Chant d’envoi ou chant de sortie ?
Par Julien Courtois, Ancien directeur du département Musique liturgique du SNPLS
Quand on entend « chant d’envoi », on entend « fin de la célébration ». Le texte dira bien souvent que, par les fruits reçus à l’eucharistie, nous devons être missionnaires de la Bonne Nouvelle !
Pas d’équivalent au chant d’entrée
Si l’importance du chant d’entrée est bien notifiée par la Présentation générale du Missel romain (PGMR) pour, entre autres, ouvrir la célébration et accompagner la procession du prêtre et des ministres, il n’en est rien pour le chant d’envoi. Les rites de conclusion sont assez brefs : des annonces si nécessaires, la salutation et la bénédiction du prêtre, l’envoi du peuple par le diacre ou le prêtre « afin que chacun retourne à ses bonnes œuvres en louant et bénissant le Seigneur »; et enfin le baiser de l’autel par les ministres ordonnés (PGMR 90). Ces rites sont décrits plus précisément du n° 166 au n° 170 de la PGMR et il n’est nullement question d’un quelconque chant pour les accompagner.
Avant le concile Vatican II, et alors que la messe était chantée en latin, il était en usage de permettre le chant de l’assemblée par un cantique populaire en français après la bénédiction et l’envoi. Aujourd’hui, puisque les fidèles peuvent participer pleinement aux chants durant la messe, le chant de sortie en tant que tel ne semble pas avoir de raison d’être.
Qu’est-ce donc que le chant d’envoi ?
La PGMR ne fait donc pas mention d’un chant d’envoi ou de sortie pour la conclusion d’une célébration eucharistique. Il existe bien une cote SECLI (1) pour les chants d’envoi, portant la lettre T. On y trouve des chants tels que Si le père vous appelle (T 154 – 1, CNA 721), Peuple de frères (T 122, CNA 576), Prenons la main que Dieu nous tend (T 42 – 2, CNA 580), Appelés pour bâtir le Royaume (TK 51 – 32) ou Peuple de Dieu n’aie pas de honte (T9, CNA 575).
Ces chants bien connus considérés comme chants d’envoi, peuvent facilement être choisis pour l’ouverture d’une célébration. Leurs textes disent en effet que, comme baptisés, nous sommes messagers de la Bonne Nouvelle, envoyés dans le monde pour annoncer les merveilles de Dieu et rendre grâce.
Ne confondons donc pas chant d’envoi et chant de sortie. Le chant d’envoi l’est avant tout par son texte qui rappelle la mission que nous avons reçue au jour de notre baptême.
Le chant d’envoi peut toutefois être pris à la conclusion d’un grand rassemblement ou d’une veillée. Il est même nécessaire à ce moment-là, pour rappeler la dimension à la fois communautaire et personnelle de cet envoi.
Comme le psaume 95 nous y invitent :
« Chantez au Seigneur et bénissez son nom ! De jour en jour, proclamez son salut, racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles ! »
N’est-ce pas là la plus belle chose pour laquelle nous sommes envoyés ?
Article extrait de la revue Célébrer n° 393
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