacerdoce et le sens donné pour le futur à ces deux sacrements.
Vendredi Saint
Toute la célébration de ce jour est centrée sur la Passion du seigneur. Il a donné sa vie pour manifester son amour pour les hommes : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jn 15/13) C’est à cause de cet amour que nous prions aux grandes intentions de l’Église et du monde, dans l’espérance d’être exaucés. C’est la Grande Prière Universelle, modèle de toutes les autres. Aussi, la Croix prend une dimension nouvelle : elle est le signe de l’amour fou de Dieu pour les hommes. Dans notre célébration, nous vénérons la croix du Christ, elle qui a « porté le salut du monde ».
Poème
Cœur de Jésus,
Cœur d’Homme et Cœur de Dieu,
Tu as voulu goûter aux faiblesses humaines,
Tu as voulu porter le poids de nos péchés !
Tu as voulu redire à l’homme méprisé
Que rien d’humanité n’est insensible à Dieu.
Les larmes, tu connais.
Les souffrances ne sont pas ignorées de ta chair,
L’oubli et le mépris, et la trahison même,
Tout ce qui est de nous, Tout est devenu tien.
Car tu n’as pas voulu que rien de vie humaine
Ne soit un jour soustrait à ton Amour divin !
Samedi Saint
C’est le jour du silence, dans la douleur vive du Grand Samedi, celui de la désolation, celui du tombeau fermé. Pourtant, ce samedi est Saint car il est celui de l’Espérance. Demain la pierre sera roulée et la mort sera vaincue. Demain IL ressuscitera pour être à jamais VIVANT !
Poème
Tu ne dors pas, Marie.
Depuis deux nuits tu ne dors plus.
Le chagrin a gonflé tes paupières mais n’a pu les fermer.
Tu souffres de la souffrance de ton enfant.
Le baiser de Judas,
la sentence de sa condamnation,
les épines de sa couronne,
les clous dans ses mains et ses pieds
pour qu’il tienne debout sur cette immense croix,
étaient à chaque instant le glaive de douleurs,
sans cesse répété, dans ton cœur transpercé.
Cette nuit, cette troisième nuit, tu ne dors pas, Marie.
C’est l’espérance qui te tient en éveil.
Il l’a tellement dit et répété, ton Fils, qu’il ressusciterait !
Alors tu attends, dans l’ardeur de ton amour,
que cet instant arrive,
cet instant d’infini où la vie est victoire
et l’amour don de joie.
Tu ne dors pas, Marie, et tu vis cet instant
où l’éclat de lumière du Christ ressuscité
te fait entendre ce mot,
ce seul mot de tendresse et d’amour enfin récompensés :
“Maman !”
Jour de Pâques
C’est le premier jour de la semaine, jour qui rappelle la création, mais c’est aussi le huitième jour, celui de la récréation ! Car c’est bien une vie nouvelle que le Christ ressuscité nous apporte : celle de la vie, de la paix et de la joie éternelle ! Le Christ ressuscité est présent au milieu de nous, homme parmi les hommes, mais avec toute la puissance de Dieu ! Sa résurrection fonde notre espérance, car sa parole ne s’est jamais démentie : « je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28/20).
Poème
C’est tellement extraordinaire que l’on n’ose pas y croire.
Il y a donc une résurrection puisque Jésus est ressuscité !
Les Apôtres, en courant au tombeau, ne comprenaient pas ce que cela voulait dire.
Qu’une femme leur ait annoncé que Jésus est vivant, ils n’y croyaient pas.
Car ils savaient qu’il était mort, et Jean l’avait même vu sur la croix !
Et alors ?
Alors, ils ont vu le tombeau vide et le linceul plié à part.
Alors ils l’ont vu, LUI, qui leur parlait,
qui leur expliquait l’Écriture,
qui leur partageait à nouveau le pain.
Alors, ils l’ont reconnu VIVANT.
Non pas comme avant, mais mieux qu’avant.
Ils l’ont reconnu et ne l’ont plus jamais perdu !
Et ils nous l’ont annoncé.
C’est tellement extraordinaire !
Nous y croyons, car nous croyons à l’Amour.
Et nous croyons que nous aussi,
l’Amour nous ressuscitera.
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