Le service de l’autel, lui donner un sens
La pastorale du service à l’autel dépasse le seul service liturgique. Être servant d’autel, ce n’est pas uniquement être serviteur de la célébration. La pastorale du service à l’autel est un lieu de proposition et d’approfondissement de la foi chrétienne. Si les jeunes doivent y trouver une formation liturgique, ils vont également y recevoir une formation spirituelle, une certaine catéchèse, une expérience fraternelle de convivialité, de découverte et de vie en Église. Être servant, c’est répondre à l’appel de Dieu.
Quelle participation ?
Le service à l’autel est un service de louange au Seigneur, un service à toute la communauté rassemblée qui s’offre au Père avec et par le Christ ressuscité.
Les servants doivent avoir ce charisme particulier d’aider l’assemblée dont ils font partie à rencontrer le Christ à travers le prêtre qui le représente. Par leur attitude, leur manière d’être, leurs gestes et leur vie de prières, ils en sont pleinement acteurs et témoins.
Il convient donc d’aider les servants à entrer dans une démarche de prières et de serviteur de l’assemblée.
La participation des servants au mystère de l’Eucharistie doit s’exercer de manière consciente, pieuse et active. Leur présence est importante au cœur de toutes les célébrations, quelles qu’elles soient (eucharistie, célébration de la Parole, vêpres, adoration du Saint Sacrement, temps de prières, baptêmes, mariages, etc).
A quel âge peut-on devenir servant d’autel ? Il n’y a pas de règles bien définies sur le sujet. Dans certaines paroisses, seuls les enfants ayant fait leur première communion sont acceptés. Des guides existent concernant les différentes étapes dans le service à l’autel et les connaissances nécessaires pour le passage d’une étape à une autre. Mais ces étapes ne constituent pas une hiérarchie entre les servants, elles sont un moyen personnel pour les servants de mieux vivre leur vie chrétienne, de mieux mettre en pratique la Parole de Dieu, de mieux remplir leur rôle de servant, de se préparer à prendre des responsabilités dans la vie.
La participation des filles au service à l’autel est laissée au choix pastoral de l’évêque du lieu.
Se limiter à la question de la mixité semble très réducteur et ne peut aboutir qu’à une impasse. Il est préférable d’aborder cette question par la place de tout baptisé au sein de l’Eglise. (Cf. les différents textes de Rome sur le sujet, les homélies de Jean-Paul II et Benoit XVI)
L’attitude pendant la célébration : qualité de présence, qualité d’être
Si être servant, c’est répondre à l’appel de Dieu présent au milieu de l’assemblée durant la célébration, c’est donc avoir devant Dieu une attitude respectueuse et toujours penser à sa présence.
L’attitude du servant est d’autant plus importante qu’il est vu de l’assemblée qu’il doit aider à prier et non pas distraire. La difficulté face à des enfants agités est de leur faire prendre conscience, dès la préparation à la sacristie, de leur rôle, de leur entrée en prières, du service qu’ils vont accomplir. Un enfant intéressé par sa mission et qui mettra tout son cœur et toute sa foi dans ce qu’il doit faire aura moins tendance à s’agiter, à se laisser disperser.
Plus que des rites à accomplir, c’est une attitude intérieure que le servant doit avoir.
« Dans l’assemblée, chaque acteur liturgique fait ce qu’il a à faire, tout et seulement ce qu’il a à faire. » (Constitution sur la liturgie n° 28)
Chaque membre de l’assemblée liturgique a un rôle bien précis. Seul le Christ est le principal acteur, il est représenté par le prêtre. Tous les autres acteurs, diacres, servants, animateur, lecteurs, chorale, musiciens participent à la célébration et chacun dans le rôle qui lui est imparti. Ainsi, si un diacre est présent, il ne doit pas se substituer aux servants mais assumer son rôle : proclamer l’Evangile, recevoir le pain et le vin pour la présentation des dons, élever le calice à la doxologie, distribuer la communion, inviter à la paix et renvoyer l’assemblée. Il peut, à la demande du célébrant, faire l’homélie.
De même chaque servant a sa fonction. Le servant n’est pas là pour remplir l’espace. Pour que la liturgie soit belle, chaque acteur dans sa fonction aura à cœur d’être en communion avec les autres.