Même sans eucharistie, les funérailles célèbrent le mystère pascal du Christ
Célébrer ou non une messe au cours des obsèques ? Plusieurs éléments sont à prendre en compte : la demande des familles, leur lien avec le sacrement de l’Eucharistie, la composition prévisible de l’assemblée, la disponibilité des prêtres … Avec ou sans messe, la célébration est pour l’Église un moment privilégié pour témoigner de la foi au Christ et aider les personnes présentes à entrer dans le mystère pascal, fondement de l’espérance chrétienne.
La célébration des funérailles dans l’Église catholique trouve sa source dans le mystère pascal du Christ, qui unit la mort et la résurrection en une seule réalité salvatrice. Par son baptême, le chrétien est intégré à ce mystère : il devient membre du Christ, participant à sa mort et à sa résurrection. À travers ce lien, la mort du baptisé devient une Pâque, un passage avec le Christ de la mort à la vie éternelle.
Les funérailles, une liturgie enracinée dans le mystère pascal
La liturgie des funérailles ne se limite pas à accompagner les proches dans leur deuil, mais elle célèbre avec foi la promesse de vie éternelle inscrite dans la résurrection du Christ. En cette célébration, l’Église manifeste la continuité entre le baptême, où le chrétien est plongé dans la mort et la résurrection du Christ, et le moment ultime où il achève ce passage dans l’espérance de la vie éternelle.
Les rites, signes et paroles des funérailles reflètent donc une proximité avec ceux du baptême. Tout comme au baptême, l’eau, la lumière, et la Parole occupent ainsi une place centrale. Mais le lien liturgique le plus profond s’établit avec l’Eucharistie, mémorial de la Pâque du Christ, qui se déploie comme offrande et intercession pour le défunt.
L’Eucharistie : cœur de l’espérance chrétienne
Parce qu’elle est ce mémorial, la célébration eucharistique est le sommet des rites funéraires. Elle est louange pour les dons reçus, offrande de la vie du Christ pour le défunt, et intercession auprès de Dieu pour qu’il accueille celui ou celle qui a quitté ce monde. En effet, parce qu’elle permet que tous les membres du Christ soient en communion, sur cette terre mais aussi au-delà. Par cette « communion » que l’Eucharistie assure, l’Église rend palpable la communion des saints et donne à goûter dès maintenant la vie éternelle promise.
Cependant, le contexte pastoral rend parfois difficile la célébration eucharistique dans le cadre des funérailles. Que ce soit par manque de prêtres ou en raison d’une assemblée insuffisamment initiée à la profondeur de ce sacrement, assez fréquemment l’Eucharistie ne peut être célébrée le jour même. Elle le sera quoi qu’il en soit ultérieurement avec la communauté à l’intention du défunt, par exemple le dimanche suivant, un autre jour choisi par la famille, lors d’une messe spéciale où l’on invitera plusieurs familles ensemble et pendant laquelle seront mentionnés les noms des défunts, le 2 novembre bien sûr…).
Quand l’Eucharistie n’est pas possible : oser louer Dieu dans l’espérance
Dans ces situations où il n’est pas possible de célébrer l’Eucharistie, l’Église propose d’autres formes liturgiques pour exprimer l’espérance chrétienne et célébrer la mémoire du défunt. Il reste en effet essentiel de permettre à la communauté rassemblée de se tenir devant le Seigneur dans la louange et l’action de grâce.
Le livre Dans l’espérance chrétienne propose six prières de louange, qui offrent un chemin pour guider l’assemblée jusqu’au seuil de la foi.
Ces prières invitent à contempler le Dieu des vivants, même en présence de la mort. Elles conduisent à la louange, qui transcende la douleur et ouvre à l’espérance d’un Dieu qui ne laisse aucun de ses enfants disparaître dans l’oubli. Ainsi, même en l’absence l’Eucharistie, la liturgie des funérailles demeure une proclamation du mystère pascal et une affirmation de la vie éternelle promise en Christ.
Une pastorale renouvelée pour des assemblées diversifiées
Le contexte pastoral actuel invite à une attention particulière aux assemblées présentes lors des funérailles. Certaines d’entre elles comprennent des croyants peu familiers avec la liturgie ou des personnes en recherche spirituelle. L’Église est alors appelée à redoubler d’efforts pour permettre à tous de vivre les rites qu’elle célèbre et pour témoigner de la richesse de l’espérance chrétienne.
Des temps de catéchèse préalable ou/et une brève monition durant la célébration peuvent favoriser une participation plus profonde et consciente.
Un défi : être l’Église qui célèbre l’espérance
Les funérailles chrétiennes ne sont pas simplement un rite de passage, mais une proclamation de foi : Christ est mort et ressuscité, et en lui, tout baptisé reçoit la promesse de la vie éternelle.
Qu’il s’agisse de l’Eucharistie ou de prières de louange, chaque élément de la liturgie exprime cette espérance, consolant les vivants et intercédant pour les défunts.
Dans un monde en quête de sens face à la mort, l’Église est appelée à renouveler sa manière de célébrer pour témoigner avec force du Dieu des vivants, qui ouvre à tous les baptisés les portes de sa vie éternelle.
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Même sans eucharistie, les funérailles célèbrent le mystère pascal du Christ