Bénédiction des objets de piété : repères pratiques
Chapelets, médailles, statues… les demandes de bénédiction d’objets de piété sont fréquentes, surtout dans les sanctuaires. Ces demandes traduisent de grands besoins, le désir d’une parole qui fasse du bien, d’une prière qui soutienne ou d’un geste qui conforte. Une pastorale des bénédictions est appelée à soigner l’accueil, la parole et le geste.
L’ACCUEIL DE LA DEMANDE
Il est d’abord nécessaire de prendre du temps. Une bénédiction rapidement expédiée manque certainement son objectif. Prendre du temps, c’est dire l’importance de la personne et l’attention apportée à sa démarche.
Il s’agit aussi d’accueillir les gens là où ils en sont. La demande de bénédiction d’objets n’est pas toujours conduite par une foi bien identifiée ni une intention très claire. Il est nécessaire d’accueillir la personne là où elle est pour l’inviter à aller plus loin.
D’où un troisième point d’attention : enraciner cette prière dans la Parole de Dieu. Citer un passage biblique ou se référer à une parole du Christ permet d’ouvrir à un désir de plus grande union avec le Seigneur.
TROIS ASPECTS D’UNE PAROLE PRONONCÉE
La prière par laquelle l’objet est béni dépasse ainsi l’objet à bénir : elle permet de bénir aussi les personnes qui offrent et celles qui vont recevoir, de bénir les prières que l’objet pourra inspirer et les belles actions qu’il pourra susciter. Ainsi, la bénédiction favorise une plus grande unité de vie entre la foi professée, la communion vécue et les actes posés.
Cette parole doit aussi manifester l’attention aux personnes en s’accompagnant d’un dialogue sur la signification donnée à ce cadeau ou sur les situations parfois douloureuses des bénéficiaires. Bénir un objet, c’est toujours un ministère de compassion. Enfin, la parole doit inviter à la prière. Souvent, un objet de piété ouvre à l’intercession de la Vierge Marie, des anges ou des saints. Échanger avec la personne sur l’objet permet d’éveiller à cette communion spirituelle.
TROIS ASPECTS DU GESTE POSÉ
Mais la parole ne suffit pas. Elle doit s’accompagner d’un geste. Sans doute le premier geste doit-il être de favoriser l’environnement de prière, par exemple en se mettant à l’écart de la foule.
Plus encore, inviter la personne à prendre bien en main l’objet à bénir, lui tenir la main au moment de la bénédiction et tracer un beau signe de croix sur l’objet : autant de gestes concrets pour incarner la démarche.
Le geste peut s’accompagner d’eau bénite. Les circonstances ne s’y prêtent pas toujours, mais quand il est possible de faire l’aspersion sur l’objet à bénir, la personne peut saisir la bénédiction comme un prolongement de la grâce baptismale.
Ludovic Frère, pages 101-102 du livre « Les bénédictions »