La pastorale liturgique à l’heure de Desiderio desideravi selon Mgr Viola
La célébration eucharistique trouve sa source dans le désir du Christ de “manger la Pâque avec nous” (Desiderio desideravi n° 20), pour nous faire participer à son Mystère pascal. Le percevoir ouvre au véritable esprit de la liturgie. Ce rappel du pape François constitue le fil conducteur de sa lettre apostolique Desiderio desideravi (DD) sur la formation liturgique du Peuple de Dieu (29 juin 2022). Il en découle de nombreuses pistes de réflexion pour la pastorale liturgique à mettre en œuvre afin que nos assemblées eucharistiques et plus généralement nos célébrations liturgiques servent encore mieux la croissance spirituelle des croyants et l’édifcation de l’Eglise.
C’est dans cet esprit que le SNPLS a réuni les 10 et 11 mai 2023 l’ensemble des acteurs diocésains de la Pastorale liturgique et sacramentelle (PLS), des commissions de Musique liturgique et d’Art sacré et les acteurs de la formation des diocèses de France pour des Journées nationales extraordinaires autour de Desiderio desideravi.
Parmi les intervenants, S.E. Mgr Vittorio Francesco Viola, O.F.M., Archevêque Secrétaire du Dicastère pour le Culte Divinet la Discipline des Sacrements, a livré un apport majeur : UNE PASTORALE LITURGIQUE À L’HEURE DE DESIDERIO DESIDERAVI, en n’hésitant pas à renvoyer parfois à tel ou tel chantier déjà ouvert par les acteurs de la liturgie en France.
Pour nourrir la réflexion des participants, Mgr Vittorio Francesco Viola a proposé un parcours en trois étapes : le rappel du contexte dans lequel s’inscrit la lettre, la description du chemin empruntée par la lettre dont le style méditatif renvoie à sa manière au sens théologique profond de la liturgie, et enfin la suggestion de quelques pistes pour traduire DD en action pastorale.
Vous pourrez feuilleter ci-après les principaux extraits de cette conférence. Et n’hésitez pas préalablement à lire ou relire la lettre Desiderio desideravi elle-même.
Dans une première étape, Mgr Violla décrit « le contexte immédiat » de la lettre Desiderio desideravi, à savoir la publication, le 16 juillet 2021, du Motu proprio Traditionis custodes, puis son « contexte temporel plus large », à savoir la réflexion qui commence avec le mouvement liturgique et culmine avec la redécouverte de la compréhensionthéologique de la Liturgie qu’exprime Sacrosanctum Concilium. Il aborde aussi le style du texte, qui invite à la réflexion en proposant une méditation.
Feuilletez le premier extrait de la conférence de Mgr Viola
Dans une deuxième étape, Mgr Viola résume ce que, dans un langage presque narratif, Desiderio desideravi expose sur la liturgie d’un point de vue théologique : « La liturgie est l’aujourd’hui de l’histoire du salut, le lieu de la rencontre avec le Christ ; elle a pour sujet l’Église, Corps du Christ ; elle est l’antidote à la mondanité spirituelle alimentée par le gnosticisme et le néo-pélagianisme ; elle ne peut être réduite à l’esthétisme, au rubricisme ou à un fonctionnalisme superficiel ; elle suscite un véritable émerveillement devant le mystère pascal » (DD 12).
Feuilletez le deuxième extrait de la conférence de Mgr Viola
Dans une troisième étape, Mgr Viola suggère quelques pistes sur lesquelles les uns et les autres peuvent marcher ensemble pour traduire Desiderio desideravi en actions pastorales concrètes de manière à ce que la liturgie occupe toujours mieux la place que le Concile lui reconnaît, c’est-à-dire d’être « le sommet vers lequel tend l’action de l’Eglise et, en même temps, la source d’où jaillit toute son énergie » (SC 10). Quatre domaines : former les assemblées au sens théologique de la liturgie, l’écoute de la Parole de Dieu, l’expérience esthétique, l’exercice des ministères.
Feuilletez le troisième extrait de la conférence de Mgr Viola
Pour conclure, Mgr Viola tient à conforter ses auditeurs dans leur mission : « Je sais que vous êtes déjà impliqués dans toutes ces choses : j’espère que ces mots pourront au moins être une confirmation de la valeur de votre service », avant de réaffirmer avec force le but missionnaire de toute pastorale liturgique :
« J’ai toujours pensé – Luc ne nous le dit pas et c’est donc inutile pour notre salut – que ce soir-là, les deux disciples d’Emmaüs, après avoir mangé le Pain rompu, nourriture pour leur faiblesse et collyre pour leurs yeux blessés par la croix, en retournant à Jérusalem dans la nuit, ont emporté ce Pain rompu avec eux pour le montrer à Pierre et aux autres. C’est la première procession eucharistique de l’histoire de l’Église : deux hommes, guéris de leur tristesse et de leur déception, courent dans la nuit en portant le Corps eucharistique (ou plutôt en étant portéspar Lui) pour annoncer que Jésus est vivant. Tel est le but de la pastorale liturgique : faire en sorte que l’Église devienne de plus en plus une communion d’hommes et de femmes qui, après avoir reconnu Jésus à la fraction du pain, courent dans la nuit du monde pour dire à tous qu’Il est vivant ».
L’équipe du SNPLS