Le chant du dernier adieu dans la liturgie des funérailles
Par Gérard Tracol, Responsable Musique et Liturgie du diocèse de Viviers
Le chant du dernier adieu intervient dans la célébration des funérailles au terme d’un cheminement : ce chant de confiance qui redit la foi en la Résurrection doit permettre à toute la communauté et à la famille de « remettre » le défunt à Dieu.
Le chant du lâcher prise
Évocation de la vie du défunt qui nous rattache encore au passé, rites de la lumière et de la croix, liturgie de la parole qui se prolonge parfois par la liturgie de l’eucharistie : le mouvement recherché dans la liturgie des funérailles est de nous faire tourner vers toujours plus de « lâcher prise ». L’émotion devrait progressivement céder pour laisser place au sentiment de sérénité. Le chant du dernier adieu, malgré la force pathétique de l’appellation, ne doit pas nous faire revenir en arrière comme un dernier signe d’émotion partagée ; il doit au contraire nous orienter vers l’acte « du laisser partir entre les mains du Père. »
Le chant du passage et de la confiance
« Le chant doit apparaître à tous comme le sommet de l’adieu de toute l’assemblée au défunt. Il est donc souhaitable que toute l’assemblée y participe ». Le Rituel qui demande que par ce chant soit créé un climat de confiance et d’espérance nous oriente donc clairement vers la recherche de cette sérénité en Dieu.
Répertoire : chanter pour le dernier adieu … ou mettre en voix un texte
Dans le contexte actuel, même le chant qui a été le plus souvent entendu par le passé Sur le seuil de sa maison SL 41 s’estompe dans les mémoires. Il reste cependant le plus simple dans la mise en œuvre en raison de la reprise au troisième vers du vers initial. Certains chants du dernier adieu veulent redire la foi en la Résurrection. Le chant qui redit les paroles de Job (19, 23-27) emprunte cette voie. La mise en musique du SL 33 sert particulièrement le texte. On peut cependant comprendre que la représentation de la Résurrection en sa matérialité pose problème aujourd’hui avec ce chant. Le chant Tu as été plongé dans la mort de Jésus S 69 aux structures très répétitives revisite au moment du départ les signes sacramentels de la vie chrétienne. C’est un chant de grande richesse catéchétique pour les vivants. D’autres chants peuvent être choisis : Que le Seigneur te reçoive près de Lui (S 43), Dans la ville où tu t’en vas S 57.
Cependant devant les difficultés de mise en œuvre avec des assemblées disparates sans traces mémorielles de chants, on peut lire lentement sur fond musical les trois strophes du très beau texte AELF : Entre les mains de notre Père SL 43 dont voici les derniers vers :
« Le Dieu qui est venu nous dire par Jésus
La joie de son salut ne peut pas décevoir !
Comment ne pas reprendre cœur
Entre les mains de notre Père ? »
De quoi réaffirmer avec force que la liturgie des funérailles est faite pour les vivants !