Fleurir pour une ordination diaconale
Par Marie-Jeanne Pilleux, Membre du bureau de Fleurir en liturgie
« Nos frères Jean-François et Jean-Luc vont être identifiés au Christ serviteur et devenir avec Lui sacrement de la présence de Dieu auprès des petits et des pauvres… Montrez-nous le chemin des plus pauvres. » C’est lors de la Journée mondiale des pauvres instituée par le pape François que Mgr Scherrer, évêque de Laval, a ordonné deux nouveaux diacres.
La composition florale
Située au pied de la croix, elle comprend deux contenants en harmonie de couleur avec les fleurs :
- Un contenant haut et droit
- Une coupe.
Les végétaux
Du contenant droit partiront des branches – Oranger du Mexique/Choisya ternata – très élancées et dirigées vers le Christ.
La coupe comportera deux lignes : une ascendante qui rejoint les végétaux de l’autre composition et une autre formée des mêmes végétaux de forme arquée et plus horizontale se dirigeant vers l’autel le tout formant une « composition ouverte ».
Ces deux contenants se complètent par leur symbolisme : le premier nous fait regarder vers le Christ serviteur mort et ressuscité : la croix de la cathédrale de Laval figure un Christ glorieux. C’est un Christ accueillant qui, par le mouvement de sa main gauche, invite les fidèles à Le suivre.
Quant à la coupe, elle est riche de nombreux symboles qui sont constitutifs de la vie du diacre et de tout chrétien au service de ses frères. La coupe est par excellence le symbole du cœur qui nous conduit vers les plus défavorisés de ce monde. La Bible y fait très souvent référence. En voici quelques-unes :
- l’action de grâce : « Le Seigneur est mon berger, […]. ma coupe est débordante. » Ps 22, 1 et 5.
- la bénédiction : « J’élèverai la coupe du salut. » Ps 115, 13.
- l’épreuve : « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe » Luc 22, 42 ; Mt 26,39 ; Mc 14, 36.
- la communion intime entre Dieu et l’homme : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang versé pour vous. » Luc 22, 20.
« Dans la liturgie eucharistique, les ordonnés exercent pour la première fois leur ministère en assistant l’évêque, en préparant l’autel, en portant la communion aux fidèles, particulièrement comme ministres de la coupe, et en proclamant les monitions ».
Les fleurs
Des chrysanthèmes à grosses fleurs et petites fleurs ainsi que des lisianthus ont été choisis. Mais toutes autres fleurs auraient pu être prises, l’important est de « jouer » les contrastes entre fleurs fines pour la partie élancée et grosses fleurs pour « asseoir » la composition.
Quant à la couleur de celles-ci, c’est le diacre Jean-François qui a souhaité du blanc. Il a ainsi formulé son choix :
Le blanc, « couleur qui rappelle le baptême, couleur de la pureté, de la simplicité, de la lumière, de Dieu, des vêtements portés par les personnes œuvrant auprès des malades dans les hôpitaux. C’est aussi la couleur de la liturgie de ce jour ».
La composition florale est là pour refléter cette simplicité, cette humilité qui nous est demandée de vivre chaque jour pour être proche des plus pauvres. Elle est là pour nous « remplir » d’action de grâce et de bénédiction pour ce que le Seigneur accomplit en chacun de nos cœurs si nous lui faisons confiance et si, bien sûr, nous venons puiser des forces en nous nourrissant de son corps, fortifiés par la prière.
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1. PONTIFICAL ROMAIN. L’ordination de l’évêque, des prêtres et des diacres, n° 189, p. 137.