La messe TV ou sur le Web, un exercice de communion !
24 mars 2020
La maladie, l’âge, la distance ou des circonstances exceptionnelles privent souvent les chrétiens de la messe dominicale. Les alternatives radiophoniques, télévisuelles ou sur le Web existent tout au long de l’année et se multiplient en ce moment de confinement généralisé. Mais l’écran risque de laisser passifs, alors que la Constitution sur la Liturgie du Concile Vatican II a tenu à rappeler un principe fort : on n’assiste pas à la messe comme des spectateurs, mais on participe ensemble à l’action par laquelle, mystérieusement mais réellement, le Christ rejoint chacun et forme son corps qu’est l’Église.
Alors vu les circonstances, comment ne pas rester passifs et participer comme l’on peut ?
Chacun, chacune peut :
- s’associer à ce qui se passe en préparant les lectures avant d’allumer l’écran.
- s’efforcer de s’organiser pour être devant l’écran à l’horaire même de la diffusion ; le « direct » crée une sorte de communion invisible plus facilement que le « replay »
- s’associer aux prières habituellement prononcées par l’assemblée en les disant tout haut, même si on est seul à la maison.
- prononcer une prière dite de « communion spirituelle » dans le silence méditatif qui suit le moment habituel de la communion.
- prendre des nouvelles de quelques personnes qu’on sait seules, soit avant, soit après la messe pour ne pas la réduire à un acte de dévotion personnelle ou purement intellectuel.
« En attente du bonheur de la communion sacramentelle … »
Pour la prière de « communion spirituelle », on peut par exemple redire celle proposée le 19 mars par le pape François aux spectateurs lors de la messe qu’il célébrait presque seul dans la chapelle Sainte Marthe au Vatican et qui était diffusée en direct à la télévision à cause du confinement :
« A tes pieds, O mon Jésus, je me prosterne
et je t’offre le repentir de mon cœur contrit
qui s’abîme dans son néant et dans Ta sainte présence.
Je t’adore dans le Saint-Sacrement de ton amour,
désireux de te recevoir dans la pauvre demeure que t’offre mon cœur.
En attente du bonheur de la communion sacramentelle,
je veux te posséder en esprit.
Viens à moi, O mon Jésus, pour que je vienne à Toi.
Que ton amour enflamme tout mon être,
pour la vie et pour la mort.
Je crois en toi, j’espère en toi, je t’aime.
Ainsi soit-il. »
Aussi douloureuse soit-elle, la privation exceptionnelle de contacts subie en cette année 2020 pourrait devenir une chance s’il en découle une conscience renouvelée que le christianisme est une religion de l’Incarnation, et donc du corps et des relations. La communication virtuelle, aussi riche de potentialités soit-elle, ne remplace pas les relations humaines et la célébration vécue concrètement ensemble. « En attente du bonheur de la communion sacramentelle », les multiples moyens de la « communion spirituelle » nous préparent à désirer plus profondément encore le dynamisme à la fois personnel et communautaire qui découle du Mystère de la mort et de la résurrection de Jésus.