Collection « Célébrer » : La vie au miroir de l’année liturgique

Dixième volume de la collection Célébrer, l’ouvrage “La vie au miroir de l’année liturgique” reflète un pari : alors que nous sommes désormais loin de l’harmonie que pouvaient connaître les siècles passés entre le temps des saisons et celui de la liturgie, le cycle de l’année liturgique continue à offrir une ressource précieuse au long des jours pour accueillir la promesse de vie que l’Esprit du Christ ne cesse de répandre sur le monde.

Conformément à l’approche de la collection, ce volume alterne le récit liturgique, la relecture mystagogique et l’approfondissement théologique pour aider chacun à vivre pleinement l’action liturgique telle qu’elle se déploie au long de l’année liturgique. Notre temps n’est-il pas en effet celui de la présence de Dieu qui sauve à travers le temps de la vie ? Dès lors, l’année liturgique n’apprendrait-elle pas tout simplement à vivre ?

Pour qui apprend à la goûter à travers ses lenteurs et ses accélérations, l’année liturgique a le potentiel de façonner et transformer chacun. Car elle mêle à la fois temps de Dieu et temps de l’homme, mémoire du Christ et foi de l’homme, mystère spirituel et réalité charnelle. Par-là, elle tisse la rencontre avec Dieu au fil des jours et inscrit au cœur du quotidien l’alliance que cette rencontre inaugure et soutient. C’est cette saveur de l’année liturgique que les auteurs de cet ouvrage nous invitent à redécouvrir comme une ressource pour mieux vivre le temps qui nous est donné comme un temps sauvé où, en Église, on vit déjà de la vie même de Dieu.

Feuilletez l'ouvrage "La vie au miroir de l'année liturgique "

Présentation

ENTRER DANS L’ANNÉE LITURGIQUE

Les artistes, comme Michel Fugain, l’ont chanté : « Même en cent ans, je n’aurai pas le temps ». Les sculpteurs l’ont éprouvé, entre autres Georges Récipon, avec L’immortalité devançant le temps… Toujours ce temps qui semble filer et ne pas laisser le temps de vivre. L’homme de foi se pose la question et entrevoit, presque désabusé : « Le nombre de nos années ? soixante-dix, quatre-vingts pour les plus vigoureux ! Leur plus grand nombre n’est que peine et misère ; elles s’enfuient, nous nous envolons ». (Ps 89, 10) Mais une leçon est à tirer de notre vie marquée par le temps inexorable : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse » (Ps 89, 12). Mieux, une révélation divine nous est faite par et dans le temps que l’année liturgique déploie : « Tu couronnes une année de bienfaits ; sur ton passage, ruisselle l’abondance. » (Ps 64, 12). Notre temps n’est-il pas celui de la présence de Dieu qui sauve le temps de la vie ? En définitive, l’année liturgique ne nous apprendrait-elle pas tout simplement à vivre ?

L’ANNÉE LITURGIQUE EN MÉMOIRE

De l’appréhension du mystère du Seigneur vécu dans le temps, il reste quelques coutumes liées à l’année liturgique qui voient les églises se remplir pour la nuit de Noël, la bénédiction des rameaux, voire le jour de Pâques. Des fêtes et des temps, inscrits dans la mémoire ancestrale d’un peuple, surgissent à nouveau. Pour d’autres encore, l’année liturgique est synonyme de vacances et de weekends prolongés : Toussaint, Ascension… même si l’on tend à vouloir effacer de la mémoire collective, les fêtes liées à ces temps qui sortent du quotidien.

En définitive, l’Église en instaurant un seuil minimal de pratique chrétienne – se confesser et communier une fois par an, à Pâques – n’a-t-elle pas induit chez certains, une perte du sens de la sacramentalité des temps liturgiques, à vivre dans son déploiement sur toute l’année ? En ce sens, il est heureux que l’année liturgique ait retrouvé toute sa cohérence et sa vertu, avec la restauration de la liturgie par le IIe Concile du Vatican. En effet, le cycle de l’année liturgique a une vertu d’initiation à la vraie vie, en conduisant à entrer dans l’action de cet aujourd’hui de Dieu dans ma vie quotidienne.

INITIÉS PAR L’ANNÉE LITURGIQUE

En définitive, dans la quête de sens de nos contemporains, l’année liturgique ne serait-elle pas le vrai chemin, familier et toujours surprenant, du but vers lequel nous courrons ? Alors, la vie qui est don, trouverait sa vraie nature ; l’année liturgique qui est don dans le temps de notre vie, ne serait plus un temps perdu. À cette fin, l’année liturgique se reçoit comme le symbole de toute existence : vivre l’espérance en veillant dans une nuit d’Avent ; naître dans une nuit d’humilité quelle que soit la crèche ; être révélé à soi-même et révéler à chacun une épiphanie de lumière dans les pays de l’ombre de la mort ; parcourir les déserts de l’existence à la recherche de la vraie vie et en carême de désir ; affronter les ténèbres de la souffrance et de la mort mais laisser la résurrection pascale nous envahir et nous guider jusqu’à un feu d’Esprit et d’amour… Alors, l’ordinaire de la vie ne serait plus que l’abandon de notre temps au temps de Dieu. Le temps, mon temps, serait alors un temps sauvé.

RETROUVER LE GOÛT DE LA VIE

En parcourant le présent ouvrage, nous sommes invités à retrouver la saveur de l’année liturgique. Une année prise dans tous les paradoxes du temps, cyclique et pourtant toujours nouvelle, séquentielle et pourtant atemporelle, rituelle et pourtant source de liberté. Aussi l’année liturgique nous invite-t-elle à une conversion. Il ne s’agit pas de réussir sa vie, tel que le vise un coaching, mais d’entrer dans l’action du salut telle qu’elle se déploie dans le temps séquentiel. A contrario, notre vie en resterait à une dimension linéaire de l’existence, là où l’année liturgique nous convie à une aventure avec Dieu et au pressentiment de ce qu’est, à ses yeux, le prix de notre vie. Notre existence vécue au miroir de l’année liturgique est bien ce qui, aujourd’hui encore, en fait toute la saveur. Le cycle de l’année liturgique nous façonne et nous transforme au plus intime de notre cœur. Il est un savoir vivre qui donne de la couleur aux jours gris de l’existence qui passe et de la joie aux évènements vécus. L’année liturgique se goûte lentement. Elle est temps de Dieu et temps de l’homme, mémoire du Christ et foi de l’homme, mystère spirituel et réalité charnelle. Elle tisse l’alliance avec Dieu au fil des jours. L’année liturgique est une amie qui me tend le miroir de l’éternité pour que j’y perçoive le reflet et la grandeur de ma vie.

Bernard Maitte

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