L’art de célébrer, un art de l’ajustement

La mise en œuvre de la nouvelle traduction du Missel romain replacera bien des acteurs de la liturgie devant l’enjeu de vivre une célébration de qualité. Pour y réfléchir, le CNPL (Centre national de Pastorale Liturgique) avait publié en 2003 un guide pastoral sur l’art de célébrer (L’art de célébrer, tome 1, Cerf, collection « Guides Célébrer » 9). On écrirait sans doute différemment l’ouvrage aujourd’hui mais la plupart des chapitres n’ont pas perdu de leur actualité. Comme le soulignaient les auteurs, « la liturgie est une action, qu’elle soit geste, déplacement, musique ou parole. Et comme toute action, elle demande un “art de faire” ». Et comme de tout art, la qualité de l’art de célébrer dépend d’un ajustement permanent : « les proportions, les rythmes, la justesse des relations, la manière dont les éléments composent entre eux, les contrastes, etc. » Voici quelques extraits choisis du livre pour illustrer ce principe :

Le respect des règles liturgiques

Un sacrement n’existe que lorsqu’il est célébré. Aucun sacrement ne peut être donné et reçu en dehors d’une célébration, même si celle-ci est réduite au minimum, en cas de danger de mort par exemple (baptême, réconciliation…). Chaque sacrement est doté d’un rituel qui précise le déroulement de la célébration (rituel du baptême, rituel du mariage ; pour la messe, on parlera de « l’Ordo »). Ont aussi leur rituel des actions liturgiques qui ne sont pas sacramentelles, mais qui sont des actes officiels de l’Église (la liturgie des Heures, les funérailles…). La première raison pour laquelle on doit respecter… [lire l’extrait en entier].

Présider l’assemblée

Présider est un mot du vocabulaire chrétien qui est loin de dater de Vatican II puisqu’on le trouve déjà chez saint Paul. Cela dit, il s’agit évidemment de présider, non pas une association, un conseil, un club, voire la République, mais une assemblée chrétienne réunie en Église pour célébrer le Christ ressuscité. Le président occupera la première place, mais en sachant que c’est la place du Maître qui lave les pieds de ses disciples. Tout en présidant la célébration, il fera donc en sorte que chacun (lecteur, animateur…) joue le rôle qu’il doit tenir. Le président représente « le Christ, tête du corps qui est l’Église » (cf. Colossiens 1, 18)… [lire l’extrait en entier].

La prière du président

Celui qui préside l’assemblée (évêque, prêtre, diacre) ou qui tient la place du président (laïc délégué pour une ADAP ou des funérailles) a, entre autres fonctions : celle de dire les prières adressées à Dieu au nom de tout le peuple saint (les oraisons, la Prière eucharistique…), celle de prier avec l’assemblée (à tous les chants communs, au psaume, au Notre-Père…), et celle de prier en son nom propre (dans les instants de silence, durant la préparation des dons, avant et après la communion…). Occupons-nous ici de la première fonction. Comment le président doit-il faire pour que la prière qu’il prononce soit celle de toute l’assemblée ? [lire l’extrait en entier].

Dans le temps

Le temps est avec l’espace l’une des dimensions de l’univers. Nous existons dans l’espace et dans le temps, c’est une évidence. Le temps avance inexorablement et personne n’en est le maître. Mais le temps se gère ! Tout va si vite aujourd’hui qu’on n’a plus le temps de rien, ou, qu’il faut, au contraire (…) gagner du temps sur le temps. Or, face à cet engrenage, les fêtes et les célébrations, aussi bien profanes que chrétiennes, demeurent, coûte que coûte, des moments où l’on prend son temps, où l’on traîne, où l’on flâne… [lire l’extrait en entier].

Dans le rythme

La liturgie n’est évidemment ni du théâtre ni du cinéma. Elle comporte cependant une certaine mise en scène dans la mesure où elle propose le déroulement de séquences successives qui font avancer l’action en donnant à voir et à entendre. L’harmonieux enchaînement de la diversité des séquences dans la continuité de l’action est une affaire de rythme [lire l’extrait en entier].

À propos du silence dans les célébrations

C’est dans l’arrêt de la parole que surgit le sens, c’est dans le blanc du texte que travaille l’esprit, et le silence qui suit l’œuvre de Mozart est encore du Mozart. Laissons donc à chaque chose, dans les célébrations, une chance de résonner dans les cœurs et les esprits, pour que l’Esprit de Dieu puisse travailler [lire l’extrait en entier].

Le chant qui convient

Lorsque quelqu’un achète un disque ou bien recherche une station de radio, il choisit évidemment la musique qui lui fait le plus plaisir. Peut-il en être ainsi lorsque l’on choisit un chant liturgique ? On n’a jamais dit que le chant liturgique ne devait pas plaire, mais le plaisir ne peut être le seul critère de choix. Dans la liturgie, chaque chant a d’abord une fonction à remplir dans le temps liturgique et dans l’action liturgique où il intervient. Cela dit, il est clair que le plaisir de chanter pourra aider les fidèles à mieux célébrer [lire l’extrait en entier].

Les attitudes communes

D’avoir souvent parlé du prêtre qui préside, de l’animateur de chant ou du lecteur, pourrait faire croire que l’assemblée est oubliée ou qu’elle n’est pas directement concernée par l’art de célébrer. Il n’en est rien. C’est toute l’assemblée qui célèbre, même si la plupart des fidèles de la nef ont des fonctions moins particulières à remplir. Faisons donc le tour des attitudes communes qui reviennent à tous les participants [lire l’extrait en entier].

Ces extraits sont tirés de la quatrième partie du Guide, parfois légèrement modifiés et actualisés quant à leurs références. Cliquez ici pour consulter l’ensemble du sommaire et ici pour vous procurer l’ouvrage.

La révision de la traduction du missel romain s’accompagne d’un certain nombre de nouveautés dont il convient de prendre connaissance. Afin d’aider les ministres ordonnés, les fidèles et les communautés à les recevoir et de les vivre dans les meilleures conditions, des journées-types de formation et des outils sont proposés sur le mini-site missel-romain.catholique.fr.