Un Missel pour chanter ?
Le Missel romain, dans sa troisième édition typique, publié en français en 2021, présente la cantillation de la plupart des dialogues, acclamations et prières – bien davantage que dans la version précédente – au point que l’on peut l’envisager comme un Missel pour chanter la messe.
« Un Missel pour chanter ? »
« Tu n’as pas besoin de notre louange » et « nos chants n’ajoutent rien à ce que tu es », nous fait confesser, en s’adressant à Dieu, la 4e préface commune du Missel. Alors, à quoi bon un Missel pour chanter ? La valeur salvifique de la messe n’est-elle pas toujours la même, que celle-ci soit entièrement, partiellement ou pas du tout chantée ? D’ailleurs, la finalité du Missale Romanum n’est pas, a priori, qu’il soit chanté mais qu’il permette de célébrer la messe selon les normes liturgiques et canoniques légitimement approuvées par l’Église qui, selon l’adage, « lex orandi, lex credendi », croit comme elle prie. Bien plus profondément et fondamentalement, le Missel offre d’abord à tous les paroles et les gestes qui permettent au saint peuple de Dieu de célébrer le mystère du salut que la liturgie actualise, en offrant le sacrifice de louange du Christ à son Père, dans la puissance de l’Esprit, « pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».
Dans cette contribution parue dans le n° 315 de la revue La Maison-Dieu (mars 2024), François-Xavier Ledoux, dominicain, membre bénévole du SNPLS où il a été responsable du département de musique liturgique de 2008 à 2011, s’interroge d’abord sur l’intérêt et les enjeux de cette intégration musicale, remarquant les limites dans un contexte où le plus souvent, le « parler » a pris le pas. Il en pointe les atouts pour servir l’action rituelle, contre des dérives possibles. Il souligne surtout combien cette cantillation sert l’unité de l’assemblée comme corps du Christ en favorisant la participation de tous, chacun selon sa fonction.
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Cet article fait partie d’une série publiée par la revue La Maison-Dieu. La mise en œuvre depuis 2021 de la nouvelle traduction francophone du Missel romain invite en effet à approfondir le sens de la messe et à redécouvrir la place de la ritualité. Depuis son n° 305, cette revue d’études liturgiques et sacramentelles éditée par le SNPLS présente régulièrement un article pour développer l’un ou l’autre enjeu théologique ou pastoral du service de la prière eucharistique de l’assemblée. Du même auteur dans la revue, « Un espace pour la musique », LMD 303, 2021/1, 57-91 et « Comment former au discernement pour le choix des chants liturgiques ? », LMD 2023/1, 101‑124.